Tout savoir sur la 15e étape de la Vuelta 2022: Remco Evenepoel coincera-t-il encore dans la Sierra Nevada ?
« On a l’impression que cette édition ne comporte pas d’étape de haute montagne vraiment ardue, mais il ne faut pas sous-estimer la pénibilité de l’étape de la Sierra Nevada », a déclaré le concepteur du parcours, Fernando Escartín, en présentant la Vuelta 2022. Il a raison car bien qu’elle ne compte que 148 kilomètres, elle impose 4.000 mètres de côtes aux coureurs. On commence par nonante kilomètres vallonnés jusqu’à Grenade. Via Monachil, le peloton s’attaque alors à l’Alto del Purche, une montée très irrégulière avec des pics de 15 à 17%, et deux premiers kilomètres à 11%.
Après l’Alto del Purche, il est possible de tourner à droite vers la ligne d’arrivée mais non, les coureurs descendent jusqu’à Güéjar Sierra, où débute l’Alto de Hazallanas, le col le plus pénible qui mène au domaine de ski de la Sierra Nevada, repris au tracé pour la première fois. C’est une côte mortelle: 7,3 kilomètres à une moyenne de 9,6%, dont deux kilomètres à 13,5 et 12,8% et des passages jusqu’à 17%.
Le peloton ne pourra pas encore respirer car la route continue à monter, cette fois en passant l’ Alto Hoya de la Mora, certes plus « humain »: en moyenne 6,8%. Mais l’altitude va jouer un rôle, puisque l’arrivée est tracée à 2.510 mètres. Unipublic, l’organisateur de la course, a même envisagé d’aller encore plus haut, jusqu’à l’Observatorio IRAM Pico Veleta, une station météo sise dans un parc naturel protégé à une altitude de 2.850 mètres, mais il n’a pas obtenu l’accord des pouvoirs locaux.
Remco Evenepoel a subi une première petite défaite sur la Sierra de la Pandera samedi, qu’il s’agisse ou non d’une conséquence directe de sa chute sur la cuisse droite jeudi dernier. Deux jours après une telle chute, la raideur et l’impact sur les muscles sont souvent les plus importants. Ce n’est pas une coïncidence si le coureur de Quick-Step portait samedi des bandes kinésio pour soulager ces muscles, en plus d’un grand bandage pour couvrir son écorchure à la cuisse.
Maintenant que Evenepoel s’est montré vulnérable, cela encouragera Primoz Roglic à attaquer tôt, peut-être même dans les premiers kilomètres escarpés de l’Alto Hoya de la Mora.
Le Slovène, contrairement à Enric Mas, Carlos Rodríguez et Juan Ayuso, prendra ce risque, s’il a les jambes pour le faire. Roglic dit se sentir de mieux en mieux, et a prouvé par le passé que la haute altitude n’avait pas un si grand impact sur ses watts. Là, où Evenepoel a affiché quelques limites par le passé.
Evenepoel peut-il contrer une éventuelle attaque ? Ou peut-être limitera-t-il à nouveau les dégâts dans la deuxième partie moins raide de la montée finale ? Ou perdra-t-il complètement son avance de 1’49 » sur Roglic à 2512 mètres, et après 4000 mètres de dénivelé, si la gifle du samedi devient le coup de massue du dimanche ?
Ses jambes (et sa tête) en décideront.
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