F1: Ricciardo s’impose à Spa devant Rosberg, hué sur le podium
L’Australien Daniel Ricciardo (Red Bull-Renault) a remporté dimanche un Grand Prix de Belgique de Formule 1 entamé par un accrochage, dès le 2e tour, entre les deux pilotes Mercedes, Nico Rosberg et Lewis Hamilton.
Rosberg a découpé le pneu arrière gauche d’Hamilton avec son aileron avant, ce qui a gâché la course du Britannique, reparti 19e sur 22, dans les profondeurs du classement. Il a finalement terminé 2e, devant le Finlandais Valtteri Bottas (Williams-Mercedes).
Grâce à ce nouveau podium, Rosberg, parti en pole position, accroît son avance en tête du Championnat du monde. Il possède désormais 29 points d’avance sur Hamilton, le héros très malheureux du jour, car parti en première ligne il avait pris la tête de la course dès le premier virage.
Le pilote allemand a été sifflé et hué sur le podium, pendant que la presse britannique relayait le plus vite possible les critiques à chaud de Niki Lauda et Toto Wolff, les deux principaux dirigeants de l’écurie Mercedes-AMG, à l’égard de Rosberg. Très ennuyé en conférence de presse, Rosberg s’est défendu en disant qu’il devait d’abord « voir les images de la télévision » avant de faire le moindre commentaire.
Un sans-faute
C’est la 3e victoire de Ricciardo en F1, après le GP du Canada en juin et celui de Hongrie fin juillet. Elle a été acquise au terme d’un sans-faute du jeune Australien de 25 ans, qui n’a fait que deux arrêts pour changer de pneus, contre trois arrêts pour Rosberg. « On a fait un pari en laissant Daniel sur la piste (sans faire de troisième arrêt pour changer de pneus) et ça a marché », a souligné Christian Horner, le Team Principal de Red Bull Racing.
Ricciardo, en raflant 25 points de plus, consolide sa 3e place au championnat du monde, et se rapproche même à 35 points d’Hamilton, alors que Bottas, l’autre révélation de la saison, est monté sur le podium pour la quatrième fois en cinq courses.
Son compatriote Kimi Räikkönen (Ferrari) a échoué au pied du podium, son meilleur résultat de la saison, devant l’autre pilote Red Bull, Sebastian Vettel. Auteur d’une fin de course fantastique, le quadruple champion du monde en titre a dépassé, dans les deux derniers tours, l’autre Ferrari de Fernando Alonso et les deux McLaren de Kevin Magnussen et Jenson Button.
Fidèle à la légende de ce circuit fantastique, ce GP de Belgique 2014, épargné miraculeusement par la pluie, a été très disputé, devant des tribunes bien garnies. Il a confirmé le talent de Ricciardo et a peut-être fait basculer le championnat en faveur de Rosberg. On va en reparler longtemps dans les chaumières des Ardennes belges et de l’autre côté de la Manche, où les fans d’Hamilton sont très nombreux.
« Inacceptable »
A la traditionnelle question relative aux responsabilités respectives des pilotes impliqués, les deux patrons de Mercedes en F1, Niki Lauda et Toto Wolff, n’ont pas fait dans la nuance: c’est la faute de l’Allemand, qui a trop insisté pour dépasser son équipier.
« Lewis était devant et sur la bonne trajectoire. Nico derrière. C’est lui qui fait la faute », affirmait Lauda. « Il est inacceptable que ce genre d’erreur arrive au 2e tour d’une course. Dans les derniers tours, cela peut encore éventuellement se produire dans le feu de l’action. C’est même compréhensible. Mais ici il s’agit d’une stupidité inconcevable à ce niveau et au final, c’est Mercedes qui en est victime », se désolait l’ancien triple champion du monde (1975, 1977 et 1984).
« On ne dépasse pas avec le couteau entre les dents au 2e tour d’une course, » insistait également Wolff. « C’est inacceptable de la part de Nico. Nos deux pilotes ont une seule règle à respecter: ne pas s’accrocher. Nous allons évidemment régler ça en interne mais Nico a commis une grave erreur de jugement dans cette tentative de dépassement. »
Hamilton était très fermé à l’issue de la course, mais a tout de même lâché que Rosberg avait commis une erreur.
Rosberg s’est lui montré « très déçu » pour l’écurie, mais ne croit pas qu’Hamilton va lui en vouloir longtemps. « Je respecte évidemment les opinions de mes patrons, mais j’étais le plus rapide et je voulais dès lors passer devant le plus vite possible », a-t-il expliqué. « C’était aussi le droit des spectateurs britanniques de me siffler », a-t-il ajouté.
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