Tokyo 2020: Evenepoel ou Van Aert peuvent-ils succéder à Van Avermaet ?
Sauf surprise, Greg Van Avermaet ne devrait pas renouveller son titre de champion olympique ce samedi sur la piste de l’ancien circuit de F1 de Mont Fuji. Mais le Waeslandien espère qu’un de ses compatriotes lui succèdera dans une course où le lauréat du dernier Tour de France, Tadej Pogacar fait naturellement office de favori.
Cinq ans après son sacre à Rio, Greg Van Avermaet va avoir un successeur au titre de champion olympique de la course cycliste en ligne, dont l’arrivée est prévue samedi sur le Fuji Speedway, ancien circuit de Formule 1 situé au pied du Mont Fuji. « C’est super de revenir aux Jeux Olympiques. C’est ma troisième participation et cela reste un honneur de pouvoir être présent », a-t-il déclaré mercredi en conférence de presse.
A peine sorti d’un Tour de France lors duquel il n’a pas accroché un seul top 20, Greg Van Avermaet a pris la direction du Japon. « L’adaptation s’est effectuée en douceur. Tout s’est bien déroulé, nous n’avons pas passé trop de temps dans les aéroports, contrairement à certains athlètes », a dit ‘GVA’.
RIO UN SOUVENIR POUR LA VIE
Inversement à 2016, le Belge de 36 ans ne sera pas leader de la délégation noire-jaune-rouge, ce rôle étant réservé à Wout van Aert et Remco Evenepoel. Le Waeslandien se plie fort volontiers à ce rôle d’équipier doré. « Ma condition n’est pas aussi bonne qu’avant et le Tour n’a pas vraiment changé la donne. C’est normal que je sois au service de l’équipe car nous avons deux leaders qui ont prouvé qu’ils étaient très forts. Ils ont assurément une chance de l’emporter. Je n’ai pas de problème à redescendre chercher des bidons. Ils peuvent tout me demander, j’essaierai de faire de mon mieux », a assuré Van Avermaet, pour qui sa médaille d’or restera « un souvenir pour la vie ».
IMPRESSIONNE PAR VAN AERT
Van Avermaet a été particulièrement impressionné par Wout van Aert. « Il a démonté qu’il était en super forme en réalisant quelque chose d’inédit ces dernières années sur les routes du Tour. Il aura toujours une chance de l’emporter, qu’importe le scénario. C’est le même constat pour Remco. Il a déjà couru de très belles courses et trouvera ici un parcours à sa mesure. Nous bénéficions d’une équipe plus forte que celle au Brésil en 2016, avec des hommes qui ont prouvé qu’ils pouvaient gagner », a ponctué le Belge.
« SUR UN TEL PARCOURS, LE MEILLEUR L’EMPORTERA »
Remco Evenepoel est l’athlète belge présent sur le sol japonais depuis le plus longtemps. Le talentueux cycliste a rejoint le 11 juillet l’Empire du soleil levant, où il espère briller samedi sur la course en ligne et mercredi dans le chrono des Jeux Olympiques de Tokyo.
Avec Wout van Aert, triple vainqueur d’étape sur les routes du Tour de France, Evenepoel est le principal espoir de médaille dans la discipline pour la délégation belge. « Je pense surtout que Wout est le favori au regard de ses dernières prestations. Il est très affuté et dans la forme de sa vie. Il ne doit pas avoir peur du parcours », a assuré Remco Evenepoel mercredi lors d’une conférence de presse au Fuji International Speedway, l’ancien circuit de Formule 1 situé au pied du Mont Fuji et théâtre de l’arrivée de la course en ligne samedi.
La course, avec quelque 5.000 mètres de dénivelé positif, s’annonce malgré tout très difficile, reconnaît volontiers le natif de Schepdaal. « Ça monte et descend tout le temps et la chaleur va encore compliquer les choses. Ce sera 234 longs kilomètres. Je compare un peu ce parcours à celui de la Classique Saint-Sébastien, avec une longue montée au milieu et un enchaînement de plusieurs plus courtes dans le final », a analysé celui qui avait remporté, en solitaire, la course espagnole en 2019. « C’est assurément un parcours que j’affectionne pour un championnat. Je suis content qu’il soit si difficile. »
EVENEPOEL PENSE QUE VAN AERT DEVRAIT SURVIVRE AU MIKUNI PASS
Selon le pensionnaire de l’équipe Deceuninck-Quick Step, Wout van Aert devrait pouvoir franchir le Mikuni Pass, ascension décisive de la course longue de 6,8 kilomètres à 10,1 pour cent de moyenne. « Ce sera l’endroit le plus compliqué pour lui. C’est très raide avec des portions à 20% et Wout pèse environ 75 kg, soit 15 de plus que les vrais grimpeurs. Cela pourrait être décisif. » Evenepoel s’est dit prêt à s’illustrer, lui qui a remporté le Tour de Belgique au mois de juin avant de terminer 2e du National contre-la-montre et 3e de l’épreuve en ligne. « J’ai fait tout ce que je pouvais pour être fin prêt avec un stage en altitude et des entraînements intenses sur place. Les sensations sont bonnes, j’espère avoir de bonnes jambes samedi. Le parcours ne mentira pas, le meilleur s’imposera », a-t-il prédit. Onze mois se sont écoulés depuis la lourde chute d’Evenepoel sur les routes du Tour de Lombardie. « Je suis un peu dans une année de transition. J’ai profité de cette année pour m’approcher du top niveau. Que ce soit maintenant où lors de l’Euro et des Mondiaux l’année prochaine, je dois l’accepter. Je fais le maximum pour retrouver ma forme optimale. Mon corps doit encore l’accepter et moi je dois me montrer patient. Les jambes vont bien et j’ai retrouvé un peu de souplesse, c’est généralement bon signe », a ponctué le Belge de 21 ans.
Wout van Aert a prouvé au monde entier qu’il détenait une forme olympique en remportant une étape de montagne, un chrono et le sprint final sur les Champs-Elysées lors du récent Tour de France. Dans la foulée d’une Grande Boucle ponctuée en beauté, le champion de Belgique a pris la direction de Tokyo pour y disputer les Jeux Olympiques.
« C’était un weekend un peu surréaliste. C’est peut-être pas plus mal d’être directement parti pour éviter de décompresser. Je peux me concentrer directement sur les JO », a-t-il déclaré mercredi lors d’une conférence de presse au Fuji International Speedway, l’ancien circuit de Formule 1 situé au pied du Mont Fuji et théâtre de l’arrivée de la course en ligne samedi.
VAN AERT POINTE L’HUMIDITE COMME CLE
‘WVA’ a assuré avoir déjà bien encaissé le décalage horaire. « Je me sens mieux que prévu. J’étais forcément fatigué dimanche soir, j’ai pu bien dormir pendant le vol. Jusqu’à présent, l’adaptation se déroule bien. Nous n’avons fait que des sorties calmes jusqu’ici, mais je m’attendais à être bien plus fatigué. » Le parcours s’annonce sélectif, même pour un Wout van Aert en forme, avec quelque 5.000 mètres de dénivelé positif.
Le Belge reconnaitra jeudi les ascensions, dont le Mikuni Pass, 6,8 km à 10,1 % de moyenne, qui s’annonce décisif. « Ce n’est plat nulle part ici », a détaillé Van Aert, assurant que le final allait également être « dur ». Outre le profil, la chaleur constituera un autre facteur important. « Je pense pouvoir bien la gérer. On sent que c’est complètement différent de chez nous avec beaucoup d’humidité. Certains vont plus en souffrir que d’autres. » Van Aert admet facilement appartenir aux favoris dans la course aux métaux. « Je vois cela comme une opportunité. J’ai les jambes pour y parvenir, mais je ne vais pas non plus me mettre de pression. Pour moi, Tadej Pogacar est le grand favori », a analysé le Belge en évoquant le Slovène, tout frais double lauréat du Tour.
POGACAR FAVORI, REMCO NE DEVRA PAS L’ATTENDRE
« Je tiens compte du fait que les autres pays vont nous observer, c’est logique. » Dans sa main de cinq cartes, la Belgique pourra compter sur un autre atout majeur en la personne de Remco Evenepoel. « Nous bénéficions tous les deux d’un rôle protégé. Il ne devra pas m’attendre s’il part avec les meilleurs dans le Mikuni Pass. Si je suis encore là après, j’ai plus de chance de pouvoir finir la course. »
Après la course en ligne de samedi, ‘WVA’ disputera ensuite le chrono mercredi prochain. Le natif de Herentals aura là aussi l’occasion de monter sur le podium. Il s’attend en tout cas à avoir bien récupéré. « Quand je vois à quel point je récupérais bien sur le Tour, je pense que les trois jours entre la course en ligne et le contre-la-montre devront être suffisants. »
UN SACRE OLYMPIQUE VAUDRAIT AUTANT QU’UN RONDE
Au Japon, Van Aert est heureux de vivre ses premiers JO, même s’ils sont ternis par la pandémie. « Cela me fait quelque chose », a-t-il reconnu. « Quand Greg (Van Avermaet, champion olympique en 2016, ndlr) me parle du village olympique, c’est complètement différent d’aujourd’hui. C’est la première fois que je viens au Japon et c’est déjà agréable de pouvoir y rouler et de s’imprégner de sa culture. »
Le Belge place un titre olympique sur le même pied d’égalité qu’un sacre mondial et une victoire dans un Monument comme le Tour des Flandres. « La seule différence, c’est que vous le gardez pendant quatre ans, voire toute une vie. Au Ronde, il y a un vainqueur chaque année. C’est ce qui rend une médaille d’or si spéciale », a ponctué Wout van Aert.