Remco Evenepoel: « La troisième semaine sera une autre affaire, mais les ascensions seront moins difficiles »
Le Belge, leader du classement général, est revenu sur son week-end.
Remco Evenepoel devance de 1:34 le triple tenant du titre sur la Vuelta Primoz Roglic et 2:01 sur le leader de la Movistar Enric Mas.
« C’était la première fois que je montais aussi haut » a déclaré Evenepoel après l’arrivée au sommet de la Sierra Nevada. « Je m’en suis plutôt bien sorti. Ce fut encore très dur. Hier j’ai eu une mauvaise journée, aujourd’hui bien meilleure. Je n’ai pratiquement rien perdu. Roglic n’a attaqué que dans le dernier kilomètre. Il a le droit, mais j’ai bien géré. »
Evenepoel est revenu sur ses sensations. « J’ai encore des douleurs à cause de ma chute (vendredi, NDLR) mais ça va de mieux en mieux. »
« Après ma chute, je pouvais à peine me tenir sur mes pédales. J’ai perdu pas mal de temps samedi. Ce n’était pas la situation idéale pour moi mais cela aurait pu être bien pire. Je n’ai lâché qu’une minute, malgré la douleur. C’était mieux dimanche, j’ai fait preuve de combativité. Les jambes étaient encore un peu raides mais pas autant que samedi. Aujourd’hui (lundi, ndlr), la douleur est presque partie et j’espère que la tendance se confirmera dans les jours à venir. » C’est donc en rouge, pour la 10e journée consécutive, que le Belge va aborder la dernière semaine de la Vuelta. « La 3e semaine arrive. Ce sera une autre histoire. Mais les ascensions seront moins difficiles », a encore déclaré le leader des Quick-Step Alpha Vinyl résolument optimiste, malgré une épée de Damoclès qui reste suspendue au-dessus de la tête de tous les coureurs encore en lice : la covid-19.
« C’est la plus grande angoisse » confie Remco Evenepoel. « Le Covid-19 est présent dans le peloton. Certains ont dû rentrer à la maison alors que d’autres continuent la course. J’espère donc être épargné, par le coronavirus et le reste. Ce serait un cauchemar de devoir quitter la course de cette manière », estime-t-elle.
S’il reste des étapes compliquées, notamment la 18e qui se ponctuera à l’Alto del Piornal après une montée de 13,3 km à 5,6% de déclivité moyenne, Evenepoel semble avoir fait le plus dur en résistant dans la Sierra Nevada, toit de cette Vuelta. « La fraîcheur a disparu alors que quelques petites douleurs, notamment à la selle, sont désormais présentes. Mais c’est pareil pour tout le monde. En raison de la chaleur et de l’humidité, on souffre d’irritations à l’entrejambe mais dans l’ensemble, ce n’est pas trop grave », a rigolé Evenepoel. « La motivation est énorme et l’envie de défendre le maillot avec toute l’équipe est bien présente. »
« Je ne me concentre pas que sur Primoz Roglic »
« La lutte est encore totalement ouverte, je me méfie de l’ensemble du top 5 », a lancé le leader Quick Step Alpha Vinyl lundi en conférence de presse lors de la dernière journée de repos de cette 77e Vuelta.
S’il estime être conscient des attentes qui émanent de Belgique, où on attend un premier vainqueur en Grand Tour depuis Johan De Muynck, lauréat du Giro 1978, Evenepoel garde son calme. « J’ai vu ce lundi les gens de l’émission néerlandophone ‘Vive le Vélo’ à l’hôtel mais je ne m’en occupe pas. Je n’ai pas vraiment le temps de la regarder, mais c’est spécial et motivant, c’est important pour l’équipe. Je me rends compte que je peux devenir le premier Belge à remporter un grand tour depuis longtemps, mais il reste six journées compliquées et nous avons vu la semaine dernière qu’une chute est vite arrivée. »
« Je ne me concentre pas uniquement sur Roglic. Il était le meilleur samedi mais dimanche, c’était Mas. Il était à distance raisonnable au général, donc je ne me suis pas lancé comme un fou à sa poursuite quand il a attaqué. J’ai imprimé mon propre rythme car j’avais peur d’exploser et, finalement, il n’a pas repris beaucoup de temps », a expliqué Evenepoel. « Je dois maintenant suivre dans les prochains jours. Plus je terminerai d’étapes sans perdre de temps, au mieux ce sera. Il restera la grande bataille samedi », a-t-il prévenu. « Je dois rester calme car le combat ne sera fini qu’une fois arrivé à Madrid. J’ai déjà une victoire d’étape et nous portons le maillot rouge depuis dix jours. Il ne reste plus qu’à tout donner d’ici dimanche. Rien n’est acquis », a ponctué le Belge de 22 ans.
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