Renault voit la lumière au bout du tunnel
Renault, qui enregistre un début de saison très décevant en F1, affirme avoir identifié les problèmes dont ses voitures souffrent et pouvoir se rapprocher des meilleures équipes d’ici le Grand Prix de France fin juin.
« Ce début de saison n’est pas à l’image de ce qu’on souhaitait, » a reconnu le patron de l’écurie Cyril Abiteboul lors d’une interview à Monaco en marge du Grand Prix qui se disputera dimanche.
« La vérité est que nous avons cassé une bielle sur la voiture de Nico Hülkenberg au Grand Prix de Bahreïn (fin mars, ndlr) et que c’est typiquement une pièce qu’on n’a pas envie de casser », a-t-il révélé.
Si cette fragilité a été provoquée par un désir de recherche de performance maximum pour augmenter la puissance du moteur, « ça a fait peur car si on casse une bielle cela peut avoir des conséquences désastreuses sur le reste de la saison », a-t-il souligné.
Après un branle-bas de combat à la suite de cette casse et décision prise de ne pas utiliser les moteurs à leur pleine capacité pour les deux Grands Prix suivants (Chine et Azerbaïdjan), quatre nouvelles unités ont été livrées au GP d’Espagne il y a 15 jours.
Les résultats n’y ont toutefois pas été brillants (12e place pour Daniel Ricciardo et 13e pour Hülkenberg) et l’une des raisons est, selon le responsable de l’écurie française, que « le châssis n’est pas tout à fait au niveau de nos objectifs de développement ».
« On va devoir prendre des risques sur le châssis, et provoquer des ruptures technologiques, au lieu de suivre les autres. C’est un changement dans notre méthode de fonctionnement, en travaillant en parallèle sur trois voitures (2019, 2020, 2021) », a-t-il annoncé.
« Pas au niveau »
Du côté des pilotes, « ils n’ont pas été au niveau que l’on connaît d’eux » et s’y ajoute « une certaine fébrilité dans l’équipe », a-t-il ajouté. « Du coup, on se retrouve où on est, en 8e position (du classement constructeurs), mais seulement à 10 points du 4e ».
L’objectif est « d’avoir une voiture qui nous permettra d’être devant » le gros du peloton au Grand Prix de France le 23 juin, assure Cyril Abiteboul alors qu’il reste encore deux Grands Prix d’ici cette échéance, Monaco dimanche puis le Canada dans quinze jours.
Parmi les autres problèmes identifiés, mais qui ne sont pas particuliers à Renault, figure aussi la difficulté à atteindre une température suffisante des pneus pour garantir une bonne adhérence, une fenêtre idéale qu’il a qualifiée de « microscopique ».
Ces difficultés de début de saison amènent Renault à allonger de nouveau le calendrier de ses objectifs avec maintenant la possibilité de podiums en 2020, de victoires en 2021 et de se battre pour le Championnat du monde en 2022. Initialement, lors de son retour en F1 en 2016, l’équipe au losange espérait se mêler à la lutte pour les premières places à l’horizon 2020 et pour le championnat en 2021.
Nouveau règlement
Cette feuille de route révisée intervient sur fond de discussions entre acteurs de la F1 sur le futur règlement qui doit entrer en vigueur en 2021 et doit être arrêté d’ici la fin de l’année.
« On s’attend à avoir des informations le plus vite possible, j’espère avant fin juin, car on est déjà engagés sur la voiture de 2021 », a indiqué Cyril Abiteboul.
Selon lui, on s’orienterait actuellement vers « un peu de simplification » dans la conception des monoplaces (suspension, refroidissement, freinage, etc.) et des éléments de standardisation sur certaines pièces.
Mais les gros morceaux de la négociation portent sur une meilleure redistribution des revenus de la F1 entre les écuries (les plus grosses étant actuellement largement favorisées) et sur un plafonnement des budgets des écuries.
« Si, avec 300 millions de budget annuel, on ne peut pas être dans le match, il y a des questions à se poser… », souligne Cyril Abiteboul.
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