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Un parcours long et ardu: le profil de la 2e étape du Tour de France 2023

Le Vif

Un grand départ en Espagne est exceptionnel, au même titre qu’un début dans le sud de la France. Ces 31 dernières années, ces contrées n’en ont accueilli que quatre: Nice en 2020, la Corse en 2013, Monaco en 2009 et San Sebastián en 1992. À l’époque, Miguel Indurain s’était adjugé le prologue, devant ses compatriotes. Le lendemain, Donostia, le nom basque de la ville, accueillait le départ au terme d’une étape passant notamment par le Jaizkibel, qui fait partie du tracé de la Clásica San Sebastián.

Cette côte était loin de l’arrivée et le groupe de tête, qui comprenait Indurain, Gianni Bugno et Claudio Chiappucci, des spécialistes du classement, avait été rattrapé. À 35 kilomètres de la ligne, Dominique Arnould avait démarré en compagnie d’Alberto Elli et de Pascal Lino. À l’entrée de San Sebastián, le premier nommé avait ensuite pris ses rivaux de vitesse pour précéder de justesse le groupe suivant. Johan Museeuw avait échoué dans la roue d’Arnould.

Dans ce Tour, seules deux étapes dépassent les 200 kilomètres.

Cette année, le parcours de cette deuxième étape est encore plus ardu, avec un dénivelé de 2.850 mètres, alors que les coureurs auront déjà disputé la première étape la plus dure de l’histoire du Tour. En fait, cela s’inscrit dans une tendance lancée il y a quelques années. Christian Prudhomme affirme n’avoir jamais conçu de Tour dans le but de favoriser un coureur. Pourtant, Thierry Gouvenou et lui-même ont délibérément concocté les premières étapes à la mesure de puncheurs ou de spécialistes des classiques comme Wout van Aert, Mathieu van der Poel et Julian Alaphilippe ainsi que du polyvalent Tadej Pogacar.

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La plus courte des longues étapes

Le coup d’envoi est donné à Vitoria-Gasteiz, la deuxième plus grande ville et la capitale de la région autonome basque. Elle doit son appellation à l’association de ses noms basque et espagnol. L’année dernière, la quatrième étape de la Vuelta, menant à Laguardia, y a débuté. C’est là que Primoz Roglic s’est imposé au terme d’un sprint en côte. Dans un passé plus lointain, les Belges Vic Van Schil (1964), Rik Van Looy (1965) et Willy In’t Ven (1970) y ont remporté une étape de la Vuelta.

209 kilomètres séparent Vitoria-Gasteiz de la ligne d’arrivée. Cette deuxième étape est la plus longue de cette édition et aussi la plus courte des longues étapes de l’histoire du Tour. C’est une autre tendance: il y a de moins en moins d’étapes de plus de 220 kilomètres. Cette année, le Tour ne compte que deux journées à plus de 200 kilomètres.

Les quarante premiers kilomètres du jour se déroulent sur un plateau à 500 mètres d’altitude, le long de deux barrages au nord de Vitoria-Gasteiz. Peu après, au-delà de Legutio, la route descend vers Mondragón. Le peloton atteint deux côtes après un plat: la Côte d’Udana (4,5 kilomètres à 4,7%) puis la Côte d’Aztiria (2,7 kilomètres à 5,3%).

Ce n’est pas terminé: les coureurs enchaînent avec la Côte d’Alkiza (4,2 kilomètres à 5,8%), la Côte de Gurutze (2,6 kilomètres à 4,7%) puis, après un passage à travers la ville d’Irun et le long de l’aéroport de San Sebastián, avec l’ascension du Jaizkibel. Les coureurs s’y attaquent par la face est et non celle qui figure au menu de la Clásica San Sebastián. La montée de 8,1 kilomètres a une inclinaison moyenne de 5%, mais ce chiffre est trompeur car à mi-chemin, après le Santuario de la Virgen de Guadalupe, il y a une brève descente avant les trois derniers kilomètres, à une moyenne de 7% jusqu’au sommet, où les premiers peuvent respectivement gagner huit, cinq et deux secondes de bonification.

Cinq Français dans le Tour 1992. De gauche à droite, Pascal Lino, Laurent Jalabert, Richard Virenque, Dominique Arnould et Gilles Delion.
Cinq Français dans le Tour 1992. De gauche à droite, Pascal Lino, Laurent Jalabert, Richard Virenque, Dominique Arnould et Gilles Delion. © BELGAIMAGE

À la descente de huit kilomètres succède un secteur plat de même longueur, qui longe notamment la Playa de Zurriola avant l’arrivée, à l’Alameda del Boulevard, proche de la vieille-ville touristique et de la Playa de la Concha, du nom de la baie. L’arrivée est identique à celle de la Clásica San Sebastián. Le nombre de coureurs capables de sprinter pour la victoire sur le boulevard dépendra du Jaizkibel. Jumbo-Visma maintiendra-t-il ce qui restera du peloton sous sa poigne de fer pour miser sur Wout van Aert au sprint ou Tadej Pogacar défiera-t-il déjà Jonas Vingegaard?

La ligne d’arrivée est aujourd’hui la même que celle de la Clásica San Sebastián.
La ligne d’arrivée est aujourd’hui la même que celle de la Clásica San Sebastián. © GETTY

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