Ce jour-là : la naissance des 24 Heures du Mans
Le 26 mai 1923, le circuit de la Sarthe accueillait pour la première fois l’épreuve qui allait faire sa renommée, les 24 Heures du Mans.
Ils n’en ont probablement pas conscience ce samedi 26 mai 1923, mais les 33 équipages qui s’apprêtent à prendre le départ de la première édition des 24 Heures du Mans sont en train d’écrire une page de l’histoire du sport automobile. Si elle est aujourd’hui considérée comme l’une des compétitions les plus prestigieuses du calendrier avec les 500 Miles d’Indianapolis et le Grand Prix de Formule 1 de Monte-Carlo, l’épreuve mancelle n’est alors qu’un projet ambitieux mené par l’Automobile Club de l’Ouest. Fondé au début du XXe siècle, celui-ci veut à l’origine défendre les usagers de la route. Mais très vite, l’ACO s’empare des courses automobiles et est ainsi à l’origine de la création du circuit de la Sarthe, conçu pour sécuriser les compétitions qui sont très dangereuses à l’époque. En 1920, le secrétaire général de l’ACO entend mettre sur pied une épreuve dont le but est de contribuer à l’évolution du progrès technique et favoriser l’essor de l’automobile. Trois ans plus tard, c’est chose faite.
Pour cette première édition de leur course qui deviendra annuelle, les organisateurs manceaux s’inspirent des courses d’endurance qui ont lieu aux États-Unis depuis le début du siècle et qui visent à parcourir la plus grande distance possible en l’espace de 24 heures. Un concept qui n’est d’ailleurs pas novateur dans l’Hexagone puisque dès 1922, le Bol d’Or automobile est créé en Île-de-France. Sponsorisées par le fabricant de pneumatique britannique Rudge-Whitworth, les 24 Heures du Mans ont toutefois une spécificité puisqu’à l’origine, l’épreuve est triennale : l’équipage qui réalise la meilleure performance sur trois éditions remporte la Coupe Rudge-Whitworth. Ainsi, en fonction de la cylindrée du véhicule engagé, un certain nombre de kilomètres parcourus est nécessaire pour se qualifier pour l’édition suivante.
À l’exception des 1100cc, en 1923, tous les véhicules sont des automobiles quatre places et les trois sièges vides sont lestés chacun de 60 kilos de plomb ! La majorité des voitures engagées est évidemment Made in France, mais l’on trouve toutefois une Bentley britannique et deux Excelsior belges. Sur les 66 pilotes des 33 équipages au départ, 59 sont Français, quatre sont Belges tandis qu’un Britannique, un Suisse et un Canadien viennent compléter la start list. Au terme des 24 heures, on ne déplore l’abandon que de trois équipages et c’est la Chenard et Walcker d’André Lagache et René Léonard qui parcourt la plus grande distance : 128 tours du circuit de 17 kilomètres.
Si depuis lors les 24 Heures du Mans n’ont cessé de grandir, l’épreuve n’a évidemment plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a plus d’un siècle. Le style de départ en épi dit « départ Le Mans », très spectaculaire (les pilotes s’élancent en courant vers leurs bolides placés en épi), a fortement contribué à l’essor de la course. Il a cependant été abandonné en raison de sa dangerosité à partir de 1971. Deux ans plus tôt, un certain Jacky Ickx avait d’ailleurs protesté contre ce type de départ en s’élançant en marchant, ce qui ne l’avait pas empêché de décrocher la première place. Le pilote belge fait partie des légendes du Mans puisqu’il s’y est imposé à six reprises entre 1969 et 1982. Un record qui n’a été battu qu’en 2005 par le Danois Tom Kristensen qui a entretemps remporté sa neuvième victoire en 2013. Initialement prévue les 13 et 14 juin, l’édition 2020 a été reportée suite à la pandémie du Covid-19 et devrait normalement se tenir les 19 et 20 septembre prochain.
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