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Cocaïne, dépistage et Tour de France

L’exclusion de Luca Paolini en raison de son contrôle positif à la cocaïne soulève une fois encore la question du dopage dans le cyclisme… Qui l’est et qui ne l’est pas ?

La cocaïne n’est pas « interdite » pour les sportifs tant qu’elle est utilisée comme « substance festive » c’est-à-dire hors compétition. Par contre en compétition, elle entre dans la catégorie des produits dopants. Et ce n’est donc pas la première fois que la cocaïne s’invite dans le monde du sport de haut niveau. Les expériences sur ses effets et les livres-déclarations se sont multipliés ces dernier mois à ce sujet.

Considérée comme un produit dopant comme l’explique, sur le blog du Monde, Antoine Vayer, ancien entraîneur de l’équipe Festina (1995-98) et spécialiste de la question du dopage, la cocaïne est un antidouleur puissant et un excitant. Autrement dit, un petit rail et fini les douleurs et les courbatures, on peut pédaler jusqu’au bout de l’étape sans rien sentir (ou presque).

Alors que pour beaucoup, cette drogue est associée à l’idée de faire la fête jusqu’au bout de la nuit, Antoine Vayer souligne que justement le vélo c’est… la fête ! « A la fin des années 1990, beaucoup de coureurs voulaient terminer le Tour juste pour pouvoir prendre du ‘pot belge’ [un mélange explosif d’amphétamines, d’antalgiques, de cocaïne, voire même pour certaines recettes d’héroïne, ndlr] à l’arrivée et faire le tour des Champs-Elysées sous pot belge. »

Tous dopés alors ?

« Tous dopés ! », voilà une phrase souvent entendue et rabâchée quand il s’agit de commenter les performances sur certaines étapes du Tour de France. L’étape d’hier n’a pas échappé à la règle avec la prestation impressionnante de Christopher Froome qui a englouti cette première étape de montagne en écrasant ses concurrents.

Et si certains se demandent si le vainqueur du Tour 2015 n’est pas d’ores et déjà connu, d’autres étalent leurs soupçons à coup de tweets à peine voilés comme Lance Armstrong.

Et tandis que sa performance rappelle justement les échappées extraordinaires de l’Américain déchu, le Britannique se défend de toute tricherie, lors de sa conférence de presse post-étape. « J’ai essayé de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour être le porte-parole d’un cyclisme propre. J’ai parlé avec la CIRC [Commission indépendante de réforme du cyclisme], j’ai fait des suggestions au gouvernement du cyclisme pour qu’on ait des contrôles la nuit. Je me suis exprimé aussi quand on n’a pas eu à Tenerife le nombre de contrôles qui me paraissait suffisant pour les favoris du Tour de France ».

« Je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus », conclut-il en assurant qu’il « n’est pas très difficile de rester cool face à ces questions. Ce serait différent si j’avais quelque chose à cacher. Mais je suis fier d’être arrivé à ce niveau en étant propre ».

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