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Elise Mertens : « Je n’aime pas me trouver sous les feux des projecteurs »

Elise Mertens a créé la surprise à l’Open d’Australie en accédant aux demi-finales. Depuis Kim Clijsters, aucune joueuse belge n’avait réussi cet exploit.

C’est Elise au Pays des Merveilles. Elise Mertens (WTA 37) vit un véritable conte de fées en Australie. Dix jours après avoir décroché son deuxième titre WTA au tournoi de Hobart, la Belge s’est qualifiée pour les demi-finales à Melbourne lors de sa toute première participation à l’Open d’Australie. C’est également la première fois de sa carrière qu’elle perce jusqu’aux demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem.

Hier, la Rod Laver Arena l’a vue battre l’Ukrainienne Elina Svitolina 6-4 et 6-0.

Elise, que ressentez-vous à l’idée de jouer en demi-finale d’un Grand Chelem ?

Elise Mertens: C’est incroyable. Je suis pantoise. Je veux dire, je m’y attendais vraiment pas, et certainement pas aujourd’hui. L’année dernière, Svitolina m’avait encore battue 6-2, 6-4 (NDLR : en finale du tournoi WTA à Istanbul) et je n’avais rien pu faire. Je savais donc que le match allait être difficile.

Est-ce, compte tenu de toutes les circonstances, le meilleur match de tennis que vous n’avez jamais joué?

Oui. Ainsi que celui contre Venus Williams l’année dernière au premier tour à Wimbledon. Mais j’avais perdu. (rires) J’ai joué un match magnifique. J’étais vraiment « in the zone », comme on dit. Svitolina bouge de manière fantastique, elle ramène plein de balles, elle est tout aussi capable de se défendre que d’attaquer. J’ai essayé de jouer de la façon la plus agressive possible, de la déséquilibrer, et de monter plus au filet. Je pense que c’est la plus belle victoire de ma carrière.

C’est votre premier Australian Open. Quelles étaient vos attentes en arrivant ici?

Je venais de remporter le tournoi de Hobart, où je devais défendre mon titre, et j’en étais très satisfaite. Ici j’ai dû commencer contre une joueuse issue des qualifications, donc je pensais bien pouvoir franchir cet obstacle. Ensuite, j’ai également gagné mon deuxième match (NDLR : contre l’Australienne Gavrilova après avoir inversé un retard de 5-0 dans le premier set). Je me disais « on verra bien », mais une demi-finale ? Non, je ne m’attendais pas à ça. C’est un rêve. Un grand rêve.

Avez-vous dû vous pincer pour réaliser que c’était vrai?

Non, mais j’ai pincé la joue de mon manager. (rires)

Qu’y a-t-il dans l’air australien qui fait tant de bien à Elise Mertens ?

Je me sens tout simplement bien ici. Les gens sont très détendus, les paysages sont magnifiques, le soleil brille alors qu’en Belgique il pleut. Il a même neigé. Mais j’ai également eu une excellente préparation. Pendant six semaines, je me suis très bien entraînée à l’Académie Kim Clijsters. J’ai beaucoup travaillé mon service. Et j’essaie aussi de rester stable quand on me pousse dans les coins, pour ensuite développer un jeu d’attaque.

Vous êtes la première joueuse belge depuis Kim Clijsters, chez qui vous vous entraînez, à accéder aux demi-finales de l’Open d’Australie. Avez-vous des nouvelles de Kim ?

Oui, elle a vu mes matchs contre Gavrilova et Martic. Elle m’a félicitée, mais elle m’a dit aussi qu’elle avait été très stressée (rires). C’est toujours bien d’avoir affaire à une personne aussi expérimentée. Je lui dois beaucoup, mais aussi à Robbe, mon compagnon et coach. Il est toujours à mes côtés. Nous formons une équipe fantastique. Depuis que nous avons commencé à travailler ensemble, nous ne faisons que monter.

Expliquez-nous un peu, Elise, quel genre de fille êtes-vous ?

Je pense que je suis quelqu’un de calme. Je n’aime pas me trouver sous les feux des projecteurs. Je suis une personne normale. J’aime bien être à la maison. Nous avons des chiens. Ce sont ceux de mes parents, mais aussi un peu les miens. Ils m’aident à me détendre.

Comment allez-vous préparer cette demi-finale? Ce sera Wozniacki ou Suarez Navarro…

Le hasard veut que j’aie rencontré ces deux joueuses l’année dernière au même tournoi à Bastad en Suède. J’y ai d’abord battu Suarez Navarro en trois sets, mais ensuite, également en trois sets, j’ai dû m’incliner face à Wozniacki. Je m’attends de nouveau à un match difficile. Tout peut arriver. Et à nouveau, je n’ai rien à perdre. Je serai l’outsider, tout comme aujourd’hui. Mais j’ai encore assez d’énergie et je suis prête.

Serge Fayat

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