Chris Vandebroeck
Le président d’Oud-Heverlee Louvain expose les détails de la reprise de son club par les Thaïlandais du King Power Group.
1 Vous aviez déjà un pré-accord avec l’investisseur chinois Jiang Lizhang en janvier. Il a été annulé début mai. Quels sont les risques de voir aussi capoter le deal avec les Thaïlandais du King Power Group ?
Nous avons signé un memorandum of understanding. C’est beaucoup plus concret, surtout dans le timing. Nous devons signer le contrat définitif début juin. La grande différence, c’est que cette fois, nous avons attendu l’accord formel du collège échevinal de la ville de Louvain avant de signer ce MoU. La ville a obtenu des garanties sur le remboursement de tous les emprunts. En outre, le cas de Leicester City éveille beaucoup plus de confiance que les contacts avec le Chinois. Leicester City a obtenu des succès sportifs sans perdre son identité. C’est plus facile à faire passer auprès des supporters et des sponsors.
2 L’Open VLD et la N-VA passent à l’offensive. Ils ont introduit une plainte auprès du gouverneur de la province. Le chapitre n’est donc pas clos ?
C’est politique. Je remarque qu’on n’a pas fait un foin pareil lors de la reprise de Courtrai, de Roulers et du Cercle Bruges par des étrangers. Les élections communales se déroulent dans un an et demi et ça a certainement un impact. Je ne dis pas que nous n’avons pas commis d’erreurs mais il faut en tirer des leçons. Il y aura toujours des personnes négatives. On ne peut les faire taire qu’en leur présentant des résultats. Si nous retrouvons la D1A, tout le monde jubilera, j’en suis certain.
3 Qu’est-ce qui rend l’offre thaïlandaise plus intéressante que celle du groupe flamand d’investissement OHL Op Dreef ?
Les investisseurs flamands prétendent n’avoir pas reçu une chance honnête mais je ne pense pas qu’il est si difficile d’apporter des réponses complémentaires endéans les 48 heures quand vous avez conçu une offre dans laquelle vous insistiez vous-même pour un traitement rapide. Et quand vous vous tournez vers la presse, tout se complique encore. En plus, l’offre de King Power était meilleure, avec l’engagement clair de verser une somme considérable à court terme alors que dans l’autre dossier, c’était la promesse de boucler un certain budget, inférieur à celui de King Power, en organisant des événements. Le choix coulait de source, non ? D’autant que nous avons obtenu la garantie que l’école des jeunes, notre travail social et l’exploitation du stade resteraient en mains louvanistes. King Power ne reprend pas l’ASBL.
4 Ça n’a rien à voir avec votre survie ? En cas de reprise par le groupe flamand, le CEO Paul Van Der Schueren et vous-même auriez sans doute eu du mal à rester en poste.
J’ai entendu ces rumeurs mais nous n’avons à aucun moment parlé des postes avec King Power. Je vous rappelle aussi que nous avons un conseil d’administration, qui comporte trois personnes extérieures, et une assemblée générale de treize personnes. Celles-ci ont approuvé la proposition thaïlandaise à l’unanimité, comme le réviseur d’entreprise engagé par la ville. Ce sont les gens de King Power qui établiront l’organigramme mais ils ont déjà annoncé qu’ils ne feraient pas table rase. Notre entraîneur Dennis van Wijk et notre DT Wim De Corte vont déterminer la gestion sportive.
5 Quid de la crainte qu’OHL ne devienne un satellite de Leicester City ?
Ce n’est pas une reprise par Leicester City. C’est pour cette raison qu’en novembre, nous n’avons pas accepté de travailler avec l’AS Monaco : nous avions l’impression qu’il cherchait surtout un club où faire mûrir ses jeunes. Je n’exclus pas qu’un ou plusieurs joueurs de Leicester viennent à OHL. S’ils apportent un plus, je n’y vois aucun inconvénient. Je n’exclus pas non plus que de temps en temps, un talent thaïlandais profite de la qualité de notre centre de formation. Mais je vous garantis que nous n’allons pas voir débarquer dix tests par mois. Les Thaïlandais apprécient les possibilités de Louvain : sa position centrale en Belgique, un stade possédant la licence européenne, de superbes installations d’entraînement, le travail social, la formation des jeunes. C’est ça qui compte et pas la rumeur selon laquelle nous étions au bord de la faillite car ce n’est pas vrai. Avec notre budget, nous ne pouvions plus concurrencer les autres équipes de D1B.
Matthias Stockmans
» Ce n’est pas une reprise par Leicester City. » Chris Vandebroeck
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici