professeur UGent
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Un professeur de l’UGent accusé de harcèlement et l’université d’avoir dissimulé les faits

Un professeur de l’Université de Gand est accusé de comportements problématiques par plusieurs personnes. Selon l’autrice d’un livre qui paraîtra mercredi, l’université aurait tenté de dissimuler l’affaire.

Un livre qui paraîtra mercredi suggère que l’Université de Gand a tenté de dissimuler le comportement problématique de l’un de ses professeurs de renom, indique, lundi,hi l’hebdomadaire Humo.

Dans son livre « Academische gezelligheid », Hilde Van Liefferinge fait référence à un incident entre un directeur de thèse et une doctorante. L’autrice décrit une situation problématique qui commence par une étreinte, avant d’évoluer vers un phénomène d’emprise suivi d’actes sexuels non consentis. Elle ne mentionne toutefois pas son propre nom ni celui du professeur. Il apparait cependant clairement qu’il est question d’une assistante qui travaille au sein du département des sciences politiques de l’Université de Gand. Le professeur en question est, lui, encore régulièrement invité sur les plateaux de télévision à l’heure actuelle.

Intimidation, violences, falsifications

Selon Humo, plusieurs cas d’intimidation, d’abus de pouvoir, de violences physiques, de plagiat, de falsification de notes d’examen, d’un suivi académique insuffisant et de déclarations dégradantes ont été signalés à l’encontre du professeur de l’UGent sur une période de 15 ans. Au moins cinq membres du groupe de recherche chapeauté par ce professeur se sont adressés à la personne de confiance de l’UGent au fil des ans.

L’université gantoise n’a rien fait pour répondre à ces plaintes, mais a écarté le professeur de son département pendant une année, poursuit l’hebdomadaire.

Le professeur concerné n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de Humo. De son côté, le recteur de l’UGent, Rik Van de Walle, a affirmé que l’Université de Gand avait « failli à sa mission de fournir un environnement de travail sûr ». Le recteur a également tenu à présenter des excuses au nom de l’institution académique. M. Van de Walle a par ailleurs indiqué que ces faits présumés dataient de 2011, et qu’ils étaient donc prescrits sur le plan disciplinaire. « Avec l’aide de nos juristes, des services de prévention et éventuellement d’autres instances compétentes, j’examinerai comment il convient d’agir à l’égard du professeur concerné », a-t-il ajouté.

Le professeur de l’UGent porte plainte

Si l’autrice du livre ne mentionne pas le nom du professeur, plusieurs éléments laissent penser qu’il s’agit de Carl Devos. Le politologue va intenter une action en justice contre le livre de Hilde Van Liefferinge qui suggère qu’il a été l’auteur de comportements problématiques, a indiqué son avocate.

Me Sanne De Cerck, son conseil, estime que la réputation de son client est entachée « de manière considérable et inacceptable ». « Nous intentons une action en justice contre le livre. Il s’agit d’un cas de diffamation. Nous emmenons ce débat à sa place: au tribunal. »

Dans une réponse écrite, l’avocate dénonce « de fausses accusations diffusées par le biais d’un détour littéraire« . « Tout auteur de roman, donc d’une œuvre de fiction, est naturellement libre d’imaginer et d’écrire ce qu’il veut. Mais lorsque des inventions sont délibérément associées à une personne réelle dans le but de lui nuire, une limite déontologique est franchie », argumente l’avocate.

Cette dernière souligne également que Hilde Van Liefferinge n’a déposé aucune plainte concernant cette affaire il y a 14 ans. Si cela avait été fait, « ces accusations auraient pu être traitées (…) devant un juge impartial, et non via l’opinion publique ». Enfin, Me De Clerck déplore que l’article de Humo fasse référence à d’autres signalements à l’encontre de Carl Devos. « Mon client n’en a jamais eu connaissance. Il n’a encouru aucune sanction disciplinaire au cours de sa carrière. »

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