Tour de France : Cinq victoires belges, une première depuis 1986
Grâce à Wout van Aert (trois victoires), Tim Merlier et Dylan Teuns, cinq étapes sont tombées dans l’escarcelle de coureurs belges durant le Tour de France 2021. Le cyclisme belge n’avait plus été à pareille fête depuis 1986. Retour sur le sprint magistral de van Aert.
Wout van Aert a réussi un triplé exceptionnel, en gagnant une étape de montagne, celle du Mont Ventoux (11e étape), le contre-la-montre de Saint-Emilion (20e étape) et le sprint des Champs-Elysées dimanche, lors de la 21e et dernière étape. Avant lui, Tim Merlier s’était imposé au sprint à Pontivy (3e étape) et Dylan Teuns avait conclu un solo au Grand-Bornand (8e étape).
En 1986, Pol Verschuere, Ludo Peeters, Eddy Planckaert, Rudy Dhaenens et Frank Hoste s’étaient tour à tour imposés.
Le record belge semble aujourd’hui inaccessible: quinze succès lors de l’édition 1927. En 1972 et 1974, les coureurs belges s’étaient partagé 14 étapes, Eddy Merckx en remportant à lui seul 6 et 8.
Avant Van Aert, le dernier Belge à s’offrir trois étapes sur le même Tour était Tom Steels en 1999.
Le sprint magistral de van Aert
Un sprint d’école maîtrisé par Wout van Aert a conclu le Tour de France, dimanche, sur les Champs-Elysées, où le champion de Belgique a enlevé son troisième succès depuis le départ.
Au lendemain de son contre-la-montre victorieux de Saint-Emilion, van Aert (Jumbo) a privé Mark Cavendish du 35e succès d’étape, un record, que le Britannique convoitait.
« Je ressens la fatigue mais je ne pense pas que Cavendish soit imbattable », avait prévenu le Belge avant le départ des 108,4 kilomètres à Chatou (Yvelines). Preuve en a été donnée moins de trois heures plus tard dès lors que Cavendish, vainqueur de quatre sprints massifs, n’a pas eu son +lanceur+ habituel, le Danois Michael Morkov, pour lui emmener le sprint.
Dans la roue de son coéquipier néerlandais Mike Teunissen, van Aert a conduit un sprint tout en puissance, mais rectiligne, sans jamais ouvrir le couloir le long des barrières. Cavendish, dans son sillage, a franchi la ligne en troisième position, devancé aussi par le Belge Jasper Philipsen.
Après trois participations, van Aert (26 ans) compte désormais six étapes à son actif. Il a surtout gagné cette année sur des terrains très différents: une étape de montagne (le Ventoux à deux reprises), un contre-la-montre (Saint-Emilion), un sprint massif (Paris).
« Les Champs-Elysées, c’est l’histoire. J’avais cet objectif de gagner ici une fois dans ma carrière », a savouré le Belge qui s’est félicité du déplacement de la ligne d’arrivée 300 mètres plus haut afin de disposer d’une ligne droite finale plus longue. « On a plus d’espace pour se placer ».
Vainqueur de deux classiques au printemps (Gand-Wevelgem, Amstel Gold Race), van Aert a eu son approche du Tour contrariée par une intervention chirurgicale (appendice) au printemps.
Mais il a récolté son meilleur bilan, d’autant plus impressionnant que le Belge s’est dévoué à maintes reprises pour le Danois Jonas Vingegaard (2e du Tour). Pour lui, le prochain rendez-vous est fixé aux JO de Tokyo où il prendra part tant à la course en ligne samedi prochain qu’au contre-la-montre quatre jours plus tard.
« Je sais que ce sera difficile mais je vais essayer de gagner les deux », a annoncé van Aert, dimanche soir, avant de s’en aller prendre l’avion à destination du Japon.