Manifestation violences sexistes et sexuelles
© Sophie Hugon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Une manifestation organisée dimanche à Bruxelles pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles

Ce dimanche 25 novembre, un cortège de plusieurs milliers de personnes s’élancera de la place Poelaert, à Bruxelles, pour manifester contre les violences sexistes et sexuelles, y compris celles à l’encontre de mineurs. Un rassemblement qui sera aussi l’occasion d’aborder le sujet des violences économiques.

La plateforme Mirabal, qui rassemble plus d’une centaine d’organisations de la société civile, appelle à manifester dimanche à Bruxelles pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles. Elle organise chaque année, depuis sa fondation en 2017, une manifestation aux alentours du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes. Cette fois, l’accent est mis sur les violences sexuelles faites aux enfants, contre lesquelles les associations féministes réclament l’élaboration d’un plan d’action national, ainsi que sur la solidarité internationale.

« Selon l’Organisation mondiale de la santé, les violences sexuelles concernent 20 à 24% des filles et 5 à 11% des garçons de moins de 18 ans dans les pays occidentaux », expose Margot Foubert, chargée de missions chez Sofélia, fédération de centres de planning familial membre de la plateforme Mirabal. L’inceste concerne dès lors « entre deux et quatre enfants dans chaque classe de chaque école de notre pays », illustre-t-elle. La plateforme Mirabal demande dès lors l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre les violences à caractère sexuel faites aux enfants. Elle plaide également pour que les personnes de première ligne soient formées à la détection et à l’accompagnement des enfants victimes de violences sexuelles.

La manifestation de dimanche mettra aussi l’accent sur la solidarité internationale. « La situation des femmes dans le monde est très inquiétante », souligne Margot Foubert, de Sofélia. « En Afghanistan, les femmes n’ont même plus le droit à la parole. Alors qu’à Gaza, 80% des victimes du génocide en cours sont des femmes et des enfants. Que font la Belgique et l’Union européenne pour leur venir en aide ? », s’interroge-t-elle. Plus globalement, Mirabal demande de mettre en place « une politique intégrée et globale de prévention primaire des violences de genre ».

21 féminicides recensés jusqu’à présent, en 2024

« Les violences sexistes et sexuelles nous concernent toutes et tous. Elles prennent place dans tous les espaces de la vie des femmes, des minorités sexuelles et de genre, et des enfants : dans la rue, dans la famille, au travail ainsi que dans les sphères juridiques et politiques », avance la plateforme. En 2024, les instituts de statistiques wallon, bruxellois et flamand (Iweps, IBSA et Statistiek Vlaanderen) ont confirmé qu’être femme en Belgique signifiait d’être surexposée à la violence. Entre juillet 2021 et août 2022, 5.800 Belges ont été sondés, dans le cadre d’une enquête de l’Union européenne, sur les violences qu’ils et elles subissaient. Qu’il s’agisse de violences psychologiques, physiques ou sexuelles, de harcèlement, dans la sphère intime, sur le lieu de travail et dans l’espace public, les femmes étaient à chaque fois davantage exposées que les hommes.

Selon le blog Stop Féminicides, qui recense les féminicides sur base volontaire, au moins 21 femmes ont été tuées en raison de leur genre cette année. Un bilan qui sous-estime la réalité alors qu’il se base sur la couverture médiatique de ces faits. Malgré l’adoption de la loi Stop Féminicides en 2023, aucune donnée officielle n’est encore parue sur la question.

Violences économiques

Vie féminine, également membre de Mirabal, souhaite de son côté mettre en lumière les violences économiques, « encore trop peu connues et combattues, alors qu’elles concernent une femme sur sept en Belgique ». Cette forme de violence vise à « limiter l’autonomie économique de la victime – allant parfois jusqu’à l’en priver totalement – et à la rendre dépendante », explique l’association féministe. Il peut s’agir de contrôler les dépenses de la femme, voire de l’empêcher d’accéder à des ressources financières, mais aussi de ne pas verser de contributions alimentaires ou encore de contracter des dettes au nom du couple sans en informer la victime, détaille Vie féminine.

« Si ces violences peuvent s’exercer au sein du couple et de la famille, elles sont aussi et avant tout le fait d’institutions et d’un système structurellement défavorable aux femmes« , pointe Vie féminine, qui « s’inquiète des orientations économiques » sur la table de la formation du prochain gouvernement fédéral. Les mesures envisagées « pourraient encore renforcer les violences économiques à l’égard des femmes », craint l’association.

Le rendez-vous pour la manifestation est donné dès midi, ce dimanche 25 novembre, sur la place Poelaert à Bruxelles, où des animations seront organisées. Le cortège s’élancera à 14h et se rendra jusqu’au parvis de Saint-Gilles. L’an dernier, quelque 2.600 personnes avaient manifesté.

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