« Bruges n’a même plus besoin de Vanaken pour produire son meilleur football »
Notre journaliste Martin Grimberghs répond à trois questions qui ont fait l’actualité footballistique de ces derniers jours. Au menu : le cavalier seul brugeois, des entraîneurs sur la sellette et un mercato belgo-belge animé.
Bruges a-t-il l’équipe la plus forte depuis dix ans en Belgique?
Difficile de trouver trace dans la décennie passée d’une équipe aussi cohérente que le Club Bruges de ce début d’année 2021. Peut-être l’Anderlecht d’Ariël Jacobs (2011-2012), voire le Genk de Philippe Clement (2018-2019) en termes d’individualités. Difficile de comparer les époques, même quand elles s’entrechoquent. Pourtant, la victoire acquise par le Club au Beerschot ce dimanche (0-3) avait des faux-airs de mise au point définitive. Parce qu’il est impossible d’imaginer ce Bruges-là jouer à se faire peur dans les prochaines semaines.
Philipe Clement peut désormais aussi compter sur l’attaquant le plus robuste du Royaume grâce à Bas Dost.
Monstrueux au Kiel, Simon Mignolet était déjà le meilleur gardien de Belgique en 2020. Ce qui a changé par rapport à l’an dernier, c’est qu’à l’autre extrémité du terrain, Philipe Clement peut désormais aussi compter sur l’attaquant le plus robuste du Royaume grâce à Bas Dost. Écoeurant pour la concurrence, tellement grisant pour ces Blauw en Zwart capables désormais de produire leur meilleur football sans même avoir recours aux services d’Hans Vanaken, indispensable hier encore. Plus personne d’ailleurs ne parle en Venise du Nord de la suspension du double Soulier d’Or. Tout simplement parce que Bruges ne sera probablement jamais aussi fort qu’en alignant son quatuor offensif présent sur la pelouse du Beerschot. De Ketelaere – Lang – Diatta – Dost. Intelligence, folie, puissance et efficacité. Difficile de faire beaucoup mieux.
Combien d’entraîneurs de Pro League finiront la saison dans le club avec lequel ils l’ont débuté?
Ils sont encore dix en place actuellement, mais l’étau de resserre dangereusement. En ce début d’année, les départs surprises d’Ivan Leko et Hernán Losada sont venus garnir une liste déjà conséquente, mais certainement encore incomplète. Aux départs volontaires des deux premiers cités étaient déjà venus se greffer les limogeages de la première vague (Vercauteren, Thorup, Bölöni, Wolf, Da Cruz, Muscat, De Decker, Montanier). De quoi méditer un peu plus encore sur la stabilité de l’emploi dans une profession, où la vérité d’un jour n’est plus jamais celle du lendemain. On en viendrait presque à se demander comment Paul Clement du Cercle résiste encore à son bilan récent de 1 sur 27.
Parce qu’en cette saison 2020-2021, on dit que même Franky Dury, pourtant heureux détenteur d’un contrat à vie à Zulte Waregem, a vu ses jours comptés au coeur de l’automne dernier, on ne s’enlèvera pas de la tête qu’aucun coach n’est aujourd’hui garanti d’être encore là pour fêter le printemps. De Karim Belhocine à Charleroi en passant par Yves Vanderhaeghe à Courtrai, ou Nicky Hayen à Waasland, tous seront soumis dans les prochaines semaines au même impératif de résultat. Celui qui semble à la mi-janvier préserver un Philipe Clement ou un Alexander Blessin des foudres de la colère dirigeante. Pourvu que ça dure…
Un mercato animé peut-il changer la face du championnat?
Dans une saison où l’écart de point entre Courtrai, onzième et l’Antwerp, troisième, est de cinq unités, il se dit que la différence se fera forcément sur des détails. Et que le top 4 actuel ne dit probablement encore rien de ce que sera le quatuor final. C’est aussi vrai en bas de classement, où la lanterne rouge change chaque semaine ou presque de locataire. Ce n’est donc pas un hasard si nos clubs transfèrent à tour de bras aux quatre coins du globe. De la MLS, où Genk vient de s’offrir un défenseur central américain à 5,45 millions d’euros, au championnat d’Autriche, où Anderlecht aurait détecté en Majeed Ashimeru (prêt avec option d’achat), l’homme de liaison qui manque tant au jeu des Bruxellois.
En cédant Siebe Schrijvers à OHL, le Club renforce un concurrent au top 4.
Plus surprenant, le mercato s’est aussi animé au sein même de notre Royaume. En cédant Siebe Schrijvers à OHL, le Club renforce par exemple un concurrent au top 4. Dans l’espoir, sans doute, que les Louvanistes prennent la place d’un concurrent qu’on dirait plus historique. À Courtrai aussi, on a décidé de faire de la place. En lâchant Christophe Lepoint pour Mouscron d’abord, en étant contraint d’abandonner Pelé Mboyo à Saint-Trond ensuite. Autre transfert remarqué au sein de nos frontières, le retour Chrisitan Brüls, arrivé à Saint-Trond depuis Westerlo, en D1A. Autant de mouvements qui, dans le cas des deux derniers cités, n’ont pas tardé à apporter de l’impact au jeu trudonnaire.
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