NICK NUYENS

Nick Nuyens s’arrache pour rester dans le sillage de Chavanel et Cancellara en 2011.

 » Pour gagner le Ronde, il faut pouvoir rester calme, en toutes circonstances, ne jamais paniquer. Je l’ai prouvé en 2011. Comme Sep, j’ai connu divers problèmes : j’ai crevé, j’ai dû mettre pied à terre après une chute… J’ai dû revenir à chaque fois, avec une chaussure abîmée qui plus est. Contrairement à Sep, j’ai attaqué le Vieux Quaremont en 120e position et quand je suis arrivé au sommet du Paterberg, les leaders attaquaient déjà pratiquement le Koppenberg. Heureusement, je me suis dit que si je partais trop vite à leur poursuite, je manquerais d’énergie dans la finale. Je me suis laissé tirer par quelques équipiers et un Stijn Devolder très impressionnant qui avait aussi été distancé. Nous sommes revenus en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Après le Haaghoek, j’ai voulu changer de chaussure mais Cancellara a démarré en compagnie de Sylvain Chavanel. Il semblait parti vers la victoire mais il a craqué dans le Mur de Grammont. La course redémarrait à zéro. Fabian a repris des forces et, à trois kilomètres de la ligne, il a de nouveau attaqué avec Chavanel. Cette fois, j’ai réagi immédiatement. Je voulais à tout prix sa roue. Jamais je n’ai autant puisé dans mes réserves. Je le dois à Rudy Heylen, un psychologue du sport qui m’a débarrassé de ma peur de vomir car celle-ci m’obligeait souvent à couper mon effort. Un bon encadrement psychologique peut donc aussi vous aider à remporter le Ronde.

Dès que je suis revenu et que nous avons entamé à trois la dernière ligne droite, je me suis dit que j’étais le plus rapide et que j’avais toutes mes chances, même si je ne savais pas si ma chaussure tiendrait le coup. Je ne stressais pas, j’ai même pris le temps de fermer mon maillot. Par contre, lorsqu’il a vu Boonen revenir, Cancellara est devenu très nerveux. Il a accéléré, j’ai réagi et j’ai vite compris que j’allais le battre. Pourtant, les 50 derniers mètres ont été très longs. En regardant sous mon bras, j’ai vu une ombre bleue : Chavanel. Mais, comme mon père me l’avait appris, j’ai fait mine d’aller vers les barrières et Sylvain s’est un peu relevé. Là, j’ai compris que j’allais gagner le Ronde.

J’ai été malin, même si on m’a beaucoup critiqué. Aujourd’hui encore, on me le reproche : Tu n’étais pas le plus fort, tu n’as roulé que 50 mètres en tête, tu as eu beaucoup de chance. Et moi, je réponds : C’est vrai, mais mon nom figure au palmarès ! Cet honneur, ce sentiment, personne ne me le retirera. D’autant que je suis le dernier à avoir gagné à Meerbeke.

Ah oui, encore une chose : comme je me suis cassé le poignet et la hanche par la suite puis que j’ai été opéré au coeur, je n’ai plus jamais disputé le Ronde par la suite. Qui peut dire qu’il a remporté l’épreuve lors de sa toute dernière participation ?  » (il rit).

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