Alonso ne se qualifie pas pour les 500 miles d’Indianapolis
Fernando Alonso rêvait d’entrer dans l’histoire du sport automobile en remportant les 500 miles d’Indianapolis dans une semaine, mais l’Espagnol suivra la course devant sa télévision, après son retentissant échec en qualifications dimanche.
Le visage fermé et le regard caché par d’imposantes lunettes de soleil, il a quitté le paddock lentement dans une voiturette de golf.
On était bien loin du tour d’honneur espéré pour célébrer un exploit rarissime, la Triple couronne du sport automobile réalisée une seule fois jusque-là par le Britannique Graham Hill, vainqueur du Grand Prix de Monaco, des 24 Heures du Mans et des 500 miles d’Indianapolis.
Alonso, 37 ans, va devoir attendre au moins encore un an avant d’ajouter à ses victoires à Monaco en F1 (2006, 2007) et au Mans en endurance (2018) un sacre à « Indy », temple de l’IndyCar.
Le double champion du monde de F1 est l’un des trois pilotes, sur les 36 inscrits, à être resté sur le carreau pour une épreuve, limitée pour raisons de sécurité à 33 voitures.
Un affront pour l’un des meilleurs pilotes de l’histoire malgré le soutien financier et la puissance de McLaren.
Mais la décision du constructeur britannique de préparer sa propre monoplace et de s’associer à la modeste écurie Carlin, a viré au fiasco.
« A pas grand’chose »
Alonso, 37 ans, a terminé à la quatrième place du « Last row shootout », la séance de qualification réservée aux six pilotes les plus lents de la première journée samedi.
Il a bouclé ses quatre tours du célèbre circuit ovale d’Indianapolis en 2 min 38 sec 3440/10000e, à plus de 370 km/h de moyenne.
Mais le dernier pilote à entrer en piste, l’Américain Kyle Kaiser, au volant d’une monoplace de l’écurie la plus modeste du plateau, Juncos, l’a privé de la qualification pour quelques centièmes de seconde (2:38.3311).
« Je suis bien sûr déçu, cela aurait été super de pouvoir participer à la course dimanche prochain. On était venu ici pour courir et pour relever un défi, mais on n’a pas été assez rapide », a constaté l’Espagnol.
« Les qualifications ont été longues, quasiment 56 heures depuis samedi matin, mais samedi, on a terminé 31e au lieu de 30e et ce dimanche 34e alors qu’il fallait être 33e, cela s’est joué à pas grand-chose », a-t-il estimé.
Alors qu’il avait surpris tous les observateurs en 2017 pour sa première participation aux 500 miles d’Indianapolis (5e sur la grille de départ, abandon sur casse moteur après avoir joué les premiers rôles), Alonso n’a cette fois jamais été dans le coup.
Pagenaud en pole
Son écurie a souvent semblé submergé par l’ampleur de la tâche et a accumulé les déboires entre problème électrique, crevaison et déficit de puissance.
Alonso n’est pas exempt de reproche: il a détruit partiellement sa monoplace mercredi lors des essais libres en perdant le contrôle en sortie de virage.
Dimanche, c’est la pluie qui a retardé les qualifications alors que McLaren a tenté jusqu’à la dernière minute, avec l’aide d’autres écuries, de résoudre ses problèmes évidents lors d’essais vite abrégés en début de matinée.
Alonso a abordé la dernière séance de « qualifs » dans le plus grand flou, avec une monoplace encore modifiée par rapport aux jours précédents.
« On a tout essayé, mais cela n’a pas été suffisant, il faut féliciter les autres écuries et pilotes, et leur souhaiter une bonne course », a-t-il déclaré, avant de quitter le circuit.
L’échec d’Alonso et de McLaren a relégué au second plan l’exploit du Français Simon Pagenaud qui s’est offert la pole position en terminant avec le meilleur chrono du « Fast 9 », la session réservée aux neuf pilotes les plus rapides de la première journée.
Le pilote Penske, qui fait des 500 miles d’Indianapolis son objectif N.1 depuis son titre de champion IndyCar en 2016, a été crédité d’un chrono sur quatre tours de 2 min 36 sec 5271/10000e, soit quasiment deux secondes de moins qu’Alonso.
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