
Qui va empêcher Peter Sagan de battre le record d’Eric Zabel ?
Peter Sagan (Bora-hansgrohe) a égalé l’année dernière le record de l’Allemand Erik Zabel, sextuple vainqueur du maillot vert du classement par points du Tour de France, qu’il entend à présent s’approprier pour lui tout seul. Ils ne sont d’ailleurs pas tellement nombreux a pouvoir empêcher le triple champion du monde d’atteindre son objectif.
Sagan a enlevé onze étapes du Tour, dont deux l’année passée.
On se souvient qu’il avait été exclu de la course en 2017.
Ce dont avait profité Michael Matthews (Sunweb) pour conquérir le maillot vert.
L’Australien pourrait en ajouter un second dans sa garde robe à la fin du mois. Il n’est certes pas un pur sprinter, mais Sagan non plus. Ce sont les places d’honneur qui leur valent de figurer en haut du classement, ainsi que les points conquis dans des étapes où les lévriers tirent la langue loin derrière. Matthews peut aussi se glisser dans des échappées en vue des sprints intermédiaires. Vainqueur de deux étapes en 2017, il a dû abandonner, malade, en 2018. Tom Dumoulin absent, il va pouvoir se consacrer à contester le règne de Sagan.
De nombreux sprinters, Marcel Kittel, Mark Cavendish, Nacer Bouhanni et André Greipel, sont absents pour diverses raisons, tout comme Fernando Gaviria, blessé.
Tant mieux pour le débutant Caleb Ewan, un compatriote de Matthews, double vainqueur d’étape au Giro, sur qui Lotto-Soudal compte pour mettre fin à deux années vierges sur le Tour.
Mais Ewan doit le savoir, il ne suffit pas de gagner des sprints massifs pour terminer en vert sur les Champs. Il faut aussi aller chercher des points sur les sprints intermédiaires, sur les étapes de moyenne et même de haute montagne.
Ce qui vaut également pour l’Italien Elia Viviani (Deceuninck – Quick Step), double vainqueur d’étapes au Tour de Suisse, et le Néerlandais Dylan Groenewegen (Jumbo-Visma), vainqueur de deux étapes sur Paris-Nice, et de trois sur les Quatre Jours de Dunkerque.
Alors, qui, pour menacer Sagan ? Pourquoi pas le Norvégien Alexander Kristoff (UAE Team Emirates), deuxième à 231 points de Sagan l’an dernier, et capable de sprinter pour la victoire à l’issue d’une étape éprouvante. Avec l’aide de notre compatriote Jasper Philipsen, dont ce sont les débuts sur la Grande Boucle, et qui est surtout là pour apprendre.
Enfin pourquoi pas le Français Arnaud Démare (Groupama-FDJ), vainqueur d’étape en 2017 et 2018, généralement en troisième semaine quand la fatigue a émoussé la pointe de vitesse des ténors, quand ils ne sont pas déjà rentrés à la maison. Il était troisième à 274 points du Slovaque l’année passée.
L’Italien Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida) et le Français Christophe Laporte (Cofidis), également rapides, pourraient créer la surprise lors d’un sprint.
Mais pas au point de pouvoir s’endormir en rêvant de la tunique verte, ou du moins pas encore.