Vivre avec un handicap entrave l’accès à un niveau de vie décent, alerte Unia
Le handicap représente, pour la majorité des répondants à une consultation menée par Unia, un obstacle à un niveau de vie décent, alerte jeudi l’ancien centre pour l’égalité des chances.
Un très grand nombre de sondés, porteurs d’un handicap, n’a en outre pas observé d’améliorations majeures ces dernières années, selon les résultats de cette enquête publiés à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées.
Unia a mené, entre le 3 décembre 2019 et le 1er juin 2020 une consultation à destination des personnes handicapées afin d’obtenir leur avis sur 10 grands thèmes, tels que l’enseignement, l’emploi, le niveau de vie ou encore l’accessibilité. Il a obtenu les réponses de 1.144 personnes.
Le but était d’identifier les obstacles rencontrés par les sondés dans l’exercice de leurs droits, notamment dans le cadre de la deuxième évaluation de la Belgique par le Comité de l’Onu des droits des personnes handicapées. Une première évaluation avait en effet eu lieu en 2013-2014 et le bilan de la Belgique n’était guère glorieux. Et depuis, la situation des personnes porteuses d’un handicap n’a pas connu d’amélioration majeure, selon la consultation.
Ainsi, « 60% des répondants déclarent que leur handicap les empêche d’avoir un niveau de vie décent, leur permettant de se nourrir, de s’habiller et de se loger correctement », relève le directeur d’Unia, Patrick Charlier. Vivre avec un handicap implique des frais très élevés mais « les allocations (perçues) permettent uniquement de survivre », ajoute-t-il.
« La majeure partie de l’allocation est consacrée à des coûts médicaux non remboursés. Nous tombons ainsi dans la pauvreté. Je dois aller tous les mois à la banque alimentaire et plus question de faire une petite sortie », témoigne ainsi un répondant à l’enquête.
Le taux d’emploi des personnes handicapées reste faible en Belgique et, lorsqu’elles obtiennent un poste, elles occupent souvent des emplois précaires ou à temps partiel.
Autre préoccupation majeure: le regard des autres, qui empêche 61% des répondants de vivre comme ils le souhaitent. « Le handicap déclenche automatiquement un déroulé de clichés, d’incompréhensions, de non-droits mais aussi de violence », souligne Unia.
Les sondés considèrent également que la Belgique doit progresser en termes d’accessibilité, avec 59% d’entre eux faisant face à des difficultés pour accéder à certains bâtiments, voiries et transports publics.
Unia appelle les autorités belges à agir sans plus tarder pour « rendre effectifs les droits inscrits dans la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées ». L’organisme liste une série de recommandations, dont l’augmentation du montant de l’allocation versée aux personnes porteuses d’un handicap ou la lutte contre la discrimination à l’embauche.