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Comment Mick Schumacher veut découvrir la F1 le plus vite possible

Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Mick Schumacher n’a que vingt ans et vient d’achever le championnat de F2. Le fils de Michael Schumacher, septuple champion du monde, est dévoré par l’ambition et veut découvrir la F1 le plus vite possible.

Pour trouver trace du premier grand prix en F1 de Michael Schumacher (50 ans), il faut remonter au 25 août 1991, sur le circuit de Spa-Francorchamps. À l’époque, Jordan-Ford s’arrachait les cheveux : le pilote titulaire de l’écurie, Bertrand Gachot, venait d’être condamné à deux mois de prison suite à une altercation avec un chauffeur de taxi londonien. Jordan-Ford s’est rabattu sur son plan B, le pilote allemand, alors âgé de 22 ans. Après une prometteuse septième place sur la grille de départ, la première course de Schumi à ce niveau s’est achevée au premier tour à cause d’un problème d’embrayage mais elle n’en a pas moins été le début d’une brillante carrière. 21 ans plus tard, quand l’ancien pilote de karting a quitté le circuit, il était considéré comme le meilleur pilote de F1 de tous les temps. Il a été sacré champion du monde en 1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004, il a remporté 91 GP sur 307, obtenu 68 pole-positions, a bouclé le tour le plus rapide à 77 reprises et accumulé 155 podiums.

Une rapide ascension

Tout cela pour dire à quel point il sera difficile à Mick Schumacher de marcher sur les traces de son père, qui poursuit sa revalidation, après son terrible accident de ski le 29 décembre 2013 à Méribel. Mick avait 14 ans et a vu son père heurter un rocher de la tête. La légende de la F1 est désormais soignée par sa femme Corinna et un imposant staff médical, dans leur demeure en Suisse, où vivent Mick et sa soeur aînée Gina Maria (22 ans).

Comment Mick Schumacher veut découvrir la F1 le plus vite possible
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Schumacher Junior ne doit pas sa rapide ascension dans le milieu automobile à son seul nom de famille. Mick est un excellent pilote et l’a déjà démontré sur les circuits. En 2008, son père l’a inscrit sous le nom de Mick Betsch, le nom de famille de Corinna, afin de préserver un certain anonymat et de ne pas offrir une motivation supplémentaire à ses concurrents. Huit ans plus tard, le jeune Schumi a été sacré vice-champion en Formule 4 allemande et italienne. Il a fait encore mieux en 2018, en raflant le championnat d’Europe F3 grâce à un solide sprint final. Cette saison-là, il s’est adjugé 8 courses et 14 places sur le podium.

Son passage en Formule 2 cette saison coulait de source. Le PREMA Racingteam a offert un siège à l’ambitieux Allemand aux côtés de Sean Gelael. Cela devait être la fin de sa phase de formation car tous les supporters de la famille Schumacher avaient déjà établi le scénario idéal : une année de transition avant que l’histoire se répète et que Mick, membre de la driver Academy de Ferrari, rejoigne la Scuderia pour y poursuivre sa progression sous la houlette de son compatriote Sebastian Vettel, que d’aucuns considèrent comme le mentor idéal de l’étoile montante.

Au nom du père

Cependant, il y a une marge entre la théorie et la pratique. Le week-end dernier, Abu Dhabi accueillait la dernière des douze manches de Formule 2. Le Néerlandais Nyck de Vries (ART Grand Prix) avait déjà assuré son titre mondial. Mick Schumacher a découvert une compétition supérieure, assortie d’exigences plus élevées qu’il ne le pensait et il n’était que douzième avant l’ultime manche.

Comme en F1, les pilotes doivent prouver qu’ils sont capables de faire la différence avec leur choix de pneumatiques. C’est aussi une question d’intuition et de lecture de la course. Il ne suffit plus de rouler à fond en toutes circonstances. Il faut être attentif à son matériel et bien communiquer avec les ingénieurs et les mécaniciens. À ce niveau, un pilote est un manager. Tout cela requiert un apprentissage.

Une saison en Formule 2 coûte entre 1,5 et 2 millions d’euros à chaque pilote mais Mick Schumacher n’a évidemment pas de problèmes financiers. En plus, depuis le mois de janvier, il fait partie du programme de formation de Ferrari, de même que Giuliano Alesi, le fils de Jean, et les relations de son père lui permettent d’avoir pas mal de sponsors personnels.

Schumi Junior est terriblement ambitieux. Il bénéficie du soutien de Sabine Kehm, une ancienne journaliste devenue la manager de son père ainsi que la porte-parole de la famille depuis l’accident de ski. Il y a moins d’un mois, Mick a répété sa volonté d’intégrer la F1 dans les plus brefs délais, afin de perpétrer la dynastie Schumacher. Il veut donc marcher sur les traces de son père Michael.

Celui-ci n’est probablement pas en mesure de lui fournir beaucoup de conseils, compte tenu de son état, mais Mick peut aussi compter sur son oncle Ralf (44 ans), qui a également piloté en F1 de 1997 à 2006 et dont le fils David (18 ans) a effectué ses débuts cette année en FIA F3, chez Campos Racing.

La super licence en obstacle

Mick Schumacher ne considère pas son inexpérience comme un handicap. En fait, la fameuse super licence constitue le principal obstacle à la poursuite de son rêve. La fédération automobile a instauré ce critère pour obliger les jeunes talents à être performants avant même de passer les examens leur ouvrant les portes de la F1, ils doivent réussir un examen d’entrée.

C’est là que blesse le bât pour le jeune Schumi, qui n’a franchi la ligne d’arrivée en tête qu’une seule fois, en Hongrie. À la fin de cette année civile, l’Allemand va donc perdre les points gagnés en 2016 grâce à sa deuxième place en Formule 4. Il n’avait aucunement l’intention de passer une seconde saison en Formule 2 mais il va probablement devoir s’y résigner.

À moins que le siège central de Ferrari, à Maranello, ne trouve une solution, avec beaucoup de créativité. Affaire à suivre, en tout cas.

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