Les sports moteurs dans la tourmente face à l’épidémie de coronavirus
Les deux premières courses de MotoGP annulées ou reportées, le Grand Prix de Formule 1 de Chine repoussé à une date encore à déterminer: l’épidémie de coronavirus bouleverse le calendrier du début de saison dans deux des disciplines phares des sports mécaniques.
Les premières annulations annoncées en février (celles de l’ePrix de Formule E de Sanya, sur l’île de Hainan, qui devait avoir lieu le 21 mars et du GP de F1 de Shanghai prévu le 19 avril) concernaient des événements organisés en Chine, berceau de l’épidémie.
Mais, à une semaine du début de saison en MotoGP et à deux de celui de F1, outre le virus, ce sont désormais aussi les restrictions imposées aux voyageurs, notamment italiens ou passés par l’Italie, qui posent problème.
Si le GP moto de Thaïlande (initialement programmé le 22 mars) est reporté à la demande du gouvernement qui souhaite d’abord « se concentrer » sur l’épidémie, selon le vice-Premier ministre Anutin Charnvirakul, celui du Qatar (qui devait avoir lieu dimanche) l’est « en raison des restrictions imposées aux déplacements des personnes en provenance d’Italie, entre autres pays. »
« Actuellement, tous les passagers arrivant à Doha sur des vols directs en provenance d’Italie, ou qui ont séjourné en Italie ces deux dernières semaines, sont conduits directement en quarantaine pour un minimum de 14 jours », expliquent les organisateurs du MotoGP dans un communiqué.
L’Italie est en effet l’Etat européen le plus durement touché par le coronavirus, avec 34 décès et près de 1.700 cas confirmés.
Or plusieurs écuries sont italiennes, comme Ducati et Aprilia, tout comme de nombreux pilotes, tels Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci, Francesco Bagnaia, qui courent pour Ducati, ainsi que Valentino Rossi et Franco Morbidelli (Yamaha).
Et si la manche qatarie est maintenue en catégories Moto2 et Moto3, c’est uniquement parce que les écuries et les pilotes s’y trouvent déjà depuis la semaine dernière pour des essais.
La prochaine épreuve du MotoGP, désormais la première du championnat, est donc le GP des Amériques le 5 avril, près d’Austin (Etats-Unis). Le calendrier ne compte pour l’heure plus que 18 épreuves, la dernière étant prévue le 15 novembre à Valence (Espagne).
Situation « inchangée » en F1
Interrogé par l’AFP dimanche suite à l’annulation du GP du Qatar, un porte-parole de la Formule 1, dont le championnat s’ouvre le 15 mars en Australie, à Melbourne, indiquait que la situation n’avait « pas changé ». Hormis le GP de Chine, aucune des 21 autres courses n’est pour l’heure annulée ou reportée.
La Fédération internationale de l’automobile (FIA), pour sa part, répète lundi qu’elle « suit de près l’évolution de la situation avec les autorités compétentes et ses Clubs membres » et « étudiera le calendrier de ses prochaines courses et prendra, si nécessaire, toute mesure indispensable pour protéger la communauté mondiale du sport automobile et son public. »
Mais Ferrari – qui est basée à Maranello, dans le nord de l’Italie, la région la plus touchée par le Covid-19 en Europe – a demandé vendredi, par la voix de son « team principal » Mattia Binotto, l’assurance que son personnel pourra se déplacer librement avant de s’envoler pour Melbourne en fin de semaine, puis pour Bahreïn la suivante.
Avec les restrictions imposées par le Qatar, « hub » important du trafic aérien mondial, notamment vers l’Australie et le Moyen-Orient, l’équation se complique.
La Scuderia motorise par ailleurs deux autres écuries, Haas et Alfa Romeo, et une autre équipe, AlphaTauri, est aussi basée en Italie, à Faenza, près de Bologne. Le fournisseur de pneumatiques de la F1, Pirelli, est également italien.
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