Giro 2022: pourquoi faudra-t-il suivre cette 9e étape et son arrivée au sommet du Blockhaus ?
Cette étape longue de 192 kilomètres aura pour double épilogue le Blockhaus avec une ascension finale sur son versant le plus difficile. Les candidats à la victoire finale et les outsiders devraient logiquement sortir de leur coquille et dessiner une première hiérarchie à la sortie des Apennins.
9e étape du Giro , Isernia – Blockhaus (192 kilomètres, 11h45)
Après une étape difficile dans les Apennins vendredi, et une étape dans et autour de Naples samedi (attention à Mathieu van der Poel), la première vraie explication entre favoris aura lieu ce dimanche, après un petit apéro en milieu de semaine sur les pentes de l’Etna pour leur retour en Italie après un week-end hongrois .
Si des outsiders annoncés comme Tom Dumoulin, Tobias Foss et Vincenzo Nibali ont déjà pratiquement fait une croix sur leurs ambitions de top 5 ou de top 10 et que Miguel Angel Lopez a déjà été contraint à l’abandon, les autres candidats au maillot rose se sont contentés d’un long round d’observation lors de la montée du volcan sicilien, où le vent était plutôt défavorable.
Ce dimanche, sur le Blockhaus, il sera plus difficile d’imaginer un tel scénario d’attente sur les 14 derniers kilomètres d’ascension à 8,4% de pente moyenne avec un terrible dernier kilomètre à 14% (et 9,4 sur les 10 derniers). Avant cela, les coureurs auront déjà dans les jambes le Passo Lanciano, qui est le début du Blockhaus sur son versant le plus « facile », avant de s’offrir le côté le plus difficile à partir de Roccamorice. Trois petites ascensions sont aussi répertoriées dans les 40 premiers kilomètres avant que le peloton n’en découse avec le géant des Apennins. Au total, c’est pas moins de 5000 mètres de dénivelé positif qui attendront les coureurs de ce Giro.
Qui des Richard Carapaz, Romain Bardet, Simon Yates (déjà vainqueur d’une étape), Joao Almeida, Wilco Kelderman, Pello Bilbao ou Mikel Landa s’en sortira le mieux sur les pentes d’un col qui a sacré par le passé des garçons de la trempe d’Eddy Merckx (1967), Franco Bitossi (1968), José Manuel Fuente (1972), Moreno Argentin (1984), Ivan Basso (2006), Franco Pelizotti (2009)et Nairo Quintana lors du dernier passage du Giro en 2017 ? Il faudra bien que le futur vainqueur de ce 105e Giro commence par bâtir une maison de pierre pour qu’elle finisse par devenir un château de roi.
Rappelons pour le roi Eddy, qui n’avait que 21 ans en 1967, que c’était sa toute première victoire d’étape dans un grand tour. A l’époque, il était encore relativement inconnu de la presse italienne, car le jour suivant sa victoire, un gros titre avait écrit : « Un sprinteur a conquis le Blockhaus ». Ce « sprinteur » remportera ensuite le maillot rose à cinq reprises au cours de sa carrière.
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