Neuville : « Je peux compter sur Hyundai pour écrire une belle histoire »
Le vice-champion du monde, Thierry Neuville, revient sur sa formidable saison et évoque ses ambitions pour le futur.
Vous préférez qu’on vous présente comme vice-champion du monde ou comme révélation de l’année 2013?
Thierry Neuville: Vice-champion du monde, ça me plait assez parce que la Belgique n’en avait plus connu depuis Jacky Ickx, en 1970. Et Jacky, c’est une légende ! Il a fait beaucoup pour le sport automobile en Belgique et je suis fier d’avoir déjà égalé à 25 ans un de ses principaux faits d’armes.
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Cette deuxième place, elle vous a étonné?
Au départ de la saison, nous n’étions pas vraiment conscients de cette possibilité mais après le rallye d’Allemagne, nous nous sommes vraiment focalisés là-dessus parce que nous avons compris que, si chacun faisait son boulot correctement, nous y arriverions.
Votre deuxième partie de saison a été plus régulière. Pourquoi?
Nous avons pris de l’expérience, acquis du rythme, des automatismes. Et comme nous n’avions que cette deuxième place en tête, nous n’accélérions que quand il le fallait.
Le seul regret, c’est de n’avoir pas gagné un seul rallye?
C’est un regret mais, pour les raisons énoncées plus haut, lors des cinq ou six dernières manches, nous n’avons pas cherché la victoire non plus. L’Allemagne est le seul rallye où nous avons pris des risques: à une spéciale de la fin, nous avions 2.8 secondes de retard sur le leader. Ça passait ou ça cassait.
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Qu’est-ce qui vous sépare encore de pilotes comme Ogier ou Loeb?
Un peu d’expérience. Ogier a 29 ans, j’en ai 25. Je veux démontrer que je suis capable de faire aussi bien, si pas mieux. Surtout maintenant que je peux compter sur Hyundai pour écrire une belle histoire. Mais ça prend du temps.
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Ce changement d’écurie, il correspond à quel besoin?
Si je fais du rallye depuis six ans, c’est pour devenir pilote officiel. L’écurie est jeune, elle a de l’ambition et veut créer quelque chose. J’ai envie de participer à l’aventure depuis le début. J’aime bien les challenges. Si je n’avais pas eu confiance en moi, je n’aurais pas effectué ce choix. Pour être un leader, il faut des capacités et je pense que Nicolas (Gilsoul, ndlr) et moi, nous les avons. Nous n’avons pas pris l’option la plus facile mais nous avons le temps nécessaire pour construire quelque chose et, dans le sport automobile, les gens qui ont cette chance se comptent sur les doigts d’une main. Alors, si ça marche, je suis prêt à rester dix ans.
Quelles sont les craintes?
Je sais évidemment qu’en 2014, je serai moins à même de lutter pour les podiums, surtout au début. C’est vrai que quand on est jeune et ambitieux, c’est toujours un peu embêtant. Mais il faut parfois pouvoir reculer pour mieux sauter.
A quel moment voulez-vous que la voiture soit compétitive?
Nous n’avons pas fixé de deadline. L’objectif pour 2014, c’est de faire le plus de kilomètres possible, d’amener la voiture à l’arrivée pour faciliter les automatismes, pour que toute l’équipe s’adapte au rythme d’un championnat du monde. Ce qui ne veut pas dire que nous n’espérons pas faire de podiums plus tard dans l’année.
Par Patrice Sintzen
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