Roland-Garros 2020 en cinq questions
À deux jours du début du tournoi, le tirage au sort des tableaux féminin et masculin a livré son verdict et charrié avec lui son lot d’interrogations. Avec de belles affiches programmées dès le premier tour, cette édition parisienne promet d’être disputée. Cinq questions sur ce Roland-Garros 2020.
Nadal est-il parti pour un treizième trophée ?
Il est en tout cas le grand favori à sa propre succession. Avec seulement deux défaites et un forfait en quinze participations au tournoi parisien, il est le maître des lieux. Cette année, il a décidé de faire l’impasse sur la tournée américaine sur dur pour se concentrer sur sa chère terre battue et la quête de sa treizième Coupe des Mousquetaires. À Rome, il s’est incliné face à Diego Schwartzman, mais ça ne devrait pas entamer sa confiance, toujours au zénith quand il passe la Porte d’Auteuil. Avec un début de tableau favorable, il aura le temps de rentrer dans son tournoi avant de, peut-être, rencontrer Dominic Thiem, récent vainqueur de son premier Grand Chelem à l’US Open, en demi-finale.
David Goffin peut-il créer la sensation ?
Le tirage n’a pas été clément avec le Belge. Onzième tête de série du tableau, il devra être prêt dès le premier tour pour écarter le jeune Jannik Sinner. En pleine ascension, l’Italien est un grand adepte de la terre battue sur laquelle il a dernièrement battu Stefanos Tsitsipas. S’il passe cet écueil, il pourrait déjà croiser la route d’Alexander Zverev, finaliste déçu à Flushing Meadows, en huitième de finale, avant de devoir battre les trois premiers mondiaux pour soulever le trophée. La route est donc longue et rude. Surtout que Goffin ne s’est pas rassuré lors de sa préparation sur l’ocre, s’inclinant face à Marin Cilic dès son premier match à Rome. On le sait, David est toujours capable d’un exploit, même si cela semble compromis pour ce Roland-Garros.
Le tirage au sort et les conditions du tournoi pourraient-ils conduire à des surprises ?
Avec des intéressantes affiches dès le premier tour comme Bautista Agut – Gasquet, Cilic – Thiem ou Wawrinka – Murray, il est évident que des têtes de séries pourraient rapidement tomber. Même si les trois premiers mondiaux que sont Nadal, Thiem et Djokovic semblent au-dessus du lot, les jeunes pousses pourraient leur faire des frayeurs. De plus en plus pressants en Grand Chelem, ils tenteront en tout cas de renverser la hiérarchie. Les conditions de jeu ne seront pas évidentes non plus, le tournoi ayant été reporté et réorganisé en fonction de la crise sanitaire. Avec une préparation extrêmement courte sur terre battue et des restrictions sanitaires strictes qui empêcheront les joueurs de sortir de leur hôtel quand ils ne seront pas au stade, c’est celui qui s’adaptera le mieux qui tirera son épingle du jeu.
Aura-t-on une nouvelle gagnante en Grand Chelem chez les dames ?
Plusieurs joueuses tournent autour d’un premier titre majeur depuis longtemps comme Elina Svitolina, Karolina Pliskova ou encore Kiki Bertens. En l’absence de la tenante du titre Ashleigh Barty et de la récente vainqueure de l’US Open Naomi Osaka, elles ont clairement un coup à jouer et s’érigent en favorites du tournoi. Mais il faudra faire attention aux doyennes du circuit. Serena Williams court toujours après son 24e titre en Grand Chelem depuis 2017 et est très motivée à l’idée d’égaler Margaret Court au sommet de la hiérarchie des vainqueures dans les tournois majeurs, tandis que Victoria Azarenka est de retour à son meilleur niveau après sa grossesse. Finaliste à l’US Open, elle fera également partie des candidates au titre et pourrait empêcher le sacre d’une nouvelle joueuse.
Jusqu’où iront les Belges ?
Elles sont quatre Belges dans le tableau de simple dames, Elise Mertens étant la leader de cette délégation. Tête de série numéro seize, la Louvaniste affrontera la modeste Margarita Gasparyan au premier tour avant un possible affrontement avec Svitolina en huitième de finale. En grande forme, la belge a atteint les quarts de finale à New York et à Rome, s’érigeant en outsider à Paris. Les autres joueuses ne sont pas tête de série et devront composer avec un tableau bien plus compliqué. Alison Van Uytvanck défiera Rebecca Peterson, Kirsten Flipkens jouera contre Yulia Putintseva et Greet Minnen affrontera une joueuse issue des qualifications. À noter qu’Ysaline Bonaventure devait participer aux qualifications mais s’est malheureusement blessée à l’entraînement, et sera écartée des terrains pendant plusieurs semaines à cause d’une blessure au genou.
Par Samuel Gothot (st.)
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