La réponse éclatante du « challenger »: Wout Van Aert s’impose en solitaire et dans le maillot jaune
Après avoir terminé trois fois à la deuxième place, Wout Van Aert a enfin levé les bras sur le Tour de France et dans la plus belle des tuniques de surcroît. Il est parti dans la dernière bosse de la difficulté avant d’aller conclure en solitaire à Calais. Il faut remonter à 1976 pour trouver trace d’une victoire belge en jaune. C’était Freddy Maertens.
« Pour briller faut gagner. Pour être une star, il en faut plus. Van Aert, pour le moment, c’est un challenger ». L’analyse de bistrot d’Olivier Girault dans l’émission les « Grandes Gueules du Sport » de RMC a suscité un torrent de réactions sur les réseaux sociaux.
Même les détracteurs du champion belge sont venus au secours de celui-ci en fustigeant l’analyse de l’ancien handballeur. Ce mardi, après trois deuxième places, Wout Van Aert était attendu pour enfin s’offrir son premier bouquet d’étape sur ce Tour de France. On l’attendait éventuellement au sprint, mais c’est en solitaire, après un numéro d’une dizaine de kilomètres, qu’il est allé levé les bras à Calais, avec la plus belle des tuniques sur les épaules. Un formidable exploit pour le cyclisme belge puisque cela faisait depuis 1976 et Freddy Maertens qu’un de nos compatriotes n’avait plus remporté une étape du Tour de France avec le maillot jaune sur les épaules.
Jusqu’à cette côte du Cap Blanc-Nez que certains avaient pointé comme un petit casse-pattes capable d’écarter certains sprinteurs, le spectacle n’avait pas été au rendez-vous pour ce retour dans dans l’Hexagone. La faute non au parcours, mais au vent plutôt discret sur certaines routes propices aux bordures. Il y a bien eu une vague tentative à 100 kilomètres de l’arrivée juste après la côte de Mont Cassel, qui avait piégé Thibaut Pinot, Guillaume Martin et… Mathieu van der Poel, mais elle n’a pas duré très longtemps.
Tout profit pour Anthony Perez et surtout Magnus Cort Nielsen, à l’attaque pour le troisième jour consécutif, et qui engrangeait tous les points des différentes côtes répertoriées sur le parcours et renforçait ainsi sa tunique à pois. Le Danois se relevait plutôt que le Français qui tentait de prolonger son échappée le plus loin possible.
Juste avant la dernière côte du jour, Cap Blanc-Nez, Jumbo lançait les grandes opérations et le mouvement n’était pas sans rappeler le coup gagnant réussi lors de la première étape de Paris-Nice. Si cette fois-là, Wout Van Aert rejoignait l’arrivée à Primoz Roglic et Christophe Laporte, qui recevait la victoire en cadeau.
Nathan Van Hooydonck mettait le feu dès le pied, suivi par Laporte, permettant à Van Aert et Jonas Vingegaard de se dégager avec Adam Yates d’Ineos. Sur le sommet, le maillot jaune en remettait une couche pour lâcher ses deux compagnons et se lançait dans un contre-la-montre en vue de rallier l’arrivée à Calais. Il n’allait plus être rejoint et pouvait déployer ses ailes à l’arrivée et évacuer ainsi toute sa frustration après trois deuxièmes places consécutives.
Huit secondes derrière, un autre Belge levait les bras. Jasper Philipsen réglait le sprint du peloton, mais c’était à nouveau pour la seconde place, contrairement à ce qu’il espérait. Sur le Tour de France, Philipsen affiche des statistiques van aertesques en termes de podiums (8). Il ne lui manque toujours que le bouquet d’étape que Van Aert s’est offert pour la septième fois sur la Grande Boucle.
Wout van Aert, 27 ans, a signé la deuxième victoire belge sur le Tour 2022 après le succès d’Yves Lampaert dans la 1e étape. L’Anversois a décroché sa 36e victoire en carrière sur la route, son 8e bouquet sur le Tour.
Au général, Wout van Aert compte désormais 25 secondes d’avance sur Lampaert et 32 sur le Slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), double vainqueur du Tour. Sa victoire à Calais a également permis à van Aert de conforter son maillot vert. Il est en tête du classement du meilleur sprinter avec 170 points, contre 109 pour son premier poursuivant, le Néerlandais Fabio Jakobsen (QuickStep Alpha Vinyl).
Mercredi, c’est l’étape des pavés qui attend les coureurs: 157 km entre Lille et Arenberg, sur un parcours empruntant des secteurs pavés de Paris-Roubaix. La Grande-Boucle passera ensuite par la Belgique. La 6e étape s’élancera en effet jeudi de Binche, et se terminera à Longwy après 220 km d’un parcours propice aux puncheurs.
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