Mike Thibault a dirigé son premier match à la tête des Belgian Cats © BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR

Belgian Cats: Mike Thibault, l’homme qui a fait grandir Emma Meesseman (et découvert Michael Jordan)

L’Américain Mike Thibault a qualifié les Belgian Cats pour l’Euro. Son passé commun avec Emma Meesseman et son CV exceptionnel en font un choix de luxe.

« Le meilleur moyen de réaliser ses rêves est de se lever le matin. C’est ce que je viens de faire et je me sens bien », a posté Emma Meesseman sur son ancien Twitter (aujourd’hui X) en avril 2013. La nuit précédente, les Washington Mystics l’avaient choisie en 19e position lors du deuxième tour de la Draft de la WNBA. Dans ce cadre, les clubs les moins performants de la saison précédente sont autorisés à sélectionner les meilleurs jeunes talents en premier. Bien que Meesseman, qui n’avait alors que 19 ans, ne savait pas que les Mystics jouaient à Washington et qu’elle n’avait jamais vu un match de la WNBA, sa joie n’en était pas moins grande. Pourtant, elle avait des doutes: serait-elle capable de supporter le niveau? Pourrait-elle tenir tête aux grandes joueuses américaines musclées?

Un joyau

Un homme en était persuadé: Mike Thibault, le tout nouvel entraîneur des Washington Mystics. Avec sa voix gentille et paternelle, il a complètement conquis la joueuse au téléphone. « Quand je l’ai entendu, j’étais sûre qu’il s’occuperait de moi », dira Meesseman plus tard. Thibault l’avait déjà remarquée en 2011, lorsque la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) l’avait élue «Jeune joueuse européenne de l’année». Il savait qu’elle était bien formée, qu’elle avait été élevée avec les bonnes valeurs et que sa mère Sonja avait joué au plus haut niveau en Belgique.

Thibault était également convaincu que Meesseman, avec ses qualités polyvalentes -compréhension du jeu, tir de loin, vitesse, passes- serait un complément idéal aux joueuses américaines plus individualistes. C’est d’ailleurs ce qu’il a répondu lorsqu’il a appelé quelques entraîneurs amis en Europe: « Oui, Emma vaut la peine de prendre le risque ». Cependant, la Flamande occidentale était la plus jeune joueuse de la WNBA. Un choix tardif (19e au deuxième tour) n’est donc pas une évidence. Thibault s’en moquait: « Si elle devient ce que nous pensons qu’Emma peut devenir, nous aurons un joyau entre les mains. Mais elle n’en est pas encore tout à fait consciente. Il s’agit simplement de donner à Meesseman le temps de grandir. Quoi qu’il arrive, nous la garderons de toute façon », a déclaré Thibault à son équipe avant même le premier stage d’entraînement.

Thibault a tenu parole et, au cours des années suivantes, il a joué un rôle crucial dans le développement de Meesseman. Il l’a surtout convaincue de tirer davantage elle-même. Pendant longtemps, elle s’est montrée trop désintéressée, s’intégrant parfois trop dans le jeu en faisant une passe supplémentaire, même lorsqu’elle était libre. Sous la houlette de Thibault, la Belge a appris à prendre elle-même le contrôle du jeu dans les moments cruciaux. Meesseman a ainsi joué sept saisons pour Thibault à Washington, avec en point d’orgue le titre WNBA 2019. Elle a même été élue MVP (meilleure joueuse) de la finale, en tant que première et unique Européenne de l’histoire.

Michael Jordan

Pour Thibault, prendre les rênes des Belgian Cats est l’aboutissement d’une longue carrière. En 1977, il est devenu recruteur pour les Lakers de Los Angeles en NBA, puis entraîneur adjoint et responsable du recrutement. En 1982, il passe aux Chicago Bulls, où, au même poste en 1984, il voit Michael Jordan jouer et s’entraîner à plusieurs reprises pendant ses années d’études en Caroline du Nord. Thibault perçoit l’immense talent du jeune basketteur et préconise de choisir Jordan lors de la draft NBA. Les Bulls disposaient alors du troisième choix. Bien que beaucoup souhaitaient que les Bulls choisissent un joueur au centre du parquet, comme l’avaient fait Houston et Portland avec leurs premier et deuxième choix respectifs, Hakeem Olajuwon et Sam Bowie, Thibault et son directeur général Rod Thorn voyaient en Jordan un avenir prometteur. « D’ici deux ans, il sera un All Star, l’un des meilleurs joueurs de la NBA », a déclaré Thibault en interne.

Une prédiction erronée, car c’est ce que Jordan est devenu dès ses premiers matches. Plus tard, il est même devenu le meilleur joueur de basket-ball de tous les temps.

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