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Un nouveau réglement pourrait mettre fin à l’hégémonie de Vettel

Les modifications du réglement vont redistribuer les cartes.En 2014, la F1 pourrait présenter un tout autre visage. Par exemple, l’hégémonie de Sebastian Vettel pourrait prendre fin. Statistiquement, il y a de fortes chances pour que l’Allemand de 26 ans, quadruple champion du monde, soit moins performant, non pas à cause de son talent mais suite à l’introduction de nouveaux moteurs : des V6 avec un turbo de 1,6 litre au lieu d’un huit-cylindres atmosphérique (sans turbo donc) de 2,4 litres.

C’est le début d’une nouvelle ère car ces moteurs requièrent des bolides complètement différents. Or, une nouvelle génération d’autos en F1 est toujours synonyme de changements dans les rapports de forces. Dans le passé, il en a toujours été ainsi : McLaren, une écurie banale, est devenue invincible suite à l’arrivée d’autos plus fines en 1998 tandis que Brawn GP, débutant en 2009, est sorti du néant pour fournir le champion du monde, Jenson Button, à la faveur du retour des pneus sans profil et de l’interdiction de quelques éléments aérodynamiques. Donc, les fondations sur lesquelles Red Bull a établi son hégémonie ont disparu.

D’autre part, il reste une constante et elle plaide en faveur de Vettel. Lors des deux grands bouleversements, en 1998 et en 2009, c’est un certain Adrian Newey qui a conçu les bolides victorieux : la McLaren MP13 puis la Red Bull RB5. Si Brawn GP s’est emparé du titre, c’est parce qu’il avait trouvé une faille douteuse dans le règlement, le fameux double diffuseur. Button a acquis une avance trop importante pour être inquiété, avant que Newey n’ait adapté sa RB5.

Adrian Newey lui-même nuance l’avantage qu’apporte son sens de l’innovation car il s’attend à ce que le moteur soit plus important que le châssis la saison à venir. Un moment donné, cela l’a tellement découragé qu’il a envisagé de quitter la F1 pour concevoir des voiliers, sa véritable passion. On s’attend par ailleurs à ce que les écuries dotées d’un moteur Mercedes se classent bien, même si d’autres observateurs misent plutôt sur Renault. Les Français auraient conçu un V6 nettement plus économe que les moteurs de leurs concurrents.

Si le nouveau règlement va changer le visage de la Formule Un, que dire du marché des transferts ? Il semble que Mercedes soit le seul à faire appel aux mêmes pilotes que cette année. Certaines écuries ont déjà recruté leurs pilotes : Ferrari (AlonsoRaikkonen), Williams (BottasMassa), McLaren (Button-Magnussen), Toro Rosso (KyvatVergne), Red Bull (Vettel-Ricciardo) mais chez les autres, c’est l’incertitude la plus absolue. Il est possible que Maldonado, dont Williams ne veut plus, signe chez Lotus, fort de ses 50 millions de dollars de sponsoring car cette écurie a un besoin urgent de fonds. Perez (ex-McClaren) et Hulkenberg, actuellement chez Sauber, semblent sur le point de signer chez Force India. Des pilotes vont également être privés de volant, comme Sutil et di Resta (Force India), qui sont tentés respectivement par le DTM et l’IndyCar en guise de filet.

Le plus important bouleversement pourrait toucher le sommet de la pyramide. Bernie Ecclestone fait l’objet de poursuites et pourrait être accusé de corruption. Si le grand patron de la F1 venait à être condamné, CVC, l’actionnaire principal, l’écarterait certainement de son poste de CEO de la F1. Selon des rumeurs persistantes, Bernie aurait l’intention d’annoncer son départ à la retraite avant le début de la saison, pour devancer toute action humiliante. Comme quoi le monde de la F1 pourrait vraiment changer en 2014.

Par Jo Bossuyt

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