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Les trois rois mages du golf belge

Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

La Belgique retrouve un tournoi de golf comptant pour l’European Tour pour la première fois depuis 2000. Il le doit à trois cadors : Thomas Pieters, Nicolas Colsaerts et Thomas Detry, qui répondront tous présents à la première édition du Belgian Knockout (17-20 mai). Préambule.

Nicolas Colsaerts (35 ans) – classement actuel : 148 (meilleur : 32)

Nicolas Colsaerts
Nicolas Colsaerts© BELGAIMAGE

PARCOURS : Le Bruxellois francophone a effectué ses débuts professionnels à 18 ans mais a eu du mal à s’imposer durant ses premières années, notamment à cause de son manque de sérieux professionnel. Son indéniable talent n’a éclos qu’à partir de 2011. Il a enlevé cette année-là le Volvo China Open, devenant le premier Belge depuis Philippe Toussaint en 1974 à gagner un tournoi de l’European Tour. C’était le début d’une excellente saison.

En 2012, Colsaerts a gagné le Mondial de matchplay et la Ryder Cup, un tournoi qui oppose tous les deux ans les douze meilleurs Américains aux douze meilleurs Européens. Ensuite, The Belgian Bomber, comme on le surnomme à cause de la longueur de ses coups, a achevé la saison sur le PGA Tour, beaucoup plus lucratif, disputant des tournois en terre américaine, ce qui ne lui a pas vraiment convenu.

De 2013 à 2016, Colsaerts, très apprécié sur le circuit pour son charme et sa jovialité, n’a pas retrouvé sa forme. Il s’est ressaisi l’an dernier, décrochant notamment une deuxième place à l’Open de Turquie, en novembre 2017. Il est devenu père en février, ce qui devrait lui conférer la stabilité requise pour renouer avec les prestations réalisées en 2012.

DÉCLARATIONS :  » Certains joueurs peuvent développer leur meilleur jeu partout. Pas moi. J’ai besoin d’inspiration, je ne suis pas une machine.  »

 » Tout est allé très vite après la Ryder Cup. J’ai dû me fixer de nouveaux objectifs, de nouvelles ambitions. J’admets avoir eu du mal à gérer tout ça.  »

Karl Vannieuwkerke (connaisseur en golf et commentateur sur Play Sports et Sporza) :  » Nicolas est le seul Belge à avoir gagné la Ryder Cup. J’ai assisté au miracle de Medinah. J’ai vu Colsaerts battre Tiger Woods le premier jour et l’équipe européenne se démener dans une atmosphère hostile… C’est un de mes plus beaux souvenirs sportifs. Cette prestation a lancé une mode en golf. Elle a été suivie par une décompression de quelques années mais il retrouve son jeu. Il est à nouveau plus régulier. Colsaerts peut briguer le top 50. Il faut tenir compte de lui dans les majors. En finesse et en talent pur, il émarge à l’élite mondiale mais il n’a pas la motivation ni la rage de vaincre d’un Thomas Pieters. Ne sous-estimez pas ce facteur : les golfeurs ont une très longue carrière et ils traversent tous des périodes moins fastes. Il suffit de regarder Tiger Woods.  »

Thomas Pieters (26 ans) – classement actuel : 55 (meilleur : 23)

Thomas Pieters
Thomas Pieters© BELGAIMAGE

PARCOURS : Le citoyen de Nijlen tient le virus du golf de ses parents. Sa soeur Lieselotte a fait partie de l’élite belge en catégories d’âge. Depuis qu’il est passé professionnel en 2014, au terme de ses études à l’université d’Illinois, sa famille s’occupe de son encadrement. Sa mère tient sa comptabilité, sa soeur gère son management, son frère apporte son soutien créatif (leur entreprise, Pieters Productions, est d’ailleurs le moteur de l’organisation du Belgian Knockout).

Après des débuts plutôt anonymes à l’European Tour en 2014, Thomas a filé vers l’élite internationale en 2015 et plus encore en 2016. Trois victoires, une quatrième place aux Jeux de Rio et de brillants débuts en Ryder Cup. Le longiligne hard hitter, qui souffre d’allergie au pollen, a été aligné à quatre reprises par le capitaine Darren Clarke et il a remporté ses quatre matches, ce que n’avait encore jamais réussi un débutant en Ryder Cup. 2017 devait être l’année de la confirmation mais s’est déroulée difficilement, malgré un bon début aux Masters d’Augusta, un des quatre majors, terminé en quatrième position.

DÉCLARATIONS :  » Le golf m’accaparait 24 heures/24 quand j’étais petit. J’étais très différent de beaucoup de camarades de mon âge de ce point de vue. Je frappais chaque coup avec la volonté de remporter un jour le Masters.  »

 » J’ai toujours été un caractère. Je me fâchais vite et il m’arrivait de jeter mes clubs à terre.  »

Karl Vannieuwkerke :  » Thomas est capable de gagner n’importe quel tournoi mais il faut que tout le puzzle se mette en place. Il est monté comme une comète et il a un peu de mal à confirmer. Ses débuts en Ryder Cup en 2016 ont été phénoménaux. C’est là que le milieu du golf a découvert Thomas Pieters. Depuis quelques années, il évolue aussi en dehors des greens. D’un naturel calme, il s’est mué en digne ambassadeur de notre pays. Thomas est extrêmement ambitieux. Pour lui, une deuxième place est celle du  » premier perdant « . Pourtant, 128 golfeurs entament chaque tournoi et ils sont tous susceptibles de le gagner.

Ce n’est pas comme une course qui compte vingt leaders, épaulés par les autres. Un seul petit passage à vide vous coûte la victoire. Thomas craque encore trop souvent le troisième ou le quatrième jour. Je ne doute pas de son talent. Il est très complet. Ses drives sont longs et précis. Ce sont surtout ses deuxièmes coups et ses trous qui manquent de régularité. Mais quand ils sont bons, il est invincible, comme lors de la Ryder Cup. Pour le moment, il n’entre pas en compte pour l’édition à venir mais s’il dispute deux ou trois bons tournois en été, le capitaine l’emmènera à Paris.  »

Thomas Detry (25 ans) – classement actuel : 217 (meilleur : 142)

Thomas Detry
Thomas Detry© BELGAIMAGE

PARCOURS : Le Bruxellois, bilingue, a été formé à l’école de sport de haut niveau de Hasselt puis à l’université d’Illinois, sous la direction de Mike Small, un ancien pro, comme Pieters, qui est de la même génération. Il y a décroché un baccalauréat en Business Management et a effectué ses débuts au Challenge Tour en 2016.

Il a obtenu le cut partout et a même établi un record en s’imposant au Bridgestone Challenge avec douze coups d’écart, le succès le plus large de l’histoire. C’est ainsi qu’il a pu rejoindre l’European Tour la saison dernière. Ça s’est moins bien passé et Detry a changé de caddie au début de cette année.

Épaulé par Ryan McGuigan et managé par Vincent Borremans, qui représente aussi Nicolas Colsaerts, Detry doit maintenant grimper les échelons du classement afin de pouvoir participer aux grands tournois.

DÉCLARATIONS :  » Je suis polyvalent. À terme, je veux devenir le numéro un mondial. J’y crois et je travaille pour y parvenir.  »

 » Nicolas Colsaerts était mon idole. Il l’est toujours. Nous sommes devenus bons amis et je le considère comme mon mentor.  »

Karl Vannieuwkerke :  » Il dépasse les attentes. Il a réalisé quelques jolis coups alors que je m’attendais à ce qu’il ait du mal à se montrer. Detry frappe moins loin que Pieters ou Colsaerts mais il est extrêmement concentré. Son attitude et son langage corporel sont parfaits. Par exemple, on voit tout de suite quand Pieters n’est pas bien. Il se complique alors la vie. De ce point de vue, Detry est plus avancé. Il est très fort mentalement. Il est également l’ambassadeur idéal : un garçon charmant, au beau sourire. Je pense qu’il possède les qualités requises pour le top 50 mais pour le moment, il doit avant tout essayer d’être présent aux majors. C’est la prochaine étape car il est déjà capable de gagner des tournois de l’European Tour.  »

Infos : Belgian Knockout, du jeudi 17 mai au dimanche 20 mai au Rinkven Golfclub, Schilde. En direct sur Play Sports.

Billets via https://belgianknockout.com/

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