Mondiaux de cyclisme: Julian Alaphilippe conserve son titre mondial après un numéro à Louvain
Julian Alaphilippe a conservé son titre de champion du monde de cyclisme sur route. Le Français a remporté en solitaire la course en ligne des Mondiaux, dimanche, après 268,3 km entre Anvers et Louvain.
Le Néerlandais Dylan Van Baarle a pris la deuxième place, devant le Danois Michael Valgren, qui ont privé Jasper Stuyven, quatrième, du podium.
Alaphilippe est sorti d’un groupe de 16 coureurs à 17 kilomètres de la ligne, durant l’avant-dernière ascension de Sint-Antoniusberg. Il a conservé 32 secondes sur ses poursuivants.
Alaphilippe reconduit son titre mondial, comme Georges Ronsse (1928-1929), Rik Van Steenbergen (1956-1957), Rik Van Looy (1960-1961), les Italiens Gianni Bugno (1991-1992) et Paolo Bettini (2006-2007) et le Slovaque Peter Sagan (2015, 2016 et 2017) avant lui.
Après dix kilomètres de course, huit coureurs sortaient du peloton: le Colombien Jose Tito Hernandez Jaramillo, l’Equatorien Joel Burbano Coral, le Russe Pavel Kochetkov, l’Autrichien Patrick Gamper, l’Irlandais Rory Townsend, l’Estonien Oskar Nisu, le Suédois Kim Magnusson et le Mongol Jambaljamts Sainbayar. Ils arrivaient sur le circuit local de Louvain, après 56 km de course, avec 6 minutes d’avance sur le peloton.
Les Français se montraient très actifs en début de course. Sur le Smeysberg, après 90 km de course, Benoit Cosnefroy plaçait sa deuxième accélération de la journée. Remco Evenepoel et le Danois Magnus Cort Nielsen le suivaient pour former un trio de poursuivants comprenant trois outsiders de la course.
Le Suisse Stefan Bissegger réagissait. Ce qui provoquait la création d’un nouveau groupe, avec aussi Tim Declercq, les Slovènes Primoz Roglic et Jan Tratnik, le Danois Kasper Asgreen, le Français Arnaud Démare, le Britannique Ben Swift, le Néerlandais Pascal Eekhorn, l’Espagnol Imanol Erviti, l’Australien Nathan Haas, le Norvégien Nathan Hoelgaard et l’Américain Brandon McNulty. Ce groupe revenait sur le trio Evenenpoel-Cosnefroy-Cort Nielsen. Quinze coureurs composaient donc le groupe de poursuivants derrière les échappés matinaux, qui ont perdu Coral en cours de route, alors que les Italiens, piégés, devaient assurer la poursuite dans le peloton.
L’équipe italienne, qui comptait l’un des favoris dans ses rangs, Sonny Colbrelli, ramenait le peloton sur les poursuivants exactement à la mi-course. L’aventure des échappés prenait fin quelques kilomètres plus loin.
A 87 km de l’arrivée, à l’initiative de l’Allemand Nils Politt, un groupe de onze se formait devant. Remco Evenepoel et le Slovène Jan Tratnik s’y retrouvaient à nouveau, avec cette fois le Français Valentin Madouas, l’Italien Andrea Bagioli, le Néerlandais Dylan van Baarle, le Danois Madz Würtz Schmidt, l’Espagnol Ivan Garcia Cortina, l’Australien Robert Stannard, le Norvégien Rasmus Tiller et l’Américain Neilson Powless.
Sur la Moskesstraat, à 66 km de la ligne, le groupe de tête explosait. Evenepoel, Madouas, Bagioli, Van Baarle et Powless restaient devant.
Les pavés de la Bekerstraat voyaient Julian Alaphilippe faire le forcing. Wout van Aert et Jasper Stuyven restaient attentifs dans sa roue. Ce qui provoquait un regroupement à l’avant, où se formait un groupe de 17 coureurs, comprenant quelques favoris ou outsiders comme le Slovène Matej Mohoric, l’Italien Sonny Colbrelli, le Néerlandais Mathieu van der Poel, le Britannique Tom Pidcock et le Tchèque Zdenek Stybar.
A deux tours de la fin, l’avance était d’1:50. Evenepoel lâchait prise à 26 km de l’arrivée. Les attaques se multipliaient dans les 20 derniers kilomètres. Julian Alaphilippe attaquait sur l’avant-dernière ascension de Wijnpers, imité peu après par l’Américain Neilson Powless. Le champion du monde en titre retentait sa chance à 17 km de la ligne, sur Sint-Antoniusberg. Cette fois, Alaphilippe creusait un petit écart et pouvait ainsi entamer le dernier tour seul en tête. Derrière lui, un groupe de quatre assurait la poursuite: Stuyven, Powless, le Danois Michael Valgren et le Néerlandais Dylan van Baarle.
Alaphilippe creusait l’écart alors que derrière lui ses poursuivants ne s’entendaient pas. Le Français, lui, ne se posait pas de question. Il arrivait seul sur la Geldenaaksevest et pouvait savourer durant le dernier kilomètre avant de lever les bras au ciel.
Derrière, lui Dylan Van Baarle réglait le sprint pour la deuxième place à 32 secondes. Michael Valgren complétait le podium, devant Jasper Stuyven. Wout van Aert finissait onzième à 1:18.
Je me suis fait vraiment violence »
« L’an dernier c’était déjà vraiment un rêve pour moi. Cela a été très difficile, mais à la fin, c’était une grande émotion. Je suis arrivé détendu mais avec beaucoup de motivation, j’avais l’envie de bien faire. Je savais que les jambes étaient bonnes j’ai bien travaillé ces dernières semaines. Le parcours nous convenait bien. J’ai fait la sélection dans le final. J’ai dit à Florian (Sénéchal): +économise-toi le plus possible, je vais voir ce qui se passe en essayant de créer du mouvement+. Je n’imaginais pas faire un tour et demi tout seul. Ce n’était pas prévu. Je ne pensais pas que j’étais capable de tenir jusqu’au bout. Je me suis fait vraiment violence, je pensais à mon petit (Nino) dans le final. Je n’ai pas de mots ! Beaucoup de supporters étaient pour la Belgique et Wout van Aert dans le dernier tour, ils me demandaient de ralentir et ils n’avaient pas des mots très sympas, je les remercie, ça m’a donné encore plus envie d’appuyer fort sur les pédales. »