F1: Mercedes contre le monde entier
Le cinquième Grand Prix F1 de la saison a lieu dimanche à Barcelone et il y a de fortes chances que ce soit à nouveau une Mercedes qui l’emporte.
« Pendant la première partie de la saison, elles seront intouchables », déclarait voici peu à SkySports.com Jenson Button, champion du monde en 2009 avant la domination de Sebastian Vettel.
En Australie, à l’occasion du premier Grand Prix de la saison, c’est Nico Rosberg qui s’est imposé. Les trois Grands Prix suivants (Malaisie, Bahrein et Chine) sont revenus à Lewis Hamilton qui, au classement du championnat du monde, compte quatre points de retard sur l’Allemand. Incroyable mais ça fait déjà sept ans que Hamilton a fait parler de lui pour la première fois en F1. Après un début de saison 2007 remarquable, il devenait, en 2008, le champion du monde le plus jeune de l’histoire (23 ans). A cette époque, la discipline semblait plus prévisible que jamais.
Aujourd’hui âgé de 29 ans, le pilote de Stevenage admet qu’il avait, lui aussi, rêvé d’une autre carrière. En 2012, il a rompu avec McLaren, le team de Ron Dennis qui, alors qu’il n’avait que 13 ans, l’avait repris dans son Driver Development Program. « Avant même le début de la dernière saison, j’étais convaincu que j’avais bien fait de signer chez Mercedes », déclarait voici peu Hamilton à Sport Magazine UK.
Au cours de sa première saison pour le compte de l’écurie allemande, qui voulut surtout anticiper le changement de réglementation, Hamilton remporta le Grand Prix de Hongrie et se hissa à quatre reprises sur le podium. Il admit que c’était au-delà de ses espérances. « Je ne parlais pas que des résultats mais aussi du développement de la voiture. J’avais l’impression d’être écouté et c’est important car aussi intelligents les ingénieurs soient-ils, ce sont les pilotes qui sentent la voiture. Les sensations sur le circuit, c’est la seule chose qui compte. Et j’ai bien compris qu’aucun ego ne viendrait perturber notre route dans la conquête du titre mondial. »
Pourtant, au cours des dernières semaines, la rivalité avec Nico Rosberg (ils ont roulé ensemble en karting) a refait surface. « Enfants, nous étions amis. Au fil des années, cela s’est estompé. Aujourd’hui, nous sommes adultes, on ne peut plus comparer les époques. Et puis, nous étions passionnés par les voitures et je le suis toujours, je veux en acheter un maximum tandis que Nico roule dans une voiture de société et en Vespa (il rit). »
La saison dernière, pour leurs retrouvailles au sein d’une même écurie, on n’a rien remarqué de cette amitié. « En sport, on ne peut pas être amis. Certainement pas si on roule pour la même écurie et qu’on veut tous les deux l’emporter. Plus nous gagnerons, plus ce sera difficile », disait Rosberg voici peu à The Telegraph.
La direction de l’écurie Mercedes est consciente du « problème ». Début avril, elle a appelé les deux pilotes. « C’est un problème de luxe », dit Toto Wolff, directeur. « Ils doivent penser différemment et se dire que leur rival principal n’est pas leur équipier mais tous les autres pilotes. » Ça, c’est évidemment pour la théorie car cela fait des années que Rosberg veut être champion du monde tandis que Hamilton estime que son palmarès n’est pas en accord avec son talent. « Quand je regarde mes résultats avant d’arriver en F1, quand tout le monde roulait dans la même voiture, je me dis que je devrais être plus loin aujourd’hui », conclut-il.
PAR CHRIS TETAERT
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