Aujourd’hui, plus personne ne parle de retraite pour le Liégeois. Surtout pas lui. © GETTY IMAGES

De 134e à 52e mondial: l’incroyable come-back de David Goffin décrypté

David Goffin a surpris tout le monde dans la deuxième moitié de la saison 2024. Entre février et la fin d’année, il est remonté de 82 places au classement ATP.

Au terme de la saison dernière, lorsque David Goffin conclut son année 2023 par une défaite contre l’Américain Brandon Nakashima en quarts de finale d’un tournoi suédois du circuit Challenger, il n’y a pas grand monde pour croire en un renouveau. Pour beaucoup, la question de la fin de carrière du trentenaire se pose de plus en plus, à la suite d’une saison conclue avec plus de défaites (quatorze) que de victoires (dix). Le Liégeois sort alors sans doute de sa plus mauvaise saison depuis son éclosion, en chutant à la 111e place du classement ATP. C’est alors son pire classement depuis 2013, 104 rangs plus bas que la septième place mondiale qu’il avait atteinte en 2017, au sommet de son art.

Goffin n’est plus que l’ombre du joueur de très haut niveau qu’il était devenu à l’époque. Son corps frêle et ses genoux récalcitrants commencent à montrer leurs limites, et les manquements de son jeu deviennent de plus en plus nombreux. Inévitablement, sa motivation en prend un coup. Peu de temps après son élimination au premier tour de l’Open d’Australie, première levée du Grand Chelem en 2024, le Liégeois semble avoir atteint un point de non-retour quand il s’incline dès le deuxième tour du Challenger d’Ottignies-Louvain-la-Neuve contre le Jordanien Abdullah Shelbayh. Un an plus tôt, même dans la pire année de sa carrière, il était encore parvenu à s’imposer sur ses terres. Goffin remet alors en question son avenir, sa condition et, même, son tennis. Les points perdus de l’année précédente le font même chuter jusqu’à une dramatique 134e place mondiale.

Au début du mois d’avril, il décide alors de bouleverser ses habitudes. Après trois années et demie de collaboration avec son entraîneur Germain Gigounon, il décide de confier la suite de sa carrière à un autre membre de son staff, Yannis Demeroutis. Les premiers effets positifs se font ressentir à la fin du mois de mai, sur la terre battue de Roland-Garros. Alors qu’il n’a remporté qu’un match dans le tableau final de ses cinq derniers tournois, Goffin vient à bout du très prometteur joueur local Giovanni Mpetshi Perricard au premier tour du rendez-vous parisien. Un long combat de cinq sets victorieux qui le rassure, même s’il doit s’incliner contre le quatrième joueur mondial Alexander Zverev dès le tour suivant. Pour la première fois depuis longtemps, David Goffin envisage à nouveau le tennis au futur. Dans le même temps, il entrevoit une nouvelle qui lui redonne le sourire sur le plan personnel: en septembre, il deviendra papa pour la première fois.

Il termine la saison à la 52e place, soit 82 rangs plus haut que celui qu’il occupait en février.

L’été de la référence masculine du tennis belge de la dernière décennie s’en trouve bouleversé, dans le bon sens du terme. Sur gazon, il remporte le tournoi Challenger d’Ilkley, en Angleterre. Même sa défaite cruelle dès le premier tour de Wimbledon dans la foulée, en cinq sets contre le Tchèque Tomás Machac après avoir empoché les deux premières manches, ne l’abat pas. Il atteint les demi-finales du tournoi ATP de Winston-Salem, puis le troisième tour de l’US Open, avant de signer sa meilleure performance de la saison peu de temps après la naissance de sa fille, Emma. Sur le Masters 1000 de Shanghai (la catégorie juste en dessous des tournois du Grand Chelem), Goffin bat Zverev et se hisse en quarts de finale, une première dans une compétition de ce niveau depuis 2021 à Monte-Carlo. Il y aura encore un quart de finale à Bâle pour une année à nouveau conclue avec un ratio positif: 17 victoires contre 16 défaites.

La traversée du désert de la deuxième partie de l’année 2023 devient alors un atout: Goffin a peu de points à défendre et se remet à grimper les échelons du classement ATP. Il termine la saison à la 52e place, soit 82 rangs plus haut que celui qu’il occupait lors de la fin du mois de février, au plus profond de la crise. A tel point qu’aujourd’hui, plus personne ne parle de retraite. Surtout pas lui. Quelques jours avant son 34e anniversaire (le 7 décembre), le Liégeois est résolu à poursuivre sa carrière plusieurs années. Sous les yeux d’Emma.

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