Thierry Neuville enfin champion du monde de rallye?
La saison de rallye démarre jeudi à Monte-Carlo, où Thierry Neuville a remporté la plus belle victoire de sa carrière en 2020. Malheureusement, ça ne lui a pas valu le titre mondial. Et cette année?
La saison dernière, Thierry Neuville (32 ans) est devenu le premier Belge en 75 ans à s’adjuger le rallye de Monte-Carlo, la manche la plus prestigieuse du calendrier. Le citoyen des Cantons de l’Est avait terminé deuxième, cinquième, quinzième, troisième puis cinquième de cette manche. Les trois années précédentes, il avait même dû abandonner, après un crash ou une roue cassée. Neuville semblait sur le point de disputer une fabuleuse saison, mais il n’a terminé que sixième du rallye de Suède, interrompu à cause de fortes chutes de neige, et avant d’être éliminé au Mexique.
Puis, la pandémie a bouleversé le calendrier. On a seulement disputé quatre manches par la suite, en Estonie, en Turquie, en Sardaigne et à Monza. Après un abandon en Estonie, Neuville a dû se contenter d’une sixième place au classement général, après, entre autres, son coéquipier Hyundai Ott Tänak, le Britannique Elfyn Evans et le Français Sébastien Ogier, champion du monde pour la septième fois, mais pour la première au volant d’une Toyota Yaris WRC.
Ogier a une roue d’avance. Il est très rarement au-delà du top 5. C’était le problème de Neuville ces dernières années. »
Freddy Loix
« En 2021, ces quatre pilotes sont les seuls à avoir de véritables chances pour le titre mondial », raconte l’ancien pilote Freddy Loix, qui s’occupe maintenant de Sébastien Bedoret chez Skoda. Durant sa période de gloire, de 1993 à 2004, il est monté quatre fois sur le podium d’un rallye de niveau mondial. « Ogier a une roue d’avance, par son palmarès, son expérience, sa régularité. Il est rarement au-delà du top 5. C’était le problème de Neuville ces dernières années: il a trop souvent alterné les victoires ou les podiums et les moins bonnes prestations, voire les abandons. Il dispose pourtant du même matériel: Toyota et Hyundai sont très proches. C’est très différent de la Formule 1, où Mercedes domine de la tête et des épaules. Les qualités des pilotes émergent davantage en rallye, surtout à Monaco, un rallye qui se déroule souvent dans de mauvaises conditions atmosphériques. Neuville a prouvé la saison passée qu’il était capable de gagner en ne prenant que les risques nécessaires, sans vouloir à tout prix être le plus rapide. C’est sa mission cette saison: devenir plus régulier. Que Neuville se soit séparé de son copilote habituel, Nicolas Gilsoul, la semaine dernière, après dix ans de coopération, au profit de Martijn Wydaeghe, est assez surprenant. À long terme, ça peut s’avérer positif, mais à court terme, ça nécessitera des ajustements, qui risquent de coûter des points. »
Cette année est différente des autres: la saison passée s’est achevée plus tard, le 6 décembre à Monza, au lieu de la mi-novembre, suite au report de plusieurs épreuves. Les différents confinements ont aussi empêché les équipes de procéder à un nombre suffisant d’essais avant le rallye de Monte-Carlo. Hyundai s’est acquitté de cette tâche juste après la dernière manche WRC et les deux derniers week-ends. Neuville va donc entamer la saison avec la voiture avec laquelle il a achevé la campagne précédente, mais avec de nouveaux pneus, car Pirelli remplace Michelin et devient le fournisseur des équipes de WRC pour les trois années à venir. « Un changement aussi rapide n’est pas idéal, mais il vaut pour toutes les équipes », précise Loix. « Les pilotes vont devoir s’y faire très vite, surtout pour Monte-Carlo, où on a souvent besoin de différents types de pneus. »
Théoriquement, il y a douze courses après la manche monégasque, puisque les rallyes de Suède et de Grande-Bretagne sont annulés et remplacés par ceux de Finlande et d’Ypres. La manche belge figurait déjà au calendrier 2020, mais avait été annulée in extremis. La FIA, la fédération internationale, offre une seconde chance au rallye flandrien, programmé à la mi-août. Le rallye d’Ypres sera sans doute la première manche des championnats du monde en Belgique, après avoir été une valeur sûre au calendrier européen.
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