Giro 2022: Mathieu van der Poel voit déjà la vie en rose et poursuit son histoire d’amour avec l’Italie
Mathieu van der Poel a pris le départ de son premier Tour d’Italie ce vendredi. Un pays dont il est tombé amoureux dès son plus jeune âge et dans lequel il a connu beaucoup de succès. Une tradition qu’il a perpétuée en remportant la première étape de la cuvée 2022 et en s’emparant du maillot rose sur les hauteurs de Visegrad,… en Hongrie.
En 1993, Adrie van der Poel terminait son premier et unique Tour d’Italie, à l’âge de 33 ans. Vingt-neuf ans plus tard, son fils Mathieu effectue ses débuts dans la course au maillot rose. Il s’agit de son deuxième grand tour après le Tour de France de l’année dernière, où il avait réussi ce que même son illustre grand-père Raymond Poulidor n’avait pas réussi à faire : porter le maillot jaune.
Le Néerlandais aura la même ambition sur ce Giro puisqu’il veut revêtir la tunique rose lors des deux premières étapes qui ne se dérouleront pas dans la Botte, mais en Hongrie. Il visera ensuite un bouquet d’étape lorsque le peloton reposera les roues en Italie. C’est désormais déjà bon pour la première partie du contrat puisqu’il s’est imposé au sprint lors de la première arrivée à Visegrad en devançant Biniam Girmay et Pello Bilbao
2020 pour sa première course pro sur route en Italie
Il n’a pourtant disputé sa première course sur route professionnelle en Italie qu’à l’été 2020 avec les Strade Bianche. Mais avant cela, il s’y était souvent rendu dans le cadre de compétitions de cyclo-cross, de VTT ou sur route, mais dans les catégories d’âge.
Ce fut un « grande amore » instantané. MVDP a remporté son premier grand titre international dans la Botte le 6 novembre 2011. Âgé de16 ans, il devenait champion d’Europe junior de cyclo-cross à Lucca.
Les années suivantes, Van der Poel a pris part à trois autres cyclo-cross en Italie, remportant chacune d’entre elles : les courses de la Coupe du monde de Rome en 2013 et 2014 (respectivement dans les catégories junior et espoir), et les Championnats d’Europe 2019 pour élites à Silvelle.
Maillot arc-en-ciel
En 2013, le Néerlandais a également remporté le titre mondial junior sur route à Florence. Il s’était échappé à cinq kilomètres de l’arrivée sur la montée de la Via Salviati avant de résister au retour du peloton jusqu’à l’arrivée. Une belle revanche après l’épreuve chronométrée où il n’avait pris que la cinquième place à deux minutes du regretté Igor Decraene, lauréat cette année-là.
C’est l’une de ses deux défaites en Italie. En tant que vététiste, le Néerlandais a terminé troisième de la manche de Coupe du monde de cross-country disputée en 2018 à Val di Solé. Il avait terminé derrière Nino Schurter et Gerhard Kerschbaumer. Plus tôt dans la semaine, Van der Poel avait déjà remporté la short trackrace, toujours à Val di Solé.
Il prendra sa revanche en réalisant le doublé short track et cross country en 2019. Les deux fois, il parviendra à tenir tête à son grand rival suisse Nino Schurter.
Balance
Pour effectuer ses débuts sur route en Italie dans la catégorie des professionnels, » Matje » attend le mois d’août 2020, lors d’une saison où la majorité des épreuves avaient été décalées en raison de la crise sanitaire. Il y enchaînera les courses avec les Strade Bianche, Milan-Turin, Milan-San Remo, le Gran Piemonte, le Tour de Lombardie et Tirreno-Adriatico.
Cette première campagne italienne ne sera pas vraiment une réussite. Fatigué par un entraînement trop intense pendant la pause Covid, il doit attendre l’avant-dernière étape de la « course des deux mers » pour s’adjuger son premier bouquet. Avant cela, il avait terminé quinzième, deux fois treizième, troisième et dixième lors des courses d’un jour précédentes.
En mars de l’année suivante, 2021, il revient dans la Botte mais avec nettement plus de succès. Il commence par une victoire éclatante sur les Strade Bianche, après une attaque dévastatrice sur la Via Santa Caterina à Sienne, avant de s’offrir deux étapes sur Tirreno-Adriatico, dont le fameux solo de 52 kilomètres à Castelfidardo, où il a résisté de justesse aux retours de Tadej Pogacar et Wout van Aert.
Favori de la Primavera, Van der Poel doit se contenter de la cinquième place. Un an plus tard, c’est sur cette même course qu’il effectue son retour à la compétition après une longue pause hivernale forcée en raison de problèmes de dos.
Le leader de l’équipe Alpecin-Fenix prend la troisième avant de s’offrir un succès d’étape dans la Settimana Coppi e Bartali. C’est sa cinquième victoire professionnelle sur les routes italiennes.
Le total des résultats « italiens » obtenus jusqu’à présent par Van der Poel indique 41 courses (dont trois classements finaux) et 8 victoires, soit une réussite de 31%. On tient évidemment compte de ses résultats sur route, en cross et en VTT.
Attaccare
Il est possible que le grand amour entre « Matje » et l’Italie devienne encore plus intense dans les trois prochaines semaines, surtout s’il parvient à s’habiller de rose et à remporter plusieurs victoires d’étape.
Au sprint, ou bien sûr en attaquant, comme son père Adrie l’expliquait dans les pages roses de La Gazzetta dello Sport . « Les Italiens sont des connaisseurs. Ils aiment le vélo. Je pense qu’ils aiment Mathieu pour sa façon de rouler. Un attaquant qui a toujours la volonté de gagner », expliquait l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège.
Notons enfin une petite coïncidence. Le numéro de dossard de Mathieu Van der Poel sur ce Giro sera le 21, soit le même numéro qu’il portait lors des Strade Bianche et Tirreno-Adriatico en 2021.
Forcément, un numéro gagnant quand on se rappelle du spectacle qu’il avait proposé sur ces épreuves.
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