Tout savoir sur la 6e étape du Tour de France: comment le souhait du bourgmestre de Binche a été réalisé
Après le Danemark, le Tour rend une nouvelle visite à la Belgique. C’est plutôt la règle que l’exception: depuis la guerre, le Tour passe en moyenne deux fois sur trois par notre pays. Et cette fois, un Belge aura peut-être le maillot jaune, comme en 2006, quand Tom Boonen avait conquis le mythique maillot à Valkenburg avant de saluer le public belge à Huy, dans l’étape menant à Saint-Quentin.
L’étape de cette édition démarre aussi de Wallonie, de Binche, pour la deuxième fois en quatre ans, après l’édition 2019. Le peloton avait alors rallié Épernay. La cité du Gille se mue de plus en plus en ville wallonne du vélo, ces dernières années ( voir le reportage qui y est consacré dans ce guide). Elle organise notamment la course Binche-Chimay-Binche et elle a accueilli les championnats de Belgique en 2018, les premiers d’une série de cinq qui s’y dérouleront jusqu’en 2030: deux championnats de cyclo-cross, en 2024 et 2029, et deux sur route, en 2025 et en 2030.
Un Tour court
Le peloton va parcourir septante kilomètres sur les routes wallonnes avant de réintégrer l’Hexagone à Regniowez. 150 kilomètres l’y attendent car cette étape en compte 220 au total. C’est d’ailleurs la seule de cette édition qui franchit le cap des 200 kilomètres. Ce Tour est le plus court depuis 2002 (3.278 km), avec seulement 3.328 kilomètres. C’est le quatrième plus court de l’histoire d’après-guerre, après 1989 (3.285 km, mais six étapes de plus de 240 km) et 1988 (3.286 km, avec sept étapes de plus de 200 km). C’est surprenant car la plus longue étape de l’année dernière, Vierzon-Le Creusot, comptait 249 kilomètres.
Ça avait été un long spectacle, assuré par Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Matej Mohoric, et Thierry Gouvenou en avait été très satisfait, d’autant que la fatigue avait eu un impact le lendemain, quand Tadej Pogacar avait surclassé tout le peloton dans un solo de 32 kilomètres, en direction du Grand Bornand. Selon ses propres dires, Gouvenou avait insisté auprès du patron du Tour, Christian Prudhomme, pour pouvoir insérer plus de longues étapes accidentées, en vain. Ce Tour suit l’exemple de la Vuelta: il ne compte que 48 kilomètres de plus, avec des étapes de 164 kilomètres en moyenne, sans compter les épreuves contre le chrono.
Une finale pour puncheurs
Le peloton pédale constamment le long de la frontière belgo-française. Il traverse trois départements: les Ardennes (et des villes comme Charleville-Mézières et Sedan), la Meuse et la Meurthe-et-Moselle. Après avoir gravi 2.500 mètres, il arrive à Longwy. La ville, proche de la frontière luxembourgeoise, est célèbre pour sa citadelle, bâtie par Vauban, mais aussi pour ses poteries peintes et ses décorations en émail.
La cité des Émaux a déjà accueilli une arrivée il y a cinq ans. La ligne d’arrivée se situe à nouveau au sommet de la Côte des Religieuses (1,6 km à 5,8% avec un pic à 11%). En 2017, Peter Sagan s’y était imposé devant Michael Matthews et Dan Martin, après avoir démarré à 200 mètres de la ligne. Sagan avait atteint 28,6 km/h dans l’ascension finale et dans les derniers mètres, en faux plat, il avait pédalé à 47 km/h!
Le rythme sera sans doute moins soutenu cette année car on a glissé une montée avant la Côte des Religieuses. La Côte de Pulventeux fait 800 mètres à 12,3% et son sommet est situé à 5,5 kilomètres de la ligne d’arrivée. Elle est suffisamment dure pour faire éclater le peloton et permettre à un groupe restreint d’attaquer l’ascension finale, à moins qu’un seul coureur ne se détache, à l’instar de Julian Alaphilippe vers Épernay en 2019.
Ce final doit constituer la fin spectaculaire du triptyque franco-belge, après les étapes de Dunkerque et Arenberg. Le concepteur du parcours, Gouvenou, le dépeint comme un « shaker ». « Nous ne savons pas comment les favoris vont s’en sortir. » Sans casse, espérons-nous.
A nouveau un final pour puncheur
Dans cette étape, le peloton longera continuellement la frontière franco-belge, en passant par les départements des Ardennes (avec des villes comme Charleville-Mézières et Sedan), de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle.
Ensuite, après avoir dû emmagasiner 2500 mètres de dénivelé positif, le peloton arrivera à Longwy. Cette ville proche de la frontière luxembourgeoise est, outre sa citadelle (construite par le maître d’oeuvre français Vauban), particulièrement célèbre pour ses poteries peintes à la main et ses décorations en relief en émail.
Le piédestal de Sagan
La cité des Emaux a également été le théâtre d’une arrivée il y a cinq ans. Cette année encore, la ligne d’arrivée sera tracée au sommet de la Côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %, avec un passage à 11 %).
En 2017, Peter Sagan s’était imposé devant Michael Matthews et Dan Martin, même si le Slovène avait légèrement déchaussé à 200 mètres de l’arrivée. La vitesse moyenne de Sagan dans cette montée finale était alors de 28,6 km par heure. Sa vitesse de pointe dans les derniers mètres en faux plat) : 47 km à l’heure !
Cette année, il est possible que cette moyenne soit plus lente, car dans les 20 derniers kilomètres, le vent soufflera du nord et principalement latéralement.
De plus, la Côte des Religieuses est désormais précédée, à 10 km de l’arrivée, par la Côte de Lexy (2,3 km à 4,3 %). Ce n’est pas une pente raide, mais à cause de la lutte pour arriver dans les premières positions, ce sera très dur. L’approche se fera sur des routes sinueuses jusqu’à la prochaine bosse, la bien nommée Côte de Pulventeux, longue de 900 mètres pour une moyenne 10,4 %. Avec un sommet situé à 5,5 km de l’arrivée, elle devrait sûrement opérer un gros écrémage au sein du peloton. Après une descente sinueuse, ce sera la dernière montée, la Côte des Religieuses.
Là, il ne faut pas exclure une victoire en solo (Tadej Pogacar peut-il encore marquer de nouveaux points sur ses adversaires ?) ou un groupe très restreint se disputera la victoire sur la dernière ligne droite de 700 mètres, en légère montée (est-ce que cela peut être une autre opportunité pour Wout van Aert ?). Peut-être même que Philippe Gilbert trouvera une dernière inspiration avec ce final
40 ans après Daniel Willems ?
Le 5 juillet 1982, jour de l’anniversaire de Phil’, il y a 40 ans et deux jours, un coureur belge s’était déjà imposé dans la ville-citadelle : Daniël Willems. Il avait remporté la première de ses deux victoires d’étape dans ce Tour.
Le Campinois, alors encore considéré comme le nouveau Eddy Merckx, roulait en tête avec Serge Demierre, mais ce dernier ne voulait pas prendre la première place dans le dernier kilomètre. Le peloton était sur les talons du duo et Willems a proposé un marché : 2500 euros si le Suisse collaborait avec lui. Celui-ci a refusé et est resté dans sa roue. Willems a continué son effort et a battu son Demierre au sprint en devançant le peloton de cinq secondes à Longwy.
Les prévisions météorologiques de cette 6e étape.
En exclusivité pour Sportmagazine.be, Nicolas Roose de NoodweerBenelux, qui compte parmi ses clients les Flanders Classics, détaulle les prévisions météorologiques pour cette étape.
Ses prévisions : « Jeudi, peu de soleil, avec principalement des nuages bas. Les chances de précipitations sont plutôt limitées avec des maxima qui devraient monter jusqu’à 20 degrés. Le profil du vent sera assez uniforme tout au long de l’étape, soufflant principalement modérément du nord-ouest (quatre beaufort). Vers l’arrivée à Longwy, il viendra un peu plus du nord », indique le météorologue.
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