Hockey sur gazon: les Red Lions vont remettre leur titre mondial en jeu mais la tâche s’annonce ardue
Champions olympiques et tenants du titre, les hockeyeurs belges semblent les favoris à leur succession sur le toît du monde. Le noyau compte beaucoup d’expérience et de qualité, mais la concurrence s’est aussi renforcée. La quinzième édition du championnat du monde de hockey commencera ce 13 janvier en Inde.
Champions du monde en titre, les Red Lions abordent confiants et sereins cette 15e édition de la Coupe du monde de hockey, disputée du 13 au 29 janvier dans les villes indiennes de Bhubaneswar et Rourkela. Le premier objectif de l’équipe nationale masculine belge, deuxième mondiale, sera de terminer premier de la poule B afin d’éviter les barrages. Pour y parvenir, les champions olympiques devront notamment devancer l’Allemagne (FIH 4), leur plus sérieux concurrent à la première place, ainsi que la Corée du Sud (FIH 10) et le Japon (FIH 16).
Pour tenter le doublé planétaire, ce que le Pakistan (1978, 1982), l’Allemagne (2002, 2006) et l’Australie (2010, 2014) sont déjà parvenus à faire, les Belges pourront s’appuyer sur un effectif à l’expérience inégalée dans le tournoi. En effet, l’équipe nationale affiche cinq joueurs à plus de 300 caps avec John-John Dohmen (436), Felix Denayer (361), Cédric Charlier (353), Tom Boon (325) et Simon Gougnard (317).
La phalange du Néerlandais Michel van den Heuvel semble parée à toutes les positions, à commencer par son dernier rempart Vincent Vanasch. Devant ‘The Wall’, la défense est toute aussi impressionnante, dans le sillage d’Arthur Van Doren. Le milieu est très complémentaire avec Dohmen, Denayer et Gougnard aux côtés des plus jeunes Antoine Kina et Victor Wegnez. En attaque, tous sont capables de faire la différence, à l’image de Tom Boon, récent lauréat de son premier Stick d’Or. Sans oublier la puissance d’Alexander Hendrickx sur penalty corner, un atout qui lui a notamment permis de terminer meilleur buteur des JO de Tokyo avec 14 réalisations.
Les Red Lions pourront aussi compter sur la présence en Inde de Shane McLeod, leur mentor entre 2016 et l’or olympique en 2021, qui intègrera le staff technique de Van den Heuvel, son adjoint pendant de nombreuses années. Si la Belgique termine première de son groupe, elle se qualifiera directement pour les quarts, où l’attendra le vainqueur du match entre le 2e du groupe D et le 3e du groupe C. Si elle venait à terminer 2e ou 3e, elle croisera avec le groupe A, où figurent l’Australie, l’Argentine, la France et l’Afrique du Sud. De retour à Bhubaneswar, sur les terres de son premier sacre majeur fin 2018, l’équipe nationale aura une pancarte de favorite dans son dos et les 15 autres nations présentes auront la ferme intention de la faire tomber. Aux Lions de déjouer les pièges adverses pour se frayer un chemin vers le zénith.
Une concurrence plus féroce pour les privés du titre
Si les Red Lions, champions olympique en 2021 et du monde fin 2018, semblent être les favoris au titre mondial grâce à leur expérience et la qualité de leur noyau, nombreux seront les candidats au trophée lors de la 15e édition de la Coupe du monde de hockey, qui retrouvera l’Inde et Bhubaneswar, du 13 au 29 janvier.
À commencer par les Australiens, premiers mondiaux au classement de la FIH devant la Belgique. Les Kookaburras, battus à l’issue de la séance de shoot-out à Tokyo par les Red Lions, ont remporté les Coupes du monde 2010 et 2014 et restent les plus réguliers au haut niveau depuis 30 ans. Si Australiens et Belges terminent à la première place de leur groupe respectif, ils pourraient se retrouver une nouvelle fois en finale, le 29 janvier à Bhubaneswar.
Dans le groupe A, celui de l’Australie, l’Argentine (FIH 7) voudra rééditer sa performance des Jeux Olympiques de Rio en 2016, où elle avait successivement battu l’Espagne, l’Allemagne et la Belgique pour s’adjuger l’or. ‘Los Leones’ pourront notamment compter sur les expérimentés Agustin Mazzilli, Lucas Vila et Matias Rey. La France (FIH 12), bien que dans une phase ascendante, et l’Afrique du Sud (FIH 14) ne semblent pas avoir les armes nécessaires pour se mêler à la lutte pour le titre.
Après l’Australie et la Belgique figurent trois nations européennes au classement mondial avec les Pays-Bas (FIH 3), l’Allemagne (FIH 4) et l’Angleterre (FIH 5). Les Allemands, dans le groupe de la Belgique, présentent un palmarès impressionnant avec 14 titres majeurs (4 JO, 2 CDM, 8 Euro). Toutefois, les ‘Honamas’ sont à la recherche d’un nouveau titre depuis l’Euro 2013 disputé à Boom. Ils restent sur une 4e place à Tokyo et une élimination en quarts au Mondial 2018, des œuvres des Red Lions. La Corée du Sud (FIH 10) et le Japon (FIH 16) complètent la poule B.
Bastion du hockey européen, les Pays-Bas seront les favoris du groupe C, où on retrouve également la Nouvelle-Zélande (FIH 9), la Malaisie (FIH 11) et le Chili (FIH 22). Finalistes des deux dernières éditions, contre l’Australie en 2014 et la Belgique en 2018, les ‘Oranje’ voudront à tout prix effacer l’affront des Jeux Olympiques de Tokyo, où leur chemin s’est arrêté en quarts de finale. Un sacre permettrait aux troupes rajeunies de Jeroen Delmee (passé aussi par le staff belge dans le passé) de rejoindre le Pakistan au palmarès avec un 4e titre record.
Enfin, le groupe D rassemblera l’Angleterre, l’Inde (FIH 6), l’Espagne (FIH 8) et le pays de Galles (FIH 15). Quatrièmes du Mondial 2018, les Anglais devront dompter les Indiens, redoutables à domicile grâce à leur douzième homme. Finalistes de l’Euro 2019 en Belgique, les Espagnols restent sur une 8e place aux Jeux.
Un second stade pour l’événement
Si l’édition 2018 s’était déroulée entièrement dans le Kalinga Stadium de Bhubaneswar, l’organisation indienne a ajouté un second stade avec le flambant neuf Birsa Munda International Stadium de Rourkela, qui peut accueillir plus de 20.000 personnes. Seul hic, il est distant de plus de 300 kilomètres de la cité des temples, soit près de 9h de route dans l’intense trafic indien. Les Red Lions y joueront leur troisième match, contre le Japon. Pour éviter les désagréments de ce fastidieux périple, ils effectueront une grande partie du trajet en avion.
Sauf catastrophe, les Belges ne devraient jouer qu’une seule fois à Rourkela. L’Inde, bien que déjà hôte du Mondial 2018, avait été préférée aux candidatures de la Belgique et de la Malaisie pour cette Coupe du monde. La FIH, alors présidée par l’Indien Narinder Batra, n’avait pas fait de secret quant aux raisons de son choix, indiquant que les « revenus potentiels avaient fait la différence ». La Belgique se consolera avec l’organisation des Coupes du monde messieurs et dames en 2026, conjointement avec les Pays-Bas.
L’effectif
L’effectif complet des Red Lions lors de la 15e édition de la Coupe du monde masculine de hockey :
Gardiens (2) : Vincent Vanasch, Loic Van Doren Défenseurs (5) : Arthur De Sloover, Alexander Hendrickx, Loick Luypaert, Arthur Van Doren, Gauthier Boccard
Milieux (5) : Felix Denayer, John-John Dohmen, Simon Gougnard, Antoine Kina, Victor Wegnez
Attaquants (6) : Tom Boon, Cédric Charlier, Tanguy Cosyns, Nicolas De Kerpel, Sébastien Dockier et Florent van Aubel Réserves (2) : Thibeau Stockbroeckx, Maxime Van Oos.
John-John Dohmen, joueur le plus expérimenté du tournoi
John-John Dohmen, pierre angulaire du hockey belge depuis 2005 et ses débuts internationaux, est le joueur présent à la Coupe du monde de hockey avec le plus grand nombre d’apparitions en équipe nationale. Le milieu de terrain de 34 ans, qui évolue à l’Orée, compte 436 caps. Il s’approche inexorablement du record détenu par le Néerlandais Teun de Nooijer (453).
En Inde, où le Mondial se tiendra du 13 au 29 janvier 2023 dans les villes de Bhubaneswar et Rourkela, Dohmen devance, côté belge, Felix Denayer (361), Cédric Charlier (353), Tom Boon (325) et Simon Gougnard (317). Dohmen, qui a remporté les titres olympique, mondial et européen avec les Red Lions, devance également l’Australien Eddie Ockenden (402), l’Indien Manpreet Singh (314), le Sud-Coréen Jonghyun Jang (309), le Malaisien Raiz Rahim (306), le Néo-Zélandais Simon Child (288) ou encore l’Argentin Lucas Vila (270).