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Justine Henin s’exprime sur le retour de Kim Clijsters

Justine Henin a troqué la raquette pour le micro aujourd’hui. C’est ainsi que si l’ancienne N.1 mondiale, lauréate de 7 levées du Grand Chelem et de 43 titres sur le circuit, est revenue à Melbourne cette année, c’est comme consultante pour la chaîne Eurosport. Elle est dès lors la personne idéale pour parler du tennis belge, avec David Goffin (ATP 11) et Elise Mertens (WTA 17), les deux derniers représentant encore en lice en simple dans cet Australian Open.

« David et Elise portent désormais le tennis belge, à un très bon niveau. C’est vrai que nous avons mis la barre très haut avec Kim, il y a quelques années », a-t-elle confié à Belga. « David a un niveau exceptionnel déjà dans un tennis masculin d’une qualité dingue. Il a montré qu’il peut encore progresser et je le sens de mieux en mieux. De là à aller chercher des grands titres, à titiller les Top 5, c’est plus compliqué. Elise, pour sa part, n’est plus dans la même phase d’insouciance qu’il y a deux ans, où elle pouvait créer la surprise. Elle a stabilisé une étape de sa carrière, mais pour aller plus loin, il faut être dans une certaine prise de risques, oser, pour repousser ses limites. »

Un retour comme Kim? « C’était hors de question »

Et puis, évidemment, comment ne pas évoquer le deuxième come-back de Kim Clijsters, qui fera son grand retour sur le circuit au tournoi WTA de Monterrey, à 36 ans, sept ans après avoir fait ses adieux, à l’US Open en 2012 !

« J’ai moi aussi été surprise, car beaucoup de temps a passé, car elle a trois enfants », a-t-elle poursuivi. « J’imagine que le circuit et l’amour du tennis doivent lui manquer. Et c’est son droit de le faire. Après qu’est-ce que cela peut donner contre les Barty, Osaka, Pliskova… Il y a une qualité de frappe de balle que Kim ne perdra jamais, mais l’explosivité et le fait de tenir sur la distance, ce sera autre chose. Maintenant, je ne connais pas son ambition, ses objectifs. Moi, en tout cas, c’était hors de question. Ma blessure au coude était vraiment grave et même en opérant, il n’y avait aucune chance. J’ai eu la sagesse de passer à autre chose et je suis très heureuse dans ma vie de famille, avec l’Académie, car c’est tout à fait différent de ce que j’ai connu avant. »

De retour à Melbourne : « J’aime beaucoup Ashleigh Barty »

Justine est de retour à l’Australian Open cette année. Pour la première fois depuis 2011 et le dernier match de sa carrière, perdu au troisième tour contre la Russe Svetlana Kuznetsova. La Rochefortoise, 37 ans, lauréate en 2004 et finaliste en 2006 et 2010, a retrouvé Melbourne Park dans la peau de consultante pour la télévision, et plus précisément pour la chaîne Eurosport. Et elle s’est dite ravie.

« Cela a beaucoup changé. J’étais un peu perdue les deux premiers jours », a-t-elle confié à Belga. « C’est un tournoi que j’ai toujours adoré. C’est agréable de revenir avec bien moins de pression et d’avoir un regard extérieur, pouvoir se balader dans les allées. Il y a plein de souvenirs, évidemment, qui sont revenus. Il y a forcément cette victoire en finale contre Kim en 2004, c’était la première fois que je gagnais un Grand Chelem en tant que N.1 mondiale, je venais de gagner Roland Garros et l’US Open. Ma carrière décollait. Mais ce sont plus des petites anecdotes, comme le parking souterrain où je faisais mes échauffements physiques avant mes finales, ce qui était surréaliste, des petits moments tout simples, qui m’émeuvent », a-t-elle souri.

À 37 ans, maman de deux enfants, Justine Henin ne joue pratiquement plus au tennis – « je tape peut-être la balle 10 fois par an » – mais patronne d’une Académie, à Limelette, et consultante pour la télévision, elle suit bien entendu toujours le jeu de près.

« Je suis plus positive sur le tennis féminin qu’il y a un an, car il y a eu une phase de stabilisation qui en cours, avec une homogénéité qui est apparue au niveau du top. On l’a vu avec Barty, Osaka, Halep, Andreescu, qui est absente ici, et Serena qui est toujours là », a-t-elle poursuivi. « Du coup, je pense qu’il sera plus difficile pour une fille qui est 40e, 50e mondiale de gagner encore un Grand Chelem. J’aime beaucoup Ashleigh Barty, et pas uniquement en raison de son jeu, mais dans son attitude, son approche des choses, car il manque peut-être encore un peu de peps, de puissance à son tennis. Et j’ai hâte aussi de suivre une fille comme Andreescu, en espérant qu’elle sera épargnée par les pépins physiques. »

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