Pierre Bilic

Le cyclisme belge embourbé

Le sacre de Sven Nys, Vélo de Cristal, souligne la crise qui secoue le sport numéro 2 de Belgique.

Le moindre doute n’est pas permis : Sven Nys est un grand « cyclo-crossman », peut-être même le meilleur de tous les temps. Sympa, le champion du monde en titre vit à fond pour son sport et se débrouille bien sur les circuits de VTT. Mais, de là être sacré meilleur coureur cycliste belge de l’année, il y a de quoi se poser des questions. Moins à son propos qu’en ce qui concerne l’état général du cyclisme belge. Ce serait le cas en football, par exemple, si une star du football en salle était sacrée Soulier d’Or. Même s’il y a du monde autour des labourés, et que la couverture médiatique est importante, surtout en Flandre, il n’en demeure pas moins que le cyclo-cross est un art bien moins important que la route, presque régional. La distinction de Nys a en tout cas le mérite de révéler l’effacement dramatique des galériens belges de la route, marqué par la mauvaise campagne de Tom Boonen et Philippe Gilbert. Il est loin le temps, celui d’avant la mondialisation du sport, des grands « routiers-sprinters » belges qui collectionnaient les bouquets dans les classiques. Cette époque est révolue. Les coureurs belges ont fait buisson creux au plus haut niveau international, à l’exception de Jan Bakelants, vainqueur d’une étape du Tour de France. Bakelants y porta même le maillot jaune, autrement plus important qu’une tenue de Champion du monde de cyclo-cross. Cela dit, le Vélo de Cristal de Nys prouve que le cyclisme belge est bien embourbé. (Pierre Bilic)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire