Bilan de la deuxième semaine de 1/8e de finale en Champions League: Edouard Mendy roi des clean-sheets, Anthony Elanga et sept touches de balles qui font la différence
Les 1/8e de finale de la C1 ont connu leurs quatre premiers matches. Seul Chelsea a remporté son duel alors que les trois autres rencontres se sont terminées sur un partage. On vous dit tout ce qu’il faut retenir de cette seconde semaine dans la plus prestigieuse des compétitions européennes.
La prestation collective de la semaine: Chelsea, la forteresse imprenable
Avec trois duels accrochés, forcément la victoire sans histoire de Chelsea apparaît comme la prestation la plus marquante collectivement cette semaine. Pourtant les Blues n’ont pas non plus été étincelants contre Lille, mais ils ont fait le travail en se montrant surtout intraitables sur le plan défensif. Chelsea est ainsi devenue la première équipe anglaise de l’histoire des Coupes d’Europe à remporter cinq matches consécutifs à domicile sans encaisser de but.
L’arrière-garde est une véritable forteresse puisque c’est déjà la 14e clean-sheet des Londoniens depuis qu’Edouard Mendy, le gardien sénégalais, défend les perches en lui et place de Kepa Arrizabalaga. Il disputait ce mardi son 18e match en Ligue des Champions pour Chelsea et a préservé ses filets inviolés pour la 14e fois, soit 78% des matches. Mais parlons un peu de la production offensive des Blues qui évoluaient sans Romelu Lukaku ce mardi. Les phases arrêtées sont l’un des points forts des hommes de Thomas Tuchel, notamment les corners. Le but de Kai Havertz découle d’une de ses phases et c’est la quatrième fois qu’elles rapportent gros aux Londoniens. Personne ne fait mieux en Ligue des Champions cette année. Du côté français, on constate des difficultés à évoluer en dehors de ses terres puisque Lille a perdu 14 de ses 23 déplacements en Ligue des Champions. Dans les neuf autres matches, ils ont gagné à 5 reprises et partagé à quatre.
L’homme de la semaine : Sebastien Haller, l’homme qui marque dans tous les sens
Meilleur buteur de la Ligue des Champions, Sebastien Haller s’est encore distingué ce mercredi en marquant son onzième but de la compétition. On pourrait en rajouter un douzième si l’on prenait aussi en compte les auto-buts. Trois minutes avant qu’il ne trompe Odysseas Vlachodimos, l’international ivoirien avait dévié au fond de ses propres filets un centre de Jan Vertonghen. . L’attaquant de l’équipe néerlandaise s’est donc rapidement remis de ce petit coup du sort en ne tardant pas à faire trembler les bons filets cette fois. Il est ainsi devenu le cinquième joueur à trouver la faille lors de plus de 7 matches consécutifs dans l’histoire de la Ligue des Champions. C’est aussi le premier à marquer au moins 11 buts pour sa première saison dans la compétition. Ce n’est en revanche pas le premier amstellodamois à réaliser cette performance puisque Ruud Geels l’avait fait lors de la saison 1975-76. Ce n’était en revanche pas en Ligue des Champions, mais lors de la Coupe UEFA puisqu’après avoir remporté la Coupe aux grandes oreilles à trois reprises au début des seventies, l’Ajax avait été battu en championnat par le PSV. A noter que l’Ajax n’ira pas plus loin que les 1/8e de finale cette année là, éliminé par le Levski Sofia. Mais il faut dire que sept des buts de Geels ont été inscrits lors des deux premières rencontres du premier tour contre les modestes Nord-Irlandais de Glentoran. De quoi doper les chiffres. Ruud Geels n’est pas un inconnu en Belgique, puisque cet attaquant efficace avait fait des ravages dans notre royaume du côté du FC Bruges et d’Anderlecht. En Venise du Nord, il avait fait trembler les filets à 54 reprises en 53 matches entre 72 et 74 avant de planter à 25 reprises en 28 duels passés sous la liquette d’Anderlecht. Mais vu comment les choses sont parties, Sebastien Haller devrait normalement devenir le numéro 1 incontesté dans l’histoire des buteurs ajacides en Coupe d’Europe puisqu’il disputera encore un match retour à domicile. Et peut-être encore au moins deux autres si la qualification est au rendez-vous.
Les infatigables de la semaine: Thiago Silva, le bon vin brésilien et Daley Blind, l’Ajacide qui aime la C1
Le PSG doit continuer à s’en mordre les doigts. En 2020, les Parisiens refusaient de prolonger leur capitaine brésilien dit vieillissant. Et pourtant, depuis qu’il a rejoint Chelsea et retrouvé Thomas Tuchel, Thiago Silva retrouve une seconde jeunesse. Il a non seulement remporté la Ligue des Champions l’an passé, mais il continue surtout de jouer un rôle important dans la solidité défensive des Blues. Ce mardi, le défenseur central de 37 ans a récupéré le ballon à 12 reprises contre Lille. C’est son record en C1, pour sa 94e apparition dans la compétition. Comme quoi, on peut encore se bonifier avec le temps.
Du côté de l’Ajax, on a pu compter sur un serviteur de longue date au sein de sa défense centrale. A Lisbonne, Daley Blind a disputé son 43e match de Ligue des Champions pour l’Ajax, soit le total le plus élevé pour un même joueur avec le club amstellodamois. Il dépasse ainsi le Finlandais Jari Litmanen, génial meneur de jeu qui en a joué 42. Edwin van der Sar, désormais CEO de l’Ajax, avait défendu les perches du club à 38 reprises dans la plus prestigieuse des coupes européennes.
Le remplaçant de la semaine : Anthony Elanga
Malgré l’arrivée du novateur Ralf Rangnick sur son banc, Manchester United peine à retrouver de sa superbe. Les Red Devils comptaient sur Cristiano Ronaldo pour mettre à mal la défense d’un Atlético Madrid bien moins solide que par le passé. Le Portugais avait marqué trois buts lors de sa dernière confrontation en C1 avec les Madrilènes en 2019 alors qu’il portait encore les couleurs de la Juventus. Mais CR7 est resté muet et muselé au Wanda Metropolitano ce mercredi soir.
Pour se sortir du piège colchonero, les Anglais ont pu compter sur leur banc et le jeune Anthony Elanga. L’ailier est monté à un quart d’heure du terme à la place de Marcus Rashford. Cinq minutes plus tard, il trompait déjà Jan Oblak. Un but important mais aussi historique pour Manchester United puisque c’était le 500e en Coupe d’Europe. Le Real Madrid (1001), le Bayern Münich (760) et le FC Barcelone (624) sont les seuls à faire mieux que les pensionnaires d’Old Trafford.
Ironie de l’histoire, tout comme Romelu Lukaku ce week-end contre Crystal Palace mais en 90 minutes, le Suédois n’a touché que 7 ballons pendant sa plus courte apparition sur la pelouse. Et un tir aura suffit pour marquer. Efficacité maximale pour ce premier but en Ligue des Champions sur un air de « Ryhm is a dancer ». « J’aimerais que d’autres joueurs le prennent comme exemple. Pas parce qu’il fait tout correctement, mais il s’amuse simplement sur le terrain. », a dit à son sujet Ralf Rangnick après la rencontre.
Le buteur de la semaine : Dusan Vlahovic, l’homme qui marque plus vite que son ombre
Il n’aura fallu que 33 secondes à Dusan Vlahovic, la nouvelle recrue prodige de la Juventus, pour inscrire son premier but en Ligue des Champions. Le Serbe effectuait ce mardi sa première apparition dans un match de la Coupe d’Europe la plus convoitée. Sa frappe croisée n’a cependant pas suffi au bonheur des Bianconeri, tenus en échec 1-1 lors de leur 8e de finale aller sur la pelouse de Villarreal.
Le goal de Vlahovic n’est cependant pas le plus rapide de toute l’histoire de la C1. Celui-ci est tombé du pied de Roy Makaay qui n’a eu besoin que de10 secondes et 12 centièmes en 2006-2007). Ce n’est pas non plus le but le plus rapide de l’histoire pour un joueur effectuant ses premiers pas dans la compétition, mais le second. Le 15 septembre 2015, Yevhen Konoplyanka, qui portait alors les couleurs de Séville, inscrivait le troisième but des siens contre le Borussia Mönchengladbach, 19 secondes après son entrée en jeu à la 83e).
Dans son club, Vlahovic n’est aussi que le numéro 2. Son prestigieux aîné, Alessandro Del Piero n’avait que 20 ans et 308 jours lorsqu’il a trouvé la faille pour la première fois en C1. Dusan Vlahovic en avait 22 et 25 jours ce mercredi. Il reste encore sans doute pas mal d’années au Serbe pour devenir le roi des stats de la Vieille Dame dans d’autres domaine.
La stat cocasse de la semaine : quand malgré sa bonne volonté João Félix confirme qu’il est un chat noir pour son club
Formé à Porto et révélé au Benfica, João Félix débarque à l’Atlético Madrid en juillet 2019 pour un montant de 127,2 millions d’euros, soit la cinquième plus grosse transaction de l’histoire du football. Amené à faire oublier un Antoine Griezmann parti au Barça mais qu’il a retrouvé à ses côtés depuis cette saison, le jeune Portugais n’a pas encore vraiment réussi sa mission en ne marquant que 25 buts en 102 matches. Un bilan bien trop faible pour quelqu’un considéré comme l’une des prochaines stars du football mondial, au point de figurer parmi les ambassadeurs du jeu vidéo FIFA. En plus de ce nombre de goals insuffisant, le natif de Viseu est surtout devenu un chat noir pour ses couleurs. Cette saison, les champions d’Espagne en titre n’ont remporté que… 25% de leurs matches lorsqu’il figurait dans le onze de départ. Sans lui, l’escouade de Diego Simeone a gagné 54,5% de ses duels. Et ce mercredi, malgré son but, João Félix n’a pas brisé la malédiction puisque les Colchoneros ont été rejoints au score à dix minutes de la fin par Manchester United. Un chat noir reste un chat noir.
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