La Vuelta est-elle saine ? Les coureurs respireront l’air le moins pollué pendant la 4e étape
À l’occasion de La Vuelta qui débute aujourd’hui à Utrecht, aux Pays-Bas, des scientifiques locaux ont établi une carte de la qualité de l’air tout au long du parcours. Il s’avère que les coureurs n’auront pas la même qualité d’air partout.
Deux chercheurs de l’université d’Utrecht ont voulu établir la qualité de l’air que le peloton respirera lors des différentes étapes de la Vuelta dont le départ se déroulera dans leur ville. Les résultats montrent que l’air au départ (à Utrecht) et à l’arrivée (à Madrid) sera le plus pollué. Ils concluent que sur de nombreux tronçons, la qualité de l’air ne répond pas aux directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, selon eux, les avantages du vélo pour la santé l’emportent généralement sur les risques.
L’air respiré sur le même parcours que le peloton de la Vuelta un jour normal est-il de bonne qualité ? À l’aide d’images satellite, d’informations sur le trafic et de données sur la qualité de l’air concernant le dioxyde d’azote, les particules et l’ozone, les chercheurs Roel Vermeulen et Jules Kerckhoffs ont créé un carnet de route. Le livret indique la qualité de l’air pour chacune des étapes de La Vuelta.
Leur conclusion est claire : les étapes aux Pays-Bas et celle en Espagne entre La Rozas et Madrid seront les plus polluées. C’est particulièrement dans les zones urbaines visitées par la Vuelta que la qualité de l’air ne répond pas aux directives de l’OMS et parfois même aux directives plus souples de l’Union européenne (40 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube pour la Belgique et les Pays-Bas, ndlr). Toutefois, il y a peu d’endroits où cette norme européenne est dépassée. La qualité de l’air dans de nombreux endroits est préjudiciable à la santé.
Aux Pays-Bas, les chercheurs estiment qu’environ cinq mille personnes meurent prématurément chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air. Dans le monde entier, on parle de 7 millions d’individus concernés.
Dioxyde d’azote
Les cartes réalisées par les chercheurs d’Utrecht utilisent les valeurs que l’OMS recommande pour le dioxyde d’azote en un an, soit dix microgrammes par mètre cube. Si vous empruntez chaque jour une certaine route pour vous rendre au travail ou à l’école à vélo, cette valeur est essentielle, expliquent les chercheurs. Si vous empruntez cette route de temps en temps, la directive de 25 microgrammes par mètre cube sur 24 heures est plus pertinente. Selon l’OMS, le dépassement de ces normes est préjudiciable à votre santé. Les directives européennes plus douces sont également présentées dans le livret des deux chercheurs.
« De nombreuses mesures ont été prises ces dernières années pour améliorer la qualité de l’air, mais nous constatons qu’il existe encore de nombreux endroits où il n’est pas sain », déclare M. Vermeulen, qui étudie la manière dont les facteurs environnementaux affectent notre santé. « L’amélioration de la qualité de l’air requiert donc encore de l’attention », estime-t-il.
Suivre uniquement les voitures sur la route
Selon les chercheurs, la Vuelta n’entraînera pas directement de dommages sur la santé des coureurs du peloton.« Après tout, ils ne roulent qu’une fois sur une étape et pas tous les jours« . De plus, le jour de la Vuelta, il n’y a pas de trafic régulier sur la route (à part les voitures de support). Cela signifie que la qualité de l’air pendant l’étape sera meilleure, comme cela a été démontré précédemment lors du Grand Départ du Tour de France.
Lors de l’étape de Breda, sur une portion de 40 kilomètres, la concentration de dioxyde d’azote s’est avérée supérieure aux directives de l’OMS pour le dioxyde d’azote sur 24 heures. Elle était même un peu supérieure à la limite de l’UE. Les autres étapes aux Pays-Bas sont aussi en moyenne beaucoup plus polluées que celles qui se tiendront en Espagne, tant pour le dioxyde d’azote que pour les particules. Le prologue d’Utrecht présente même une concentration moyenne de 32 microgrammes par mètre cube.
La concentration moyenne de dioxyde d’azote dans la dernière étape (Las Rozas – Madrid), sur une courte distance de 35 kilomètres, dépasse la limite européenne de 40 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube. Cela s’explique par le fait qu’une grande partie de la course se déroule dans le centre-ville de Madrid.
Lors de la quatrième étape entre Vitoria-Gasteiz et Laguardia, en Espagne, la concentration de dioxyde d’azote sera inférieure à la valeur recommandée par l’OMS. Et ce sera le cas pendant pratiquement toute la longueur de la course (142,5 km). La moyenne calculée sera de 6,5 microgrammes par mètre cube. Il est intéressant de noter que l’étape n’est pas la plus propre en ce qui concerne l’ozone. « L’ozone se forme à partir des réactions des oxydes d’azote et des composés organiques volatils lorsque le temps est chaud et ensoleillé. Comme la température est plus élevée en Espagne, on constate que les concentrations d’ozone sont plus importantes qu’aux Pays-Bas », expliquent les chercheurs.
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