Yves Vanderhaeghe
Yves Vanderhaeghe n’a pris que 14 points avec Courtrai et il entame le second tour par un déplacement dans son ancien club, Anderlecht.
1. Courtrai a commencé par un 7 sur 12, suivi par un 1 sur 15. Il s’est imposé contre Saint-Trond et Zulte Waregem puis a perdu quatre fois d’affilée, notamment à domicile contre Eupen et Waasland-Beveren. Pourquoi ton équipe est-elle aussi irrégulière ?
Parce qu’elle encaisse trop de buts évitables, à cause d’erreurs de marquage, d’une défense trop peu concentrée et aussi à cause de sept penalties. C’est la même défense que la saison passée, pourtant, et nous travaillons ces points à l’entraînement. Nous nous créons assez d’occasions mais nous les concrétisons difficilement. L’attaque a été bouleversée par le départ de Ouali, Chevalier et Avenatti, alors que des jeunes comme Ocansey et Hornby ont besoin de temps.
Le fait que les supporters aient élu Hornby Joueur du Mois à deux reprises en dit évidemment long sur les autres. Certains, des éléments expérimentés comme Kagelmacher, Mboyo et Van der Bruggen, doivent relever la tête, s’imposer et se corriger mutuellement. Nous sommes peut-être trop gentils les uns envers les autres. N’oubliez pas que Selemani, qui est encore dans l’antichambre, pourrait nous rendre beaucoup de services.
2. Comment vas-tu résoudre les problèmes ?
En serrant les rangs, en réfléchissant ensemble et en se battant pour forcer des résultats. Nous devons analyser et gérer tranquillement cette situation pour disposer nos pions à la bonne place. L’objectif n’est pas de trop bavarder mais d’agir. Quand on perd quatre matches d’affilée, on doit faire preuve de caractère. Nous devons peut-être jouer un peu plus défensivement. En tout cas, j’espère une réaction des joueurs car ce sont eux qui doivent obtenir un résultat sur le terrain.
3. Il y a trois ans, alors que tu connaissais le succès avec Ostende, Franky Van der Elst trouvait que tu ferais un bon entraîneur pour le Club Bruges et Marc Degryse te jugeait prêt pour Anderlecht. Te voilà maintenant en bas de classement. Comment te sens-tu ?
N’est-ce pas inhérent au métier ? Francky Dury a presque joué le titre mais il a aussi lutté contre la relégation à deux reprises. Les saisons ne se ressemblent pas et le noyau change. Je sais également qu’il suffit de quelques adaptations pour que la sauce prenne à nouveau. Je n’ai pas l’habitude de perdre et ça me fait mal mais je ne doute pas de moi-même.
4. Avant la saison, tu as déclaré espérer que les supporters fassent beaucoup de bruit à domicile, pour muer le stade des Éperons d’Or en chaudron infernal. Mais lors du match contre Waasland-Beveren, ils ont réclamé un autre entraîneur. Comment vis-tu ça ?
Je suis au-dessus depuis longtemps. Jour après jour, j’essaie de poster chacun à la bonne position et d’insuffler la bonne mentalité à chacun. Mais bon, quand on perd quatre fois de suite, certains supporters estiment que c’est la faute de l’entraîneur. Ils sont déçus. Je pourrais aussi commencer à dire n’importe quoi et à casser des gens mais je ne pense pas que ça nous avancerait.
5. Glen De Boeck a été limogé il y a un an exactement, à l’issue d’un premier tour durant lequel il avait pris deux points de plus que toi. Jouis-tu toujours de la pleine confiance de la direction et du noyau ?
Oui, je sens que la direction me soutient. Parce que, je pense, elle sait ce que je fais et comment je suis sur le plan humain. Elle connaît ma motivation, elle sait que je suis disponible à tout moment et elle voit comment je gère les joueurs dans le vestiaire. Après le match contre Waasland-Beveren, j’ai discuté avec quelques joueurs, qui m’ont également affirmé leur soutien. Je n’ai jamais été confronté à un groupe qui disait : » Nous ne voulons plus jouer pour lui, nous allons faire en sorte de perdre. » Et jamais dans ma carrière je n’ai joué avec cet état d’esprit. Dans les circonstances actuelles, il faut que chacun soit plus sévère envers lui-même.
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