Ce domaine dans lequel Remco Evenepoel fait encore plus fort qu’Eddy Merckx
Jeudi et samedi, Remco Evenepoel participe à la Course des Raisins et à la Brussels Cycling Classic. À partir de lundi, il espère aussi briller au Benelux Tour.
Juillet 2017. Remco Evenepoel ne s’adonne au cyclisme que depuis trois mois quand il dispute sa première épreuve par étapes: le Tour du Pays Basque juniors. Il a 17 ans mais s’adjuge d’emblée la plus belle étape et termine deuxième du classement, derrière le Britannique Tom Healy. Un mois plus tard, il est 52e du Tour Aubel-Thimister-La Gleize. « Seulement » 52e, malgré une victoire en solo dans la deuxième étape. L’explication: la veille de la première étape, il a été renversé par une voiture et souffre toujours des conséquences de cet accident.
Aucun autre Belge de 21 ans et demi n’a fait mieux que Remco Evenepoel dans les courses à étapes depuis soixante ans.
La saison suivante, en 2018, il est Junior deuxième année. Une chute le prive de la victoire finale à l’Étoile du Limbourg du Sud, mais il réalise un fameux solo dans la troisième étape. Ensuite, il est intenable. Il enfile le maillot de leader dans des courses par étapes renommées, comme la Course de la Paix, le Trophée Centre Morbihan, le GP Général Patton, Aubel-Thimister-Stavelot et le Giro della Lunigiana. Chaque fois, il a gagné au moins deux étapes. Son bilan dans les courses par étapes en Juniors, pendant deux ans: cinq sur huit.
Durant sa première saison professionnelle, son taux de succès chute logiquement: il est respectivement neuvième, quatrième, 76e et 63e des Tours de San Juan, de Turquie, de Romandie et de Norvège, sans la moindre victoire d’étape. Il en arrache une au Belgium Tour, en juin 2019, à Zottegem. C’est son premier succès professionnel et son premier triomphe au classement d’un tour en élites.
Durant l’été, il ne parvient pas à s’adjuger l’Adriatica Ionica Race ni le Deutschland Tour, même s’il y fait impression en remportant respectivement une victoire d’étape puis en effectuant une échappée en solitaire, vaine, de près de cent kilomètres. Entre les coups, le néo pro de 19 ans a gagné la Clasica San Sebastian.
En 2020, Evenepoel fait preuve d’une domination plus marquée encore dans les quatre épreuves par étapes qu’il dispute avant et après la pause Covid. Il remporte les Tours de San Juan, d’Algarve, de Burgos et de Pologne – sa première course par étapes en WorldTour, tout en gagnant chaque fois une, voire deux étapes. Sa chute au Tour de Lombardie met un terme provisoire à sa montée en puissance.
Après de longs mois de rééducation, Evenepoel prend le départ du dernier Giro, avec le résultat qu’on connaît. Après une période de repos, il renoue avec le succès au Belgium Tour, puis, à la mi-août, au Tour du Danemark, où il se libère de son échec olympique. Durant ses sept dernières épreuves de plusieurs jours, il en est à six victoires finales. Aucun autre Belge, même pas Eddy Merckx, n’a présenté pareil bulletin à 21 ans et demi depuis soixante ans.
Evenepoel compte autant d’épreuves par étapes à son palmarès que Tom Boonen et Tim Wellens, les recordmen belges depuis 2000. À une nuance près: Boonen a enlevé le Tour du Qatar à quatre reprises, mais aucune épreuve du WorldTour, alors que Wellens en compte quatre.
À partir de lundi, Evenepoel peut enrichir son palmarès au Benelux Tour. L’épreuve comporte suffisamment de possibilités pour faire la différence, avec un contre-la-montre de onze kilomètres ainsi que des étapes vallonnées dans le Limbourg, les Ardennes et au Mur de Grammont. Bien entendu, il affrontera des concurrents plus redoutables qu’au récent Tour du Danemark. Le Brabançon aura peut-être ajouté à sa liste de succès une victoire dans une course d’un jour d’ici là, puisqu’il est le principal favori de la rude Course des Raisins à Overijse. Samedi, il passera devant son domicile durant la Brussels Cycling Classic, qui est généralement une épreuve pour sprinteurs. Mais on ne sait jamais, avec un Evenepoel en pleine forme…
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