Hors-jeu, Loi 11 : équivoques reformulées !

Bernard Jeunejean

Voici dix jours, dès la deuxième journée de championnat et suite au 1-1 des Zèbres à domicile, Felice Mazzu a contesté, posément mais fermement, le but égalisateur de Waasland-Beveren. Il a bien eu raison. Il a montré par là, dès l’entame de la compète, qu’il n’était pas né de la dernière pluie quoi qu’étant néophyte au sein de notre D1 : Mazzu sait d’expérience qu’il ne faut pas sans cesse flinguer les arbitres mais aussi que, en fermant angéliquement sa bouche quelles que soient les circonstances défavorables, on finit toujours par se faire entuber davantage que les collègues plus contestataires ! C’est comme ça, c’est bien vu, Félix, et tant pis pour les utopistes du fair-play intégriste.

En conséquence et c’est exceptionnel, notre Commission Centrale des Arbitres s’est fendue le lundi d’un communiqué officiel : elle y décrétait la non-validité de l’égalisation obtenue par Dalibor Veselinovic, suite à un centre waaslandien dévié par Onur Kaya, et qui avait d’abord abouti sur Karim Belhocine en position hors-jeu ! Ah ? Le même week-end, alors qu’Anderlecht ne mène encore que 0-1 au Cercle -donc à un de ces « moments-clés »(sic) durant lesquels Robert Jeurissen entend désormais renforcer la vigilance arbitrale-, Junior Kabananga part seul vers Silvio Proto et se fait stopper pour un hors-jeu que la télé révèle imaginaire : pourquoi la CCA ne confesse-t-elle pas cette bévue-là aussi ? Parce que Lorenzo Staelens n’a pas pensé à ronchonner ?

Pas vraiment. Plutôt parce que le but de Veselinovic survenait au moment où ça pinaillait tous azimuts quant à la « nouvelle règle du hors-jeu » : effrayante expression galvaudée puisqu’il n’y a ABSOLUMENT PAS DE NOUVELLE RÉGLE, nom d’un p’tit bonhomme à sifflet ! Ce n’est qu’une énième reformulation (maladroite, plus longue, toujours confuse) de cette participation active (*) rendant sanctionnable de l’avis de l’arbitre une position hors-jeu. Et ce n’est pas vraiment nouveau, vu que l’International Board avait reformulé cela dès le 2 mars dernier lors de son AG annuelle, à l’époque dans l’incuriosité générale : j’avais pronostiqué alors que ces queues de cerise ne changeraient rien au boxon… le voici qui pointe pour 2013/2014 !

Je comprendrais si c’était clair, ça ne l’est pas, inutile donc de prétendre expliquer… même qu’en lisant d’une certaine manière, je finirais par trouver ce but de Veselinovic validable ! Simplement, pour permettre à l’un ou l’autre de faire gaffe ou d’être fute-fute, voici ce que je crois lire de neuf, entre les lignes et les bobards divers. Imaginons que je sois en position d’attaquant, clairement hors jeu, et que la balle d’un de mes potes m’arrive chanceusement dans les pattes ou dans la foulée, parce qu’un défenseur maladroit a fait une fausse queue et raté son intervention. Eh bien, de deux choses l’une. Soit je disputais le ballon à ce défenseur, j’ai donc ma part de responsabilité dans sa maladresse : j’ai interféré avec lui et le referee me siffle hors-jeu ! Soit je ne disputais pas le ballon à cet adversaire, je n’interférais pas avec lui, je n’y suis pour rien dans son touché foireux. Certes, j’aurais été sifflé pour être intervenu dans le jeu si l’adversaire n’avait pas réussi du tout à toucher le ballon : mais il l’a touché donc on s’en fiche, je peux tagadagader gaiement pour tenter d’aller battre le gardien adverse !

Vous n’êtes pas sûrs d’avoir saisi, ce n’est pas grave, moi non plus et les arbitres non plus. Mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Vous vous demandez sans doute quand l’attaquant hors-jeu n’interfère plus avec le défenseur : à partir de quelle distance il n’est plus considéré comme lui disputant le ballon ? J’ai cru comprendre qu’avec la bénédiction de l’UEFA, notre CCA s’est aventurée à citer un écart d’1m50…alors que la seule Bible officielle (les Saintes Lois du Jeu de l’International Board) se garde bien de mentionner un quelconque chiffre ! Rebonjour, Boardel de foot.

(*) pour rappel, 3 cas de participation active : 1. en intervenant dans le jeu, 2. en interférant avec un adversaire, 3. en tirant un avantage de sa position

BERNARD JEUNEJEAN

C’est bien vu, Félix, et tant pis pour les utopistes du fair-play intégriste.

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