Tout savoir sur la 20e étape de la Vuelta 2022: la hiérarchie peut-elle encore être chamboulée ?
Dernier gros obstacle à franchir pour Remco Evenepoel ce samedi avant d’être couronné roi d’Espagne. Les 180 kilomètres n’offrent pas de difficultés majeures, même si elles seront cinq tout au long du parcours. Le Puerto de la Morcuera, avant-dernière ascension du jour, peut-il être propice à une ultime tentative d’envergure d’Enric Mas afin de faire tomber Remco Evenepoel de son piédestal ?
C’est une recette fréquemment utilisée l’avant-dernier jour: un final showdown dans la Sierra de Guadarrama, au nord-ouest de Madrid. Point central, le Puerto de Navacerrada. Il avait déjà organisé l’arrivée de l’avant-dernière étape en 2004 et en 2008. José Enrique Gutiérrez et Levi Leipheimer (contre le chrono) avaient été les grimpeurs les plus véloces.L’étape est quasi identique à celle de 2015 et 2019, bien qu’à l’époque, après la dernière montée, le peloton descendait vers Cercedilla et Becerril de la Sierra, où s’étaient imposés Rubén Plaza puis Sergio Higuita. Cette fois, l’étape débute par le Puerto de Navacerrada, suivi de quatre autres ascensions: le Puerto de Navafria (deuxième catégorie), le Puerto de Canencia (troisième catégorie), le Puerto de la Morcuera et le Puerto de Cotos (première catégorie, respectivement neuf et seize km). L’arrivée se situe à 6,5 kilomètres (plats) du dernier sommet, près du point le plus élevé du Puerto de Navacerrada.
Ces beaux cols bien asphaltés ne sont pas très ardus mais ils sont quand même susceptibles de modifier le classement, lors de l’avant-dernière journée. C’est un parcours idéal pour ceux qui mijoteraient un plan d’attaque, avec peu de kilomètres en vallée. En 2015, Fabio Aru avait ravi son maillot rouge à Tom Dumoulin à un jour de la fin de la Vuelta après avoir placé une attaque au Puerto de la Morcuera, avec le soutien de coéquipiers Astana.
Une dernière grande bataille ?
La répétition des ascensions peut-elle être fatale à Remco Evenepoel ? C’est sans doute ce qu’espère Enric Mas, qui accuse toujours 2’07 » de retard sur le coureur belge. Et pour le mettre en difficulté, il devra, aidé par son équipe Movistar, lancer les hostilités assez tôt dans la course. Est-ce que cela sera suffisant pour espérer renverser un maillot rouge qui n’a jamais semblé avoir autant confiance dans ses bonnes jambes ?
Evenepoel se concentrera uniquement sur Mas et peu importe ce que tenteront éventuellement les Juan Ayuso, Joao Almeida, Carlos Rodriguez et Miguel Angel Lopez qui batailleront sûrement pour la dernière place du podium final. Si l’équipe d’Evenepoel n’a pas donné satisfaction jeudi et que Louis Vervaeke est désormais diminué, le leader a montré qu’il était capable de gérer toutes les situations avec un sens de la course déjà bien aiguisé pour quelqu’un seulement âgé de 22 ans et qui s’est mis à la discipline sur le tard.
La zone plate après l’avant-dernière ascension et le replat suivant la montée finale devraient être favorables à Remco, bien meilleur rouleur sur le papier. Et puis qui dit que Movistar se lancera nécessairement dans la grande bagarre ? Le décès de la Reine Elizabeth II a stoppé le Tour de Grande-Bretagne avant son épilogue et Gonzalo Serrano, de la formation espagnole, a donc engrangé de précieuses unités dans la quête d’une place en World Tour la saison prochaine. De quoi dissuader Enric Mas de rêver plus grand, à moins qu’avec cette pression en moins, l’Espagnol ne décide d’abattre toutes ses cartes et de bluffer Remco Evenepoel.
La succession de Johan De Muynck, dernier Belge à avoir accrocher un grand tour (le Giro 1978) se gagnera à la pédale. Et Evenepoel est suffisamment grand pour le faire.
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