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A quel moment Philippe Gilbert et Lotto ont-ils décidé de tout miser sur Arnaud De Lie ?

Un ancien champion du monde et celui que tout le monde voit déjà comme son héritier. Philippe Gilbert et Arnaud De Lie ont roulé ensemble pendant une année. Celle de la passation de pouvoir. Ils nous la racontent ici alors que le jeune Ardennais impressionne encore par sa puissance à l’Etoile de Béssèges.

Quand est-ce que le groupe a compris tout le potentiel d’Arnaud l’an dernier?

GILBERT : J’ai roulé ma première course avec Arnaud au Samyn. Et c’est là que j’ai compris. Il avait pris un gros coup sur la tête le dimanche à Kuurne (lâché après 160 kilomètres alors qu’il devait emmener Caleb Ewan, ndlr), mais je voyais à son coup de pédale qu’il était bien. Et puis, je connais suffisamment les Flandriennes pour savoir que ces courses-là, tu ne peux pas les subir. C’est pour ça qu’à l’entame des circuits locaux, j’ai dit dans l’oreillette qu’il fallait rouler pour Arnaud. Comme souvent, on ne recevait aucune indication des directeurs sportifs, alors j’ai pris mes responsabilités. C’était de toute façon assez clair qu’Arnaud était notre meilleure chance. Malheureusement, Campenaerts nous a joué des tours et ce jour-là, il nous fait perdre la course.

DE LIE: Évidemment, quand tu entends Philippe Gilbert dire ça dans l’oreillette, ça te donne un max de confiance. Et puis, surtout, il a joint le geste à la parole. Je le vois encore m’emmener dans sa roue en me disant de prendre avec lui sur la gauche avant le dernier rond-point pour le sprint du peloton. Comme un vrai poisson-pilote. Quand tu vois le palmarès du gars, tu te dis que c’est vraiment chouette qu’il fasse ça pour un gamin comme moi. D’autant qu’au débriefing, dans le bus, il en a remis une couche.

Qu’est-ce qui a été dit ce jour-là dans le bus?

GILBERT : Qu’il était temps d’ouvrir les yeux. Qu’on avait dans l’équipe un gars qui pouvait nous faire gagner des courses et qu’il était temps de lui donner les moyens d’y arriver. Il fallait lui donner cette confiance d’équipe dont je vous parlais tout à l’heure. Et je pense que le message est bien passé.

DE LIE: En effet! Cinq jours après, je gagnais au GP Monseré ma première course en Belgique. On peut parler de débriefing positif dans ces cas-là (il rit).

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