Vuelta: ces trois Belges peuvent rêver d’un top 10
La Vuelta s’élance de Lisbonne avec de nombreux Belges au départ. Si Wout van Aert visera les étapes, trois compatriotes rêvent d’un top 10 final à Madrid.
Il est une époque pas si lointaine où le simple fait de voir un coureur belge lutter pour une place dans le top 15 du classement général d’un grand tour était déjà une bonne surprise. Après tout, le plat pays est une terre plus propice aux robustes sprinters capables d’avaler de courtes bosses, mais écrasés par les longues ascensions des montagnes d’Italie, de France ou d’Espagne.
Les temps ont changé. Même si Remco Evenepoel ne sera pas au départ de la Vuelta après son podium sur les routes du Tour de France en juillet dernier, la Belgique ne s’élancera pas de Lisbonne (ville-départ du Tour d’Espagne) ce samedi 17 août sans rêver d’une place dans les hautes sphères du classement général. Pour la troisième année consécutive, la délégation noire, jaune et rouge pourrait placer un homme parmi les dix premiers au bout des trois semaines de course. L’an dernier, malgré la défaillance d’un Evenepoel qui s’était plutôt concentré sur les étapes en fin de course, le tour espagnol avait souri aux Belges avec une huitième (Uijtdebroeks), une onzième (Cras) et une douzième (Remco) place.
Ce ne sera pas Wout van Aert. Le médaillé de bronze du chrono des Jeux de Paris avait calqué une partie de sa saison sur la quête d’un bon classement lors du Tour d’Italie, mais une lourde chute au printemps l’a amené à revoir ses plans. S’il se présente avec des ambitions au départ de cette Vuelta, ce sont surtout les étapes voire le maillot vert qui l’attirent. Pas question pour lui de jouer le classement général. Sans pour autant amputer les chances belges, avec trois hommes capables de se glisser dans le top 10 lors de l’apothéose à Madrid.
Cian Uijtdebroeks, une Vuelta pour oublier
Où aurait-il fini dans la hiérarchie du Tour d’Italie au printemps dernier, si le Covid ne l’avait pas terrassé à mi-parcours? Cinquième au moment de son abandon, le talent belge des courses par étapes était en bonne voie pour améliorer la marque finale de son premier grand tour. Huitième sur la Vuelta l’an dernier, c’est donc sur les routes ibères que Cian Uijtdebroeks tentera de poursuivre sa progression.
Si l’équipe sera orientée autour de l’Américain Sepp Kuss, vainqueur sortant, et que Wout van Aert aura carte blanche pour jouer sa chance sur tous les terrains qui lui conviendront, l’autre Belge de l’équipe Visma pourra avoir des ambitions personnelles, comme il l’a expliqué à Het Laatste Nieuws: «La stratégie de l’équipe est claire. Je reçois un rôle libre et je peux lutter pour un bon classement.» Sorti avec de bonnes jambes de sa préparation en altitude à Tignes, le coureur de 21 ans devra enfin montrer ses progrès contre-la-montre au vu des deux (courts) efforts individuels au programme des trois semaines de course, mais a la confiance son équipe. «Cian aura un rôle libre, nous espérons qu’il soit dans le top 10», a ainsi expliqué le directeur sportif Grischa Niermann. La meilleure chance belge de briller au général, c’est lui.
Lennert Van Eetvelt, un hiver à confirmer
Première course par étapes estampillée World Tour à pouvoir sourire aux grimpeurs dans le calendrier, le Tour des Emirats Arabes Unis avait sacré le jeune talent belge Lennert Van Eetvelt. La confirmation d’un début de saison canon, dans la lignée d’une Vuelta 2023 où le coureur de la formation Lotto avait joué la gagne sur deux étapes, dont l’avant-dernière, confirmant là ses prédispositions pour les courses de trois semaines.
Handicapé par son genou après ce début de saison où il avait notamment dompté l’Australien Ben O’Connor sur les routes émiraties, Van Eetvelt semble revenir en forme et toujours aimer l’Espagne, lui qui vient de se classer troisième de la difficile Clasica San Sebastian. 32e l’an dernier, le Belge de 23 ans veut désormais se mesurer aux meilleurs à la régulière en espérant s’installer dans le top 10.
«Je veux faire un Tour d’Espagne régulier, suivre les coureurs du classement général et en être un moi-même, je n’ai pas l’intention de partir en échappée pour gagner du temps», explique celui qui n’a rien laissé au hasard lors de sa préparation, partant notamment en reconnaissance sur sept étapes de montagne mises au menu de la Vuelta.
Laurens De Plus, une revanche sur la Vuelta
Dixième du Tour d’Italie la saison dernière, c’est avec appétit que Laurens De Plus s’était présenté sur les routes de la Vuelta le 26 août 2023. Son aventure espagnole s’est arrêtée au bout de quelques minutes, sur le glissant bitume barcelonais lors du contre-la-montre par équipes inaugural. Un an plus tard, l’un des hommes les plus poissards du peloton revient en Espagne au bout d’une saison aboutie: treizième de Paris-Nice, seizième du Tour de Catalogne, cinquième du Dauphiné puis encore quinzième du Tour de France, l’équipier préféré des leaders de l’équipe Ineos parvient toujours à se maintenir bien placé après avoir mis ses boss sur orbite.
Certes, les Britanniques ont annoncé miser sur le duo formé par le local Carlos Rodriguez et le Néerlandais Thymen Arensman dans leur course à un bon classement général. Sur le site de l’équipe, le «toujours fiable» De Plus est présenté comme «l’un des meilleurs équipiers du peloton en haute montagne», des mots qui ne laissent pas de doute sur son statut au départ.
De quoi le priver de toute opportunité d’un bon classement général? Sur le Tour d’Italie 2023, lors du seul top 10 de sa carrière sur un grand tour, le Belge était au service de Geraint Thomas (deuxième) et de Thymen Arensman (sixième). Le métronome Laurens De Plus pourrait donc également s’inviter sans avoir l’air d’y toucher dans la course au top 10.
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