La Belgique peut-elle vraiment gagner dix médailles aux Jeux olympiques de Paris?
Le cyclisme devrait être le porte-drapeau d’une Belgique très ambitieuse aux Jeux olympiques 2024.
L’approche des Jeux olympiques est une histoire de pronostics. Au début de l’année, à un peu plus de douze mois de l’échéance parisienne, la société Gracenote s’est ainsi livrée à sa traditionnelle prédiction, misant sur une récolte belge de treize médailles dans l’Hexagone. L’entrevue d’une progression spectaculaire, doublant presque le bilan de sept podiums atteint en 2021 lors des Jeux de Tokyo qui représentait pourtant la meilleure moisson de l’après-guerre (à égalité avec les Jeux de 1948).
Quelques mois plus tard, Gracenote se veut moins optimiste, ramenant son estimation à un total de dix médailles pour les Belges. Président et directeur général du COIB, l’ancien athlète Cédric Van Branteghem et l’ex-pongiste Jean-Michel Saive ont réagi avec satisfaction en évoquant ce bilan potentiel, tout en tenant à le nuancer : ainsi, Gracenote attribue une médaille d’argent au duo formé par Lotte Kopecky et Shari Bossuyt en cyclisme sur piste, alors que cette dernière est toujours suspendue à la suite d’un contrôle antidopage positif.
Faire mieux qu’aux Jeux olympiques de Tokyo
Officiellement, le COIB veut faire mieux qu’à Tokyo. En se basant sur les performances récentes lors des championnats du monde de disciplines olympiques, ce n’est pas gagné d’avance. Sur l’année écoulée, on n’en dénombre « que » six, dont quatre pour le seul cyclisme : Remco Evenepoel a remporté l’or aux championnats du monde du contre-la-montre en août dernier, imité par Lotte Kopecky sur la course en ligne. La même Kopecky s’est parée de bronze dans la course aux points sur la piste de Glasgow, alors que Wout van Aert a échoué sur la deuxième marche du podium derrière Mathieu van der Poel sur l’épreuve en ligne masculine.
Pour compléter le bilan, il faut ajouter l’argent des Red Lions à la Coupe du monde de hockey et le même métal glané par Matthias Casse à la Coupe du monde de judo.
LIRE AUSSI | Les Red Lions doivent changer pour rester au sommet
Thiam et Derwael, encore reines de l’Olympe ?
Les forfaits de Nina Derwael et Nafissatou Thiam lors des derniers Mondiaux de leur discipline respective ont évidemment un impact sur ces chiffres. Cependant, même si les reines du sport belge reviennent en pleine forme à Paris, leur âge déjà avancé dans leur spécialité ne constitue plus la garantie d’une médaille d’or.
Il en va de même pour les Red Lions, également au sommet de l’Olympe à Tokyo mais en plein renouvellement générationnel pour tenter de maintenir le cap et « seulement » en bronze lors des championnats d’Europe l’été dernier.
Jeux olympiques et nouveaux médaillables
En contrepartie, le titre européen historique des Belgian Cats en basket-ball, la deuxième place des Red Panthers aux championnats d’Europe de hockey féminin et les médailles européennes de l’haltérophile Nina Sterckx et de la gymnaste Lisa Vaelen offrent de nouvelles perspectives.
Il en va de même pour les victoires de la taekwonda Sarah Chaari aux Jeux européens et au dernier Grand Prix de Manchester, ainsi que pour le retour en force du triathlète Marten van Riel, quatrième aux Jeux de Tokyo.
La question est évidemment de savoir s’ils peuvent reproduire de telles performances dans un contexte plus concurrentiel et plus propice à la pression.
Deux roues et un puzzle
Il n’est pas irréaliste de penser que la Belgique remportera encore sept médailles olympiques à Paris, principalement autour d’un cyclisme qui devrait se tailler la part du lion. Wout van Aert, Remco Evenepoel et Lotte Kopecky sont plutôt gâtés : les parcours des courses en ligne et contre le chrono semblent avoir été tracés sur mesure pour leurs qualités.
Si le reste du puzzle s’emboite comme prévu pour les autres prétendants, ce seront les Jeux d’été les plus réussis de la Belgique depuis un siècle. Verdict le 11 août prochain, lors de la cérémonie de clôture à Paris.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici