UN VRAI KET

Edy De Bolle (56 ans) est, à notre connaissance, avec Jacques Teugels, le seul footballeur de la capitale à avoir joué un jour pour les trois clubs emblématiques de la capitale : le Daring (et sa future émanation, le RWDM), Anderlecht et l’Union. Qui plus est, il a vécu avec chacun d’entre eux au moins un temps fort. Sous les couleurs du Daring, en sa qualité de milieu offensif, il a disputé et perdu 6-1 la finale de la Coupe de Belgique 1970 face au Club Bruges.

 » L’entraîneur, Norberto Höfling, nous avait encouragés à absorber du sel avant cette rencontre, entendu qu’il faisait extrêmement chaud cet après-midi-là au Heysel. Résultat des courses : l’opposant avait manifestement faim de buts à cette occasion, tandis que nous avions surtout très soif « , rigole-t-il.

Avec Anderlecht, De Bolle contribua à la conquête d’un titre en 1974 et d’une Coupe l’année suivante. Détail amusant : le sacre fut obtenu lors de la dernière journée de la compétition à Beveren, dont les buts étaient alors défendus par un jeunot : Jean-Marie Pfaff. Le club du Freethiel présentait la particularité, à cette époque, de n’aligner que des gars du cru comme Jean Janssens, Freddy Buyl et autres Paul Van Genechten.

 » A cette époque, le Sporting n’était pas grand mais carrément super « , dit-il.  » L’équipe de base ne comptait que des internationaux : Jan Ruiter, Gilbert Van Binst, Hugo Broos, Jean Dockx, Ludo Coeck, Swat Van der Elst, Jan Verheyen, PaulVanHimst, André De Nul, Attila Ladynszki et Rob Rensenbrink. Avec Jos Volders, Eddy Lievens et Inge Ejderstedt en appui, je pouvais déjà m’estimer heureux d’apparaître de temps à autre dans le onze de départ « .

A l’Union, qu’il rejoignit en compagnie de quelques autres Sportingmen comme Leen Barth, Verheyen, Michel Lomme, De Nul et Jacques Van Welle, De Bolle savoura d’emblée un titre en D3 grâce à la folie des grandeurs d’un président mécène, Ghislain Bayet, qui n’avait pas fait dans le détail en amenant au Parc Duden une douzaine de grosses pointures, au rang desquelles on retiendra encore le centre-avant du Standard, Harald Nickel.

 » Avec Verheyen, nous disposions à l’époque d’un authentique international en D3 « , se souvient-il.  » Depuis lors, cette situation ne s’est plus jamais produite. La joie fut malheureusement de très courte durée pour nous car après avoir survolé la D3, les liquidités manquèrent soudain pour payer les joueurs. Bayet se le tint pour dit et le club survécut tant bien que mal. Ma troisième et dernière saison là-bas s’avéra quelconque « .

Pour le compte du RWDM, De Bolle restera dans les annales aussi comme le tout dernier joueur à avoir inscrit un but européen. C’était en Coupe de l’UEFA 1980-1981 contre Torino : 1-2 au stade Edmond Machtens et 2-2 en Italie. Par la suite, certes, les Molenbeekois ont encore joué sur la scène continentale, face au Besiktas Istanbul. Mais ils ne réussirent pas à inscrire le moindre goal sur les deux confrontations.