Les cinq moments-clés de la victoire de Remco Evenepoel
Voici les cinq étapes où Remco Evenepoel aura posé les fondations de sa victoire historique sur le Tour d’Espagne.
1.Étape 6 : Les masques tombent immédiatement
L’objectif d’Evenepoel pour cette Vuelta était une victoire d’étape et une place dans le top 10. Mais que faire si vous êtes tout simplement le meilleur du lot ? Le coureur de Quick Step-Alpha Vinyl a montré son excellente forme pour la première fois lors de la sixième étape partant de Bilbao jusqu’à la première montée de cette Vuelta, le Pico Jano.
Le travail impressionnant de Julian Alaphilippe a montré que Evenepoel était en bonne forme et avait un plan derrière la tête. A 9 kilomètres de la ligne d’arrivée, le Belge lâche une première bombe dans le groupe des avoris. Il est monté à un rythme effréné et les leaders ont dû lâcher prise les uns après les autres.
Même Primoz Roglic, le vainqueur des trois dernières éditions du Tour d’Espagne, doit rendre les armes. Seul Enric Mas est capable de suivre le rythme meurtrier d’Evenepoel. Cependant, il n’a pas pu remporter la victoire d’étape et c’est l’Australien Jay Vine qui a glané le bouquet.
Vine, qui a grimpé presque plus vite que Evenepoel, mais cela n’a pas eu d’incidence sur le résultat puisqu’Evenepoel a enfilé son tout premier maillot de leader dans une grande course. Il a immédiatement eu une belle avance sur son principal concurrent, Roglic, qui était déjà sur le podium, mais avec déjà une minute de retard.
2. Étape 10 : Evenepoel fait exploser la concurrence dans le contre-la-montre
La même histoire se répète lors des étapes 8 et 9. Evenepoel défend son maillot rouge avec verve et est même capable d’augmenter son avance sur Mas et Roglic, ce qui signifie qu’il aborde avec 1’12 » d’avance sur Roglic l’unique contre-la-montre de ce Tour d’Espagne. Mas pointe déjà à 1’53 ».
Evenepoel, qui était à la recherche de sa première victoire d’étape dans un grand tour, profite d’un exercice où il excelle.
Il écrase la concurrence et devance Roglic (2e, +48″) et Mas (10e, +1’51 »). Evenepoel peut-il vraiment gagner la Vuelta ? Connaîtra-t-il un mauvais jour ? Les questions demeurent à l’approche du prochain week-end.
3. Étape 14 : Evenepoel souffre sur la Pandera, Roglic va-t-il renverser la vapeur ?
Le fait que tout pouvait encore mal tourner pour Evenepoel a été illustré quelques jours plus tard. Primoz Roglic, plus en jambes que sur la sixième étape a porté une première estocade. Contrairement à la sixième étape, c’est maintenant la formation Jumbo-Visma qui a pris la tête du peloton. Le triple tenant du titre avait un plan en tête pour donner du fil à retordre à Evenepoel.
L’attaque du Slovène a eu lieu à quatre kilomètres de l’arrivée de cette ascension de la Sierra de la Pandera. Personne n’a été en mesure de suivre, pas même Evenepoel, lâché par les autres favoris. Roglic était en excellente forme et a frappé un grand coup, même si le bouquet d’étape est revenu à Richard Carapaz, pari dans l’échappée matinale. Roglic a retrouvé sa vitesse de croisière et a pris le contrôle de son équipe. En reprenant presque une minute entière sur le maillot rouge belge, un tournant était-il en train de se produire sur cette Vuelta. Est-ce que c’était juste cette mauvaise journée ou le début de la fin pour Remco Evenepoel ?
4. Étape 16 : Roglic éliminé
Le jeune Belge a déclaré qu’il avait encore quelques douleurs après sa légère chute quelques jours plus tôt. Ce n’était pas l’idéal pour aborder la dernière semaine de la Vuelta, la première d’Evenepoel dans un grand tour. En effet, Roglic était déjà remonté à 1’34 » après avoir pu gagner une quinzaine de secondes lors de l’étape arrivant au sommet de la Sierra Nevada.
Le Slovène en voulait plus et a même voulu surprendre Evenepoel dans la seizième étape, sur le papier pas la plus propice à une offensive. C’était mortellement ennuyeux, mais le final fut spectaculaire. A 3 kilomètres de l’arrivée, Roglic voulait tenter quelque chose et quand le Slovène a attaqué, Evenepoel a signalé qu’il avait un pneu crevé.
Mauvais timing, même si finalement Roglic n’a pas pris trop de temps, puisque le maillot rouge a été crédit du même temps que le peloton, malgré un débours de 3’10 quand il a franchi la ligne d’arrivée. La crevaison s’est produite dans les trois derniers kilomètres et le règlement l’a sauvé.
La finale est restée mouvementée. Roglic a pris une avance de près de 10 secondes et a été rejoint par Mads Pedersen, Pascal Ackermann, Danny Van Poppel et Fred Wright pour le sprint de la victoire d’étape. Et c’est là que les choses ont mal tourné pour le triple vainqueur de la Vuelta. Roglic a chuté dans le sprint après avoir heurté Wright avec son coude. Le Slovène pouvait cependant encore gagner la Vuelta, car il a été crédité du même temps que les coureurs de l’échappée.
Malheureusement pour lui, ses blessures après sa chute étaient graves. Trop grandes, comme
Roglic qui allait abandonner la course.
5. Étape 18 : la victoire du patron ?
Le principal concurrent d’Evenepoel n’étant plus là. Qui peut vraiment le faire tomber de son piédestal maintenant ? Enric Mas ? L’Espagnol poinye maintenant deuxième à 2’01 » et semble être le seul concurrent restant dans les roues de notre jeune compatriote.
L’Espagnol allait faire tout ce qu’il pouvait pour compliquer la tâche d’Evenepoel. Dans la dix-huitième étape qui se terminait avec une nouvelle arrivée en côte sur l’Alto de Piornal, le coureur de la Movistar a multiplié les attaques.
Mais le Belge est revenu à chaque fois et n’a jamais lâché la roue arrière de Mas. Après s’être échappé avec le numéro deux et avoir rattrapé l’échappé matinal Robert Gesink, il a mis un point d’honneur à franchir la ligne d’arrivée le premier avec son beau maillot rouge sur les épaules. Une manière aussi de mettre les points sur les « i » par rapport à une concurrence qui espérait un petit coup de mou du Brabançon avant de rallier Madrid.
Sa deuxième victoire d’étape et même des secondes de bonus en prime, il ne pouvait pas rêver mieux. « C’était la journée la plus parfaite de ma carrière », a-t-il confié encore euphorique après la course… La victoire finale, avec une avance de 2’07 » sur Mas, n’était plus mise danger, même dans la difficile dernière étape de montagne.
C’est ainsi que Remco Evenepoel est devenu le premier Belge,depuis la victoire de Johan De Muynck au Giro en 1978, a s’imposer sur un grand tour. Le début avec beaucoup d’autres succès sur ce type de courses ?
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