L’envol de la marque Simone Biles
Simone Biles doit être une des stars des Jeux Olympiques de Tokyo, ce qui va encore augmenter sa valeur marchande et ses gains.
Hier, Simone Biles (24 ans) a disputé la finale de gymnastique par équipes. Jeudi, elle participe à la finale individuelle allround puis, de dimanche à mardi, aux quatre finales aux engins. Elle est la première gymnaste à y parvenir depuis 1992. Ça ne veut pas dire qu’elle va gagner six médailles d’or, car l’Américaine a perdu des plumes en qualifications et n’a pas encore retrouvé son niveau extraterrestre. L’or est même exclu aux barres asymétriques, dimanche, car Nina Derwael et Sunisa Lee la dominent très nettement à cet exercice. Biles a peut-être également loupé la médaille d’or par équipes mardi, après le bouclage de notre magazine, tant l’équipe russe est forte.
La valeur commerciale de Simon Biles est estimée à six millions de dollars.
Son titre, The GOAT, the Greatest Of All Time, n’en est pas moins bétonné. Les USA considèrent Biles comme le visage de ces Jeux. Depuis qu’elle a gagné quatre médailles d’or à Rio en 2016, son étoile n’a cessé de grimper, surtout l’année dernière. Dans un sondage récent sur les vedettes sportives les plus populaires en 2021, elle n’est précédée que par la légende de football américain Tom Brady et des stars de NBA Michael Jordan et LeBron James. Elle est suivie par Cristiano Ronaldo, trois vedettes de NFL, Steph Curry (NBA) et la joueuse de tennis Serena Williams. En l’espace d’un an, Biles a gagné pas moins de 95 places à ce classement, partiellement grâce à la passion suscitée aux USA par les JO. 67% des personnes sondées ont entendu parler de la gymnaste, de loin la plus célèbre des athlètes olympiques américains. À ce classement plus particulier, la footballeuse Megan Rapinoe (41%) et la nageuse Katie Ledecky (37%) complètent le podium. À titre de comparaison, Caeleb Dressel, qui est censé empiler les médailles en natation à Tokyo, ne recueille que 23%.
Le marketing tourne à plein régime. Biles a fait couler beaucoup d’encre en avril en quittant Nike, qui la sponsorisait depuis six ans, pour Athleta. Les spécialistes du marketing ont qualifié ce changement de tournant dans l’ athlete empowerment: les sportifs prennent leurs intérêts commerciaux en mains, comme l’athlète Allyson Felix, qui a fondé cette année sa propre marque lifestyle: Saysh. Biles a également comme souhait de créer sa propre ligne, à l’intention des jeunes filles et des femmes, qu’elle veut inspirer. Athleta espère tripler ses rentrées, d’un milliard de dollars en 2020 à trois milliards en 2022, grâce à la gymnaste.
D’autres marques se sont liées à Biles et à son visage angélique. Elle est apparue dans des publicités pour Visa, Kellogg’s, SK-II, Hershey’s, Uber Eats, Candid Dental, Mattress Firm et Beats by Dre ces dernières semaines. Elle figure aussi dans le documentaire de Facebook, » Simone vs. Herself ». Le nombre de ses abonnés sur les réseaux sociaux explose: 4,7 millions sur Instagram, 1,3 million sur Facebook et autant sur Twitter. La semaine passée, Twitter a même lancé un émoji unique, une chèvre, flanqué du hashtag #simonebiles.
On estime la valeur commerciale de la gymnaste à six millions de dollars, un montant colossal pour une sportive qui ne ne produit pas en NBA/NFL/MLB ou en football. Sa valeur augmentera encore à l’issue des Jeux Olympiques, grâce au » Gold over America Tour ». Durant cette tournée, organisée à son initiative, elle va régaler les spectateurs de trente villes américaines par ses virevoltes en compagnie d’un All Star Team of Champion Gymnasts durant tout l’automne.
Malheureusement, Nina Derwael ne peut que rêver de ce succès commercial.
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