Seulement 10 athlètes belges dans les critères : les exigences de qualification olympique pour Paris 2024 seront plus strictes que jamais
World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme, a annoncé ce mardi des critères de qualification particulièrement strictes pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Tellement stricts qu’au cours des deux dernières années, à peine 10 athlètes belges (hommes et femmes réunis) sont passés sous ces minimas dans leurs disciplines respectives.
Comme le niveau de l’athlétisme mondial s’élève année après année et olympiade après olympiade, la fédération internationale doit renforcer ses critères de qualification pour chaque édition des championnats du monde et des Jeux olympiques. Selon les derniers critères publiés, peu d’athlètes seraient d’ailleurs automatiquement qualifiés.
En effet, le Comité international olympique (CIO) a fixé un nombre maximal de places par sport afin de limiter le nombre total de participants aux Jeux.
Pour Paris 2024, ils seront 1810 à pouvoir participer aux compétitions d’athlétisme (905 femmes et 905 hommes pour 23 épreuves, plus trois qui sont mixtes). Ce sera 90 athlètes en moins qu’à Tokyo en 2021. L’annulation des 50 km de marche rapide pour les hommes (60 places) prend en charge les deux tiers de ces tickets supprimés pour participer au rendez-vous le plus attendu dans le monde de l’athlétisme.
Les critères de qualification pour l’olympiade de 2024 ont également été durcis, dans une proportion encore plus grande que lors des Jeux précédents.
L’une des raisons serait l’apparition des chaussures à plaque de carbone qui ont révolutionné ces dernières années les performances de la course à pied de moyenne et longue distance. Aussi bien chez les athlètes de haut niveau que chez athlètes amateurs dans le monde entier.
Le chrono de qualification pour participer au marathon masculin, par exemple, sera 3 minutes et 20 secondes plus bas que celui qui était d’application pour être de la partie à Tokyo 2020/21. Sur le 10 000 mètres masculin, il faudra désormais courir 28 secondes plus rapidement et sur le 1 500 mètres, ce sera une seconde et demie.
Ci-dessous, voici une comparaison complète entre les critères de Tokyo et ceux de Paris. (lire plus bas dans le tweet)
Ces exigences plus strictes pourraient également avoir une incidence sur l’importance de la délégation belge d’athlétisme qui se rendra chez son voisin français dans un peu moins de deux ans.
Aujourd’hui, seuls 10 athlètes répondent aux critères de performance pour 2024 si l’on s’attarde sur leurs données réalisées au cours des deux dernières années.
Il y a six hommes : Eliott Crestan (800m), Ismael Debjani (1500m), Isaac Kimeli (5000m), Bashir Abdi (marathon), Julien Watrin (400m haies) et Ben Broeders (saut à la perche). Et aussi quatre femmes : Cynthia Bolingo (400 mètres), Pauline Couckuyt (400 mètres haies), Nafi Thiam et Noor Vidts (heptathlon).
Parmi ces dix athlètes, seuls Bashir Abdi, Nafi Thiam et Cynthia Bolingo ont réalisé des performances nettement supérieures aux exigences pour Paris 2024, si l’on prend en compte leurs meilleures réalisations.
Les six autres athlètes devront flirter avec leur record personnel ou l’améliorer au cours de la période de qualification qui se déroulera entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, afin de pouvoir se qualifier automatiquement. A noter que cette période de qualification est un peu plus longue pour les épreuves du 10 000 mètres et du marathon.
Option de qualification supplémentaire
Notez que les athlètes peuvent également se qualifier en fonction de leur classement mondial au 30 juin 2024. En plus de ceux qui auront pu obtenir un billet olympique grâce aux critères de qualification.
L’athlétisme mondial vise un ratio de cinquante-cinquante (sur base du chrono et sur base du classement mondial), comme aux JO de Tokyo. Mais, en raison des chaussures en carbone et de l’amélioration considérable des chronos, le ratio était plus souvent de 70 % (au temps) /30 % (sur base classement mondial). Ce qui explique aussi le durcissement des critères.
Le nombre maximum de places par discipline sera de 56 pour le 100 mètres et de 32 pour les concours (saut en hauteur, longueur…)), avec un maximum de trois athlètes par pays. Lorsque plus de trois compatriotes seront dans les critères de qualification, ce sera aux fédérations nationales de trancher les noms de ceux qui les représenteront à Paris. Le même système était d’application lors des derniers Jeux olympiques.
Grâce aux places supplémentaires via le classement mondial, et la possibilité que de nouveaux talents émergent dans les 18 mois à venir, on imagine qu’ils seront plus de 10 athlètes belges à pouvoir participer à l’Olympiade de Paris.
À Tokyo, les nôtres étaient 24 à être engagés dans les épreuves individuelles, ce qui constituait un record. Il y avait trois équipes de relais, qui elles, auront jusqu’aux relais mondiaux d’athlétisme d’avril/mai 2024, aux Bahamas, pour se qualifier.
Les Belges par rapport aux critères de qualification
Voici aperçu des critères de qualification pour Paris 2024, comparé aux records belges et aux athlètes belges (masculin/fémin) qui ont atteint ces nouvelles exigences de qualification au cours des deux dernières années :
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