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Si Peter Sagan est le roi des continents, les Mondiaux de cyclisme disputés en dehors de l’Europe ont-ils souvent réussi aux Belges ?

Dans un sport traditionnellement très européen, il est logique les championnats du monde se soient majoritairement déroulés sur un Vieux Continent où la majorité des courses du calendrier est organisée. Lors des éditions qui se sont tenues sur d’autres continents, combien ont-elles souri aux nôtres ?  Alors que ces derniers tenteront de mettre un terme à une disette d’arc-en-ciel de dix ans sur les routes australiennes.

Il ne faudra attendre que trois ans pour qu’un championnat du monde de cyclisme ne se déroule à nouveau en dehors du continent européen après cette édition de Wollongong. Ce sera au Rwanda et donc pour la première fois en Afrique, le dernier continent qui n’avait pas encore été visité par l’une des courses d’un jour les plus prisées du calendrier.

La dernière édition organisée en dehors du Vieux Continent ne remonte jamais qu’à six ans et la terne (au niveau de l’ambiance) cuvée de Doha remportée par Peter Sagan. Les Mondiaux s’étaient aussi tenus sur un autre continent que l’Europe douze mois plus tôt, puisque c’est à Richmond, aux Etats-Unis, que le même coureur slovaque avait enfilé son premier maillot arc-en-ciel.

Sagan a donc réussi deux prouesses dans sa carrière. La première, en décrochant la première triple couronne mondiale consécutive de l’histoire entre 2015 et 2017, une performance que pourrait égaler éventuellement Julian Alaphilippe ce dimanche. Pour la seconde, le Slovaque a réussi à lever les bras sur les continents américain, asiatique et européen, puisque son dernier arc-en-ciel a été décroché sur les routes de Bergen en Norvège. C’est une performance unique dans l’histoire de la petite reine.

Eddy Merckx sur la plus haute marche du podium lors de ce premier Mondial organisé en dehors des frontières européennes. Il avait devancé Raymond Poulidor et Mariano Martinez. (Photo by Gilbert Iundt/Corbis/VCG via Getty Images)

Le premier championnat du monde en ligne remonte à 1927 et une édition qui se tenait sur le célèbre circuit du Nürburging. Il a fallu attendre 1974, soit 47 ans, pour que la course la plus prisée de l’année ne quitte le Vieux Continent et traverse l’Atlantique direction Montréal. La capitale économique du Québec, qui devrait à nouveau accueillir la course à l’arc-en-ciel 52 ans plus tard, en 2026, couronnait le plus grand coureur de tous les temps, Eddy Merckx, qui devançait l’éternel deuxième Raymond Poulidor et le compatriote de ce dernier Mariano Martinez. Ce sera le troisième et dernier titre mondial du « Cannibale de Tervueren. »

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Si la première édition hors-Europe a souri aux coureurs du Royaume, la seconde, organisée seulement trois ans plus tard au Vénézuela n’offrira pas de titre ou de médaille à la Belgique, mais sacrera un autre coureur de renom : Francesco Moser. La Belgique se contentera tout juste d’une place dans le top 10 grâce à Walter Godefroot.

Il faudra ensuite patienter 8 ans pour que le grand bal mondial du vélo ne quitte à nouveau le Vieux Continent et retraverse l’Atlantique. L’exigeant circuit de Colorado Springs est au programme en cette année 1986 qui vient de sacrer un Américain roi de France: Greg Lemond. Malheureusement, le chouchou d’un public local, pas encore passionné plus que cela par le cyclisme, devra se contenter de la septième place. Le maillot irisé revient à Moreno Argentin, qui a devancé ce jour-là Charly Mottet et Guiseppe Saronni. Le premier Belge se nomme Ludo Peeters. Il terminera à la neuvième place.

L’Italie mène désormais 2-1 sur les courses hors-Europe et voit la Belgique revenir à sa hauteur quatre ans plus tard grâce aux premiers championnats du monde organisés sur le continent asiatique, à Utsunomiya, au Japon. Nos compatriotes s’offrent tout simplement un doublé grâce à Rudy Dhaenens qui s’impose devant Dirk De Wolf. Les deux Flandriens devancent de 8 secondes un petit groupe réglé au sprint par Gianni Bugno devant Greg Lemond.

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1995 met à l’honneur un pays de vélo émergent : la Colombie. Duitama est certainement l’une des éditions les plus rocambolesques de l’histoire des Mondiaux entre fêtes, ambiance de folie sur les routes, EPO et altitude. Un cocktail détonnant qui transforme la course en un chantier dont les entrepreneurs et maçons sont Espagnols. Miguel Indurain et Abraham Olano terminent aux deux premières places du contre-la-montre avant de s’échanger les places lors de la course en ligne. Le regretté pirate Marco Pantani complète le podium. Seuls 20 coureurs termineront la course et aucun belge n’y parviendra. Il faut dire que les parcours montagneux n’était certainement pas la tasse de coca de Nico Mattan, Luc Roosen ou Wim Vansevenant. Kurt Van De Wouwer et Geert Verheyen qui termineront quelques années plus tard dans le top 20 du Tour n’ont pas été plus à leur affaire malgré leurs qualités pour la grimpette.

Les Espagnols reviennent à hauteur des Italiens et des Belges, huit ans plus tard, lorsque les Mondiaux organisent leur deuxième édition au Canada, enfin la première si l’on considère le fait que le Québec ne se revendique pas toujours canadien. A Hamilton, c’est le quasi inconnu Igor Astarloa qui enfile la tunique arc-en-ciel devant son compatriote Alejandro Valverde et le Belge Peter Van Petegem, qui décroche ainsi son deuxième podium sur un Mondial après Valkenburg, en 1998.

C’est douze ans avant Wollongong que l’Australie organise sa première course au maillot irisé. Dans un pays qui commence à se passionner pour la petite reine, c’est Thor Hushovd qui décroche la timbale, devant le Danois Matti Breschel. Le bronze revient au coureur local Allan Davis.

Un quatrième pays parviendra donc finalement à se hisser parmi les nations les plus souvent lauréates en dehors du Vieux Continent : l’étonnante Slovaquie. Portée par un champion d’exception, l’ancienne soeur de la République Tchèque s’est offert deux tuniques irisées grâce à l’impétueux Peter Sagan. A Richmond, aux Etats-Unis, il avait devancé l’Australien Michael Matthews et le Lituanien Ramunas Navardauskas. A Doha, c’était Mark Cavendish et Tom Boonen qui avaient dû s’incliner devant la puissance de l’actuel coureur de la formation Total-Energies.

Peter Sagan avait privé Tom Boonen (3e) du titre mondial à Doha. (Photo by Tim De Waele/Getty Images) © Christophe Licoppe/photo news

Qui s’offrira donc la dixième édition en dehors des frontières européennes ? On espère que la Belgique prendra la tête de ce classement particulier.

Statistiques sur les championnats du monde en ligne disputés en dehors de l’Europe

Nombre d’éditions: 9 jusqu’en 2022

Victoires: Belgique, Italie, Espagne et Slovaquie (2 victoires); Norvège (1 victoires)

Médailles d’argent: France, Espagne (2); Belgique, Allemagne, Danemark, Australie, Royaume-Uni (1)

Médailles de bronze: Italie (4); Belgique (2); France, Australie et Lituanie (1).

Nombre total de médailles: Italie (6); Belgique (5); Espagne (4); France (3); Slovaquie, Australie (2), Norvège, Allemagne, Danemark, Royaume-Uni et Lituanie (1).

Recordman de victoires: Peter Sagan (2 éditions)

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